À plus haute altitude, les nombreuses précipitations du mois de mars ont permis à la couche de neige d’atteindre des valeurs élevées, même en regard de la moyenne 1960-1990. Ces importantes quantités de neige ont d’ailleurs contribué aux événements tragiques du début de l’été lorsque de grandes quantités d’eau ont été libérées par la font de la neige au cours d’événements de précipitations abondants.
D’un point de vue des glaciers, ce fort enneigement était plutôt positif. En effet, la neige offre une couche d’isolation thermique aux glaciers et la réflectivité de la neige est plus importante que celle de glaciers eux-mêmes, qui sont plus foncés, et donc plus exposé au réchauffement par rayonnement solaire dès qu’ils ont perdu leur couverture.
… insuffisant pour protéger les glaciers
Cette situation au début de l’été pouvait laisser espérer une année de répit pour les glaciers après deux années de fontes exceptionnelles (en 2022 et 2023, les glaciers ont perdu 10 % de leur masse). Malheureusement, trois éléments sont venus se combiner pour contribuer à une fonte importante en juillet et août :
- Les températures moyennes de l'air en juillet et en août ont été très élevées, cela a été particulièrement les cas en altitude.
- Tout au long des mois de juillet et d'août, le temps sec et le rayonnement solaire élevé ont prévalu en montagne, et aucune chute de neige fraîche n'a été enregistrée, contrairement, par exemple, à 2023.
- En hiver et au printemps 2024, les vents du sud-ouest ont apporté des quantités substantielles de poussière saharienne dans les Alpes. Cette poussière rouge-jaunâtre a d'abord été cachée par des couches de neige supplémentaires, mais s'est accumulée à la surface avec le début de la saison de fonte. La réduction de l'albédo sur une surface de neige sale est substantielle et cet effet a accéléré le taux de font de la neige.
À ce stade, le GLAMOS n’est pas en mesure de quantifier l'effet net de la poussière saharienne sur la perte de masse globale en 2024, mais il estime qu'une augmentation des taux de fonte de 10 à 20 % par rapport aux conditions normales est plausible.