Les conditions anticycloniques en place depuis quelques jours déjà s’accompagnent de brouillard ou de stratus sur le Plateau. Alors que cette grisaille devrait encore perdurer quelque temps, le blog d’aujourd’hui part à la chasse au soleil. Découvrez quelques outils pour savoir si une promenade sur les pentes du Jura suffira pour sortir la tête des nuages ou s’il vous faudra partir plus haut en randonnée !
L'altitude de la limite supérieure du brouillard ou du stratus est déterminante. Non seulement pour celles et ceux qui cherchent le soleil, mais aussi pour prévoir si la couche nuageuse va se dissiper. Plus la limite supérieure est élevée, plus les chances de dissolution sont faibles. Mais d'autres facteurs jouent également un rôle.
Il existe aujourd’hui des webcams sur de nombreux points élevés du Plateau et des reliefs environnants. Certaines fournissent des images de haute qualité de jour comme de nuit. Celles-ci se révèlent très utiles pour évaluer l’étendue de la nébulosité et la visibilité actuelle. Il est ainsi possible de déterminer de manière fiable la limite supérieure du brouillard dans différentes régions du pays. De même, avant de partir en excursion au-dessus du brouillard, il vaut la peine de jeter un coup d'œil à la webcam la plus proche.
Les satellites météorologiques apportent une aide supplémentaire. Leurs prises de vues couvrent les portions visibles et infrarouge du spectre électromagnétique, ce qui rend les nuages particulièrement bien visibles. Ainsi, l'étendue du brouillard ou du stratus est bien visible sur les images satellite. Il y a cependant un inconvénient : la présence de nuages en altitude bloque la visibilité des plus basses couches et donc du brouillard.
En combinant les images satellites et les données de modèle, il est possible de générer un jeu de données qui permet de déduire la limite supérieure des nuages. Lorsque le plafond du brouillard est très bas, ces données doivent toutefois être utilisées avec prudence. Ce produit s'appelle « SAF cloud top height » et se présente ainsi :
Il y a toujours une inversion à la limite supérieure du brouillard ou du stratus. Celle-ci est bien visible dans les mesures des radiosondages. Deux fois par jour, des ballons météorologiques lancés depuis Payerne mesurent, entre autres, la température. Certains avions mesurent également des paramètres météorologiques au décollage ou à l'atterrissage. Toutes ces données permettent d’établir des profils verticaux qui représente l’état de la colonne d’air au-dessus d’une région. Dans le cas du brouillard, la limite supérieure se situe à la limite inférieure de l'inversion.
Finalement, un grand nombre d’informations peuvent être glanées à l’aide des observations météo soumises pas les utilisateurs de l’application MétéoSuisse. Il est ainsi possible d’indiquer si on se trouve dans le brouillard, sous le stratus ou encore sous un ciel entièrement dégagé. Pour compléter votre observation, n'hésitez pas à joindre une photo.
Chaque méthode présente ses avantages et ses inconvénients, en fonction des conditions météo et du bon fonctionnement technique. C'est pourquoi il est toujours bon de combiner différentes méthodes. D’autant plus que la limite supérieure du brouillard est très rarement uniforme sur tout le Plateau suisse. Elle peut présenter un gradient ouest-est où être très variable d'une région à l'autre. Dans les vallées des Préalpes, la limite supérieure est souvent plus basse que sur le Plateau. Et en cours de journée, la limite supérieure du brouillard augmente généralement.