Les forces météorologiques en présence, à savoir un solide anticyclone sur les îles Britanniques et une dépression creusée sur le Golfe de Gênes, offrent un cadre particulièrement propice à une forte bise. Cette situation, détectée depuis plusieurs jours, fait l'objet d'un avertissement de danger de vents forts à tempétueux, de degré 3 sur le Jura vaudois et l'Ouest lémanique, de degré 2 sur les autres régions du Nord des Alpes.
Comme expliqué dans le blog d'hier, le resserrement des reliefs du Jura et du Chablais provoque une accélération des vents. C'est donc dans l'Ouest du pays que les rafales sont les plus fortes.
Pour vous en rendre compte par vous-même en quelques clics, il vous suffit:
Et vous obtenez un classement des stations en fonction des rafales mesurées les plus fortes de notre réseau de mesure. Aujourd'hui à 14h15, ce sont les régions du Jura (la Dôle) et de l'Ouest du Plateau (Nyon, St-Prex, Bière, Genève-Cointrin) qui cheminent en tête de classement avec des rafales de plus de 90 km/h.
Comme expliqué dans le blog de vendredi, le vent trouve son origine dans les différences de pression atmosphérique. Plus l'écart de pression entre 2 régions est grand, plus l'écoulement est rapide. C'est pourquoi, pour la bise, nous regardons l'évolution des écarts de pression entre Bâle et Genève. Le graphique ci-dessous montre l'évolution de cet écart de pression observé (courbe bleue) et prévu (courbes et plages en vert). On y voit que la courbe mesurée jusqu'en fin de matinée est bien superposée aux prévisions, les modèles ont donc vu juste jusqu'à maintenant. L'écart devrait continuer de se creuser jusqu'en soirée pour atteindre 8 hPa voire un peu plus, valeur rarrissime. Et la convergence des modèles montre que le niveau de confiance est bon puisque les courbes sont toutes très rapprochées autour de cette valeur.
La vigueur de cet épisode questionne sa position par rapport à des événements passés. Les rafales maximales mesurées sur l'Ouest en situation de bise de 1981 à 2020 sont rassemblées sur la carte ci-dessous. On constate que pour les stations de plaine de l'Ouest du pays, la situation d'aujourd'hui s'approche des records qui s'élèvent, à ce dimanche midi, à :
Si l'on s'intéresse aux situations qui ont donné lieu à ces rafales record de bise, on constate en explorant les archives qu'elles sont très analogues à celle du moment, à savoir un net pincement des isobares entre un robuste anticyclone sur le proche-Atlantique et une dépression en Méditerranée. La situation (la carte des isobares de l'époque est présentée ci-dessous) est celle qui a donné une rafale de 95 km/h en bise à Genève-Cointrin. Il est très probable que ce record soit atteint d'ici la fin de journée, voire dépassé...
Affaire à suivre donc, équipé d'un bon coupe-vent et à l'écart de tout objet qui pourrait chuter à cause de la bise...