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En bref

  • Vers 1900, l’isotherme du zéro degré en hiver se situait encore en moyenne à l'altitude de Zurich, soit environ 420 mètres au-dessus du niveau de la mer. Au cours de la période de référence 1991-2020, elle se situait déjà à l'altitude d'Einsiedeln, à 900 m. Avec un réchauffement climatique de 3 °C par rapport à la période préindustrielle, l’isotherme du zéro degré augmentera encore de 500 m.
  • À l'avenir, la couverture neigeuse moyenne en hiver diminuera considérablement, surtout en moyenne altitude, entre 1000 et 1500 m, soit, en cas de réchauffement climatique de 3 °C, environ 78 % de baisse par rapport à la période de référence 1991-2020.
  • Avec un réchauffement climatique global de 3 °C, le nombre moyen de jours de chute de neige par an en altitude entre 1000 et 1800 m diminuera d’environ 45 % par rapport à la période de référence 1991–2020. Le nombre moyen de jours de gel par an diminuera également – à Davos d’environ 20 % par rapport à la période de référence 1991–2020.

La neige n'est pas seulement importante pour le tourisme hivernal, mais aussi pour des secteurs tels que la gestion de l'eau, l'énergie hydraulique, l'aménagement du territoire, la gestion des risques naturels et les transports. Les journées froides sont une condition préalable importante à la formation du manteau neigeux dans les stations de sports d'hiver. À l’inverse, le gel représente un risque pour l'agriculture et peut de plus entraîner des accidents de la circulation.

Vous trouverez de plus amples informations sur les effets du changement climatique et les mesures prises dans différents secteurs sur le site web du Centre national pour les services climatiques (NCCS).

Recul observé de la neige et du froid

Au cours du siècle dernier, la hausse des températures a visiblement modifié le paysage hivernal en Suisse. Les précipitations sous forme de neige ont diminué en Suisse. Le recul de la couverture neigeuse hivernale qui en résulte est particulièrement marqué à basse et moyenne altitude.

Depuis les années 1960, on constate en de nombreux endroits une nette diminution du nombre de jours avec de la neige fraîche et des sommes de neige fraîche. En conséquence, de nombreux sites de mesures enregistrent aujourd'hui plus rarement un manteau neigeux continu que durant la période 1960-1985. Même dans les zones alpines plus élevées, le recul est perceptible. Les stations de sports d'hiver situées à moyenne altitude, comme dans les Préalpes, sont particulièrement touchées par cette évolution. L'exemple d'Elm montre comment le nombre de jours avec une hauteur de neige de 1 cm et plus diminue. La diminution des chutes de neige accentue également la fonte des glaciers.

Dans toute la Suisse, il y a de moins en moins de jours de gel en raison du changement climatique. Moins de froid signifie aussi moins de besoin en chauffage. En effet, le nombre de jours par an où l'on chauffe normalement diminue.

Augmentation observée de l’altitude de l’isotherme du zéro degré

En hiver, l’isotherme du zéro degré est située plus bas, en été plus en altitude. En raison du réchauffement climatique, l’isotherme du zéro degré au niveau du sol s’est élevée de plusieurs centaines de mètres au cours des 150 dernières années. Vers 1900, l’isotherme du zéro degré en hiver se situait encore en moyenne à l'altitude de Zurich, soit environ 420 m au-dessus du niveau de la mer. Au cours de la période de référence 1991-2020, elle se situait déjà à l'altitude d'Einsiedeln, à 900 m.

L’isotherme du zéro degré indique l'altitude à laquelle la température est exactement de 0 °C. Elle sépare les couches d'air plus chaudes situées en dessous des couches plus froides situées au-dessus et détermine ainsi souvent si les précipitations se produisent sous forme de pluie ou de neige. On distingue généralement l’isotherme du zéro degré au niveau du sol et l’isotherme du zéro degré dans l'atmosphère libre, telle qu'elle est mesurée par exemple lors d'un radiosondage.

Coup d’oeil vers l'avenir

Isotherme du zéro degré à l'avenir

Paysage montagneux schématique avec une échelle indiquant l’altitude au-dessus du niveau de la mer. Les lignes montrent la variation de l’altitude moyenne du zéro degré en hiver et en été, respectivement pour la période de référence 1991-2020 et pour le climat futur dans un monde à 1,5 degré, un monde à 2 degrés et un monde à 3 degrés. Le zéro degré s’élève nettement avec le réchauffement climatique croissant.
Altitude de l’isotherme du zéro degré en hiver (en bas) et en été (en haut) en moyenne en Suisse. • Les chiffres indiquent la hausse attendue (médiane de l'ensemble des simulations) et les curseurs indiquent la fourchette des valeurs possibles (sur l'ensemble des simulations). (MétéoSuisse et ETH Zurich, Climat CH2025)

Avec un réchauffement global de 1,5 °C par rapport à la période préindustrielle – dans un monde dit « à 1,5 degré » (GWL1.5) –, l’isotherme du zéro degré s’élèvera encore de 200 mètres, ce qui correspond à une altitude légèrement supérieure à celle de Gstaad, située à 1050 m. Un monde à 1,5 degré est imminent. Dans un monde à 3 degrés, elle s’élèvera encore de 500 m, ce qui correspond à peu près à l'altitude d'Andermatt, à 1450 m. En été également, l’isotherme du zéro degré s’élèvera considérablement et favorisera la fonte de la neige et de la glace, même sur les plus hauts sommets alpins.

