La chaleur extrême pendant la journée et l'absence de rafraîchissement nocturne sollicitent l'organisme et nuisent à la santé, en particulier celle des personnes âgées, des malades et des jeunes enfants. La chaleur pendant la journée rend le travail physique et intellectuel plus difficile et peut aggraver les maladies existantes telles que les maladies cardiaques, circulatoires et respiratoires. Dans le pire des cas, les périodes de chaleur peuvent entraîner la mort. En outre, les épisodes de chaleur ont également un impact sur les infrastructures, le secteur énergétique ainsi que l'agriculture et la sylviculture.
Vous trouverez de plus amples informations sur les effets du changement climatique et les mesures prises dans différents secteurs sur le site internet du Centre national pour les services climatiques (NCCS).
Le réchauffement climatique en Suisse s'accompagne d'une augmentation des épisodes de chaleur extrême et de nouveaux records de chaleur. Des températures autrefois très rares et extrêmes sont aujourd'hui beaucoup plus fréquentes.
Les observations effectuées dans les quatre stations de mesure de Zurich, Genève, Bâle et Berne montrent que la température maximale quotidienne annuelle a augmenté de 3,4 °C entre 1901 et 2024. La moyenne sur sept jours des températures maximales journalières a même augmenté de 3,7 °C au cours de la même période. De nombreux indicateurs de chaleur, tels que le nombre de jours tropicaux, montrent également une augmentation significative en Suisse. L'exemple de la station de mesure de Lucerne illustre bien cette tendance : jusqu'au début des années 1980, on comptait au maximum 10 journées tropicales par an, ce qui correspond aujourd'hui à la moyenne. Depuis 1981, on n’a plus vu une seule année sans journée tropicale à Lucerne.

Les résultats de Climat CH2025 montrent que, dans le climat actuel, des températures maximales encore plus élevées seraient possibles. Dans le cas d'un événement extrême très improbable, mais physiquement possible, les records de température actuels (état en 2025) pourraient être dépassés de 5 à 7 °C.
L'augmentation observée des nuits les plus chaudes est encore plus prononcée que celle des journées les plus chaudes. Les cinq températures minimales journalières les plus élevées depuis le début des mesures ont toutes été enregistrées au cours des dix dernières années. Dans les quatre stations de mesure de Zurich, Genève, Bâle et Berne, la température minimale journalière la plus élevée a augmenté en moyenne de 4,5 °C entre 1901 et 2024. Pour la moyenne sur sept jours des températures minimales journalières, l'augmentation atteint même 4,6 °C. Le nombre de nuits tropicales affiche également une augmentation, comme le montre l'exemple de Neuchâtel.

Avec la fréquence et l'intensité croissantes des périodes de chaleur, les besoins en refroidissement ont augmenté au cours des dernières décennies, en particulier dans les zones de basse altitude. À Genève/Cointrin, par exemple, le nombre de jours de refroidissement et de degrés-jours de refroidissement a considérablement augmenté depuis les années 1960.
Le stress thermique est particulièrement intense dans les zones urbaines, car l’effet d’îlot de chaleur y réduit encore davantage le refroidissement nocturne. Le stress thermique dans les zones urbaines est expliqué en détail ici.
À l'avenir, la Suisse devra s'attendre à des épisodes de chaleur nettement plus fréquents et plus intenses. L'augmentation des températures extrêmes en Suisse est nettement supérieure à l'augmentation moyenne des températures estivales. Les températures maximales annuelles augmenteront considérablement avec le réchauffement global. Avec un réchauffement global de 1,5 °C par rapport à la période préindustrielle – dans un monde dit à 1,5 degré (GWL1.5) –, le jour le plus chaud de l'année en Suisse sera plus chaud de 1,5 °C (0,6 à 2,7 °C) que pendant la période de référence 1991-2020. Un monde à 1,5 degré est imminent. Dans un monde à 3 degrés (GWL3.0), le jour le plus chaud sera plus chaud de 4,4 °C (2,4 à 6,8 °C). Cela signifie par exemple que la température maximale journalière à la station de Bâle (Binningen) sera de 38,8 °C au lieu de 34,4 °C aujourd’hui. La température minimale journalière la plus élevée de l'année sera plus chaude de 1,1 °C (0,6 à 2,3 °C) dans un monde à 1,5 degré et de 3,8 °C (2,3 à 5,1 °C) dans un monde à 3 degrés.
La fréquence et l'intensité des températures extrêmes augmenteront considérablement. Les journées extrêmement chaudes, qui ne surviennent aujourd'hui que tous les 50 ans, seront environ 2,6 fois plus fréquentes dans un monde à 1,5 degré et environ 17 fois plus fréquentes dans un monde à 3 degrés. L'intensité de ces journées extrêmement chaudes augmente également de manière significative. Lors d'épisodes de chaleur qui se produisent une fois tous les 50 ans, la température est supérieure de 1,6 °C dans un monde à 1,5 degré et de 5,6 °C par rapport à la période de référence 1991-2020 dans un monde à 3 degrés.
La valeur de récurrence cinquantennale décrit le seuil de température d'une journée extrêmement chaude, qui est dépassé en moyenne une fois tous les 50 ans. Elle sert à mesurer les épisodes de chaleur extrême, qui sont certes rares, mais qui représentent notamment un risque important pour la santé. Les valeurs de récurrence sur 50 ans permettent de faire des prévisions sur l'évolution de l'intensité et de la fréquence des événements météorologiques extrêmes en cas de poursuite du réchauffement global.

Les journées tropicales et les nuits tropicales seront nettement plus fréquentes qu'aujourd'hui avec le réchauffement climatique. Les zones de basse altitude et les zones urbaines seront particulièrement touchées. Cependant, même les régions des Alpes et des Préalpes, où aucune nuit tropicale ni journée tropicale n'a été observée jusqu'à présent, seront touchées par la chaleur à l'avenir. Si un épisode de chaleur coïncide avec une sécheresse prononcée, cela peut entraîner d'autres défis.
À l'avenir, les périodes de chaleur plus fréquentes et plus intenses entraîneront une augmentation des besoins énergétiques pour le refroidissement des bâtiments. À Genève / Cointrin, le nombre moyen de jours de refroidissement par an pendant la période de référence 1991-2020 est d'environ 72 jours et les degrés-jours de refroidissement sont de 216 degrés. Dans un monde réchauffé de 3 degrés, il y aurait en moyenne 115 jours de refroidissement par an, et les degrés-jours de refroidissement feraient plus que doubler pour atteindre 543 degrés.