Dans les régions montagneuses, cette tendance est accentuée à plus petite échelle par la persistance de la neige au printemps sur les hauts massifs. Les parapentistes qui volent dans les Alpes seront les premiers à confirmer que les ascendances thermiques sont en général bien plus puissantes en avril que fin octobre.
Bref : le « maximum instable » sera donc décalé avant le « maximum solaire », tandis que le « maximum chaud » sera plutôt décalé après. La combinaison des trois génère l'essentiel des différences visuelles entre nos saisons de transitions.
D'autres dissymétries...
Dans les régions plus proches de la mer, cette dernière vient apporter une influence majeure : celle de l’inertie thermique de la mer ou de l’océan, bien plus grande que celle de la terre. Par exemple la Méditerranée, encore relativement froide au printemps, aura tendance à apporter de la fraîcheur et de la stabilité aux régions côtières, tandis à l’automne l’air venu de la mer apportera au contraire plus de douceur et d’instabilité dans l’intérieur des terres... d'où la période privilégiée pour les épisodes méditerranéens. À l'automne les orages se formeront préférentiellement en mer, ou sur une masse d'air d'origine maritime, au printemps ils se déclencheront surtout en montagne dans les terres.
À l’échelle du globe, on peut ajouter le rôle de l’inertie différenciée entre le nord et le sud (conséquence de l’inertie thermique supérieure des océans par rapport à la terre, et du fait que l’hémisphère sud a moins de terres au moyennes latitudes : les saisons de l'hémisphère nord ont un contraste plus important que celles de l'hémisphère sud, et entraînent avec elles les variations saisonnières de température globale).
Aux latitudes plus élevées que la nôtre, on peut aussi évoquer le rôle de la neige gisante qui accentue le retard saisonnier du printemps sans augmenter celui de l’automne. Enfin, selon les régions, le cycle de la végétation interagit aussi avec cet ensemble de systèmes, en changeant l’aspect (l’albédo) du sol et l’humidité disponible dans les basses couches de l’atmosphère.
Ces cycles multiples, interdépendants et légèrement décalés les uns des autres, déterminent dans les grandes lignes le type de temps auquel on peut s’attendre selon la saison. Dans les détails, c’est une autre affaire, pour laquelle il vaut mieux consulter le bulletin de prévision !