À l'avenir, la fonte des neiges sera nettement plus précoce à toutes les altitudes, de sorte que la couverture neigeuse pourra stocker moins d'eau. Cela entraînera une augmentation des eaux de fonte pendant le semestre hivernal et une diminution pendant le semestre estival, ce qui réduira les débits de nombreux cours d'eau en été.

Recul de la couverture neigeuse

Diagramme à barres empilées ; les barres montrent la quantité moyenne de précipitations hivernales et la part tombant sous forme de neige ou de pluie. Les valeurs sont présentées pour la période de référence de l’OMM 1961-1990, la période de référence 1991-2020, ainsi que pour le climat futur dans un monde à 1,5 degré, 2 degrés et 3 degrés. Les précipitations hivernales diminuent jusqu’à la période 1991-2020, puis augmentent de nouveau par la suite. Avec le réchauffement climatique, les précipitations tombent de plus en plus sous forme de pluie.
Précipitations hivernales moyennes [mm] et leur forme (proportion de neige et de pluie) en Suisse pour la période de référence 1991-2020 et les trois scénarios d'un monde à 1,5 degré, 2 degrés et 3 degrés. Les chiffres indiquent les valeurs attendues (médiane de l'ensemble des simulations). (MétéoSuisse et ETH Zurich, Climat CH2025)

À l'avenir, il faut s'attendre à moins de précipitations sous forme de neige en hiver. Dans un monde réchauffé de 3 degrés, la part de neige diminuera d'environ 25 %, tandis que la quantité de pluie doublera presque. Ainsi, malgré des précipitations globalement plus importantes, les chutes de neige diminueront considérablement. Cela a des conséquences importantes pour le manteau neigeux hivernal, comme le montre l'équivalent en eau de la neige (eau stockée dans le manteau neigeux) :

  • Dans un monde à 1,5 degré, le manteau neigeux à une altitude comprise entre 500 et 1000 mètres diminuera d'environ 57 % par rapport à la période de référence 1991-2020. Entre 1000 et 1500 mètres d'altitude, on s'attend à une diminution d'environ 51 %, et entre 1500 et 2000 mètres, d'environ 34 %.
  • Dans un monde à 3 degrés, la couverture neigeuse diminuera d'environ 80 % entre 500 et 1000 mètres d'altitude. Entre 1000 et 1500 mètres, on s'attend à une diminution d'environ 78 %, et entre 1500 et 2000 mètres, d'environ 63 %.
Monde à 1,5 degréMonde à 3 degrés
2000 à 2500 m-19 % (-39 à 0 %)-44 % (-57 à -28 %)
1500 à 2000 m-34 % (-63 à -19 %)-63 % (-82 à -47 %)
1000 à 1500 m-51 % (-76 à -29 %)-78 % (-92 à -65 %)
500 à 1000 m-57 % (-81 à -36 %)-80 % (-92 à -71 %)

Variation relative (%) de l'équivalent en eau de la neige (eau stockée dans le manteau neigeux) par rapport à la période de référence 1991–2020. Moyenne suisse entre septembre et mai. Valeur attendue et fourchette possible des changements par rapport à 1991-2020.

Moins de jours de chute de neige

Plus le réchauffement global s'accentuera à l'avenir, plus la diminution du nombre de jours de chute de neige sera prononcée :

  • Dans un monde à 1,5 degré, on prévoit environ 3 à 4 jours de chute de neige de moins par an sur le Plateau. À des altitudes comprises entre 1000 et 1800 m, on prévoit environ 10 jours de moins, soit 23 % de moins par rapport à la période de référence 1991-2020.
  • Dans un monde à 3 degrés, on prévoit environ 6 à 11 jours de chute de neige en moins sur le Plateau, ce qui correspond à peu près à la moitié du nombre actuel. À des altitudes comprises entre 1000 et 1800 m, on prévoit environ 20 jours de moins, soit une baisse de 45 %.

Poursuite de la baisse du nombre de jours froids

Outre la neige et l’isotherme du zéro degré, des changements notables sont également attendus en ce qui concerne les jours de gel et les jours d’hiver. Avec l'élévation de l’isotherme du zéro degré, la probabilité de gel diminue considérablement à basse et moyenne altitude. La station de mesure de Davos en est une illustration frappante :

  • Au cours de la période de référence de l'OMM (1961-1990), on enregistrait en moyenne 210 jours de gel par an à Davos. Au cours de la période de référence actuelle (1991-2020), ce chiffre n'est plus que de 187 en moyenne.
  • Dans un monde à 1,5 degré, le nombre moyen de jours de gel annuel à Davos devrait diminuer à 174.
  • Dans un monde à 3 degrés, on s'attend à ce que le nombre de jours de gel moyen annuel à Davos s’abaisse à 149.

On s'attend donc à ce que, dans un monde plus chaud de 3 °C, le site de mesure de Davos perde encore environ 20 % de ses jours de gel par rapport à la période de référence actuelle (1991-2020).