Les fortes précipitations entraînent en peu de temps des cumuls de pluie très importants et revêtent une grande importance en Suisse. Elles représentent un risque considérable pour l'environnement, la société et l'économie. Elles peuvent déclencher des crues, des coulées de boue et des glissements de terrain, qui peuvent causer d'importants dommages aux infrastructures et nuire à l'agriculture et à l'économie, voire entraîner des décès dans les cas les plus graves. On observe d'ores et déjà une intensification des fortes précipitations. Cette pression croissante fait des fortes précipitations un thème central pour la protection contre les crues, l'aménagement du territoire et l’établissement de normes, ainsi que pour l'adaptation au changement climatique en général.
Vous trouverez de plus amples informations sur les effets du changement climatique et les mesures prises dans différents secteurs sur le site internet du Centre national pour les services climatiques (NCCS).
Au cours du 20e siècle, on a observé en Suisse une augmentation de l'intensité et de la fréquence des fortes précipitations. Cette augmentation s’est montrée particulièrement marquée en été. L'intensité des événements de courte durée, par exemple sur dix minutes, a augmenté plus fortement que celle des événements de plus longue durée. Ainsi, l'intensité des précipitations les plus fortes sur dix minutes en été a augmenté d'environ 20 % depuis les années 80, tandis que les précipitations les plus fortes sur trois heures ont augmenté d'environ 10 %.
Au Nord des Alpes et dans les Alpes, les fortes précipitations sont surtout un phénomène estival. Au Sud des Alpes, les fortes précipitations sur plusieurs jours surviennent souvent aussi en automne. Les observations à long terme réalisées depuis 1901 montrent que les fortes précipitations journalières sont devenues nettement plus intenses et plus fréquentes dans toute la Suisse.
L'intensité croissante des fortes précipitations s'explique en grande partie par l'augmentation de la température de l'air. Chaque degré de réchauffement permet à l'air d'absorber 6 à 7 % d'eau en plus. Les fortes précipitations peuvent donc être d'autant plus intenses si le réchauffement se poursuit.
Avec la poursuite de la hausse des températures l'intensité et la fréquence des épisodes de fortes précipitations continueront d'augmenter à l'avenir, quelle que soit la saison. Avec un réchauffement climatique de 3 °C par rapport à la période préindustrielle – dans un monde dit « à 3 degrés » (GWL3.0) –, il faut s'attendre à une augmentation des précipitations journalières les plus fortes d'environ 9 % par rapport à la période de référence 1991-2020. Plus la durée des précipitations est courte, plus leur intensité augmente. Pour les précipitations d'une durée d'une heure, on prévoit une augmentation de l'intensité pouvant atteindre 30 %. L'évolution des fortes précipitations varie fortement dans le temps et dans l'espace et peut s'écarter de la tendance à long terme sur des périodes prolongées. Dans l'ensemble, les modèles montrent toutefois une augmentation concordante.
Un événement de précipitations journalières qui se produit une fois tous les 50 ans pendant la période de référence 1991-2020 sera deux fois plus fréquent dans un monde réchauffé de 3 degrés. En été, l'intensité accrue de certains épisodes pluvieux peut entraîner une augmentation des orages accompagnés de grêle.
La valeur de récurrence de 50 ans pour une somme journalière de précipitations décrit la quantité de précipitations en une journée qui ne sera dépassée en moyenne qu’une fois tous les 50 ans. Elle sert à mesurer les épisodes de précipitations extrêmes qui, bien que rares, causent souvent des dégâts importants. Les valeurs de récurrence sont souvent utilisées comme indicateurs pour la conception d'infrastructures, par exemple pour les installations de protection contre les inondations ou pour le drainage des routes, des bâtiments et des zones urbaines.

En été, des précipitations plus intenses n'excluent pas une diminution simultanée de la quantité totale de précipitations : il pleut moins souvent mais, lors d’événements isolés, les précipitations sont plus importantes et plus concentrées dans le temps. Les fortes précipitations peuvent causer des dégâts importants, notamment des inondations ou des glissements de terrain. De plus, l'élévation de la limite des chutes de neige, en particulier en hiver, augmente la part des précipitations liquides et donc le débit des cours d'eau.

En plus de leur intensité, la fréquence et la répartition saisonnière des précipitations changent également.