Ces événements ont eu de nombreux effets directs, comme les incendies en Valais durant l’été, ou les crues et débordements de lacs du mois passé. Statistiquement, nous pouvons montrer que les chaleurs de l’été passé auraient eu une probabilité très faible de se produire sans changement climatique. Par contre pour les événements pluvieux de la fin de l’année, l’absence pour l’instant d’une étude d’attribution détaillée ne permet pas de se prononcer sur le rôle du changement climatique. Ces événements nous rappellent cependant notre vulnérabilité.
Perspective pour 2024
À l’échelle du globe, la chaleur extrême devrait se poursuivre en 2024. Sous l'effet conjugué du changement climatique d'origine humaine et d'El Niño, un phénomène climatique naturel, l'année 2024 pourrait battre le record de cette année et devenir l'année la plus chaude jamais enregistrée.
Avec un réchauffement de seulement 1,2 °C, des millions de personnes vulnérables ont été confrontées à des conditions météorologiques extrêmes et dévastatrices. Chaque fraction de degré de réchauffement dû à l'utilisation de combustibles fossiles rendra les vagues de chaleur, les incendies, les fortes pluies et les sécheresses plus intenses et plus probables.
Un besoin d’adaptation
À la fin de son résumé de 2023, le World Weather Attribution donne aussi quelques lignes directrices afin de faire face au mieux aux événements à venir.
Premièrement, minimiser les pertes et dommages, le monde doit être mieux préparé. Ce sont les vulnérabilités humaines existantes qui transforment les phénomènes météorologiques extrêmes en catastrophes humanitaires.
Qu'il s'agisse d'une alerte précoce insuffisante avant de fortes précipitations, d'un manque d'espaces verts rafraîchissants dans une ville pendant une vague de chaleur ou d'établissements construits dans des zones sujettes aux inondations, en 2023, les analyses de World Weather Attribution ont mis en évidence à maintes reprises que de nombreux impacts auraient pu être évités ou minimisés avec une meilleure planification et davantage de financement. Cette constatation souligne l'urgence d'accélérer à la fois l'adaptation et la réduction des émissions.
Les analyses de la vulnérabilité et de l'exposition identifient également les personnes les moins à même de se protéger contre les effets des phénomènes météorologiques extrêmes. Dans leur grande majorité, ces personnes sont les plus pauvres et les plus marginalisées de la société : les sans-abri ou les personnes vivant dans des logements précaires, les personnes handicapées ou souffrant de problèmes de santé sous-jacents, et les travailleurs de plein air. Il est clair que le changement climatique accroît les inégalités.
Pour conclure, le World Weather Attribution souligne qu’outre l'abandon des combustibles fossiles et la réduction des émissions à zéro, il est essentiel de réduire la vulnérabilité et l'exposition de ces populations pour faire de notre monde un endroit plus sûr.
Sources
L'article original du World Weather Attribution se trouve ici. La section sur la Suisse a été ajoutée, de même que les images dans le texte. Le reste du texte a été traduit et adapté.