Si au Sud des Alpes la fréquence maximale du foehn se trouve à la fin de l'hiver, au Nord des Alpes, la fréquence maximale se situe en automne et au printemps, lorsque les précipitations sont fréquentes et parfois abondantes dans le sud.
Les profondes dépressions qui s'approchent des Alpes par l'ouest sont un phénomène météorologique typique du semestre d'hiver. Par conséquent, le foehn du sud, qui se produit souvent à l'approche de ces perturbations, se manifeste aussi principalement au cours de cette période. On note cependant que dans les vallées du Nord des Alpes, le foehn est particulièrement fréquent en octobre et novembre, puis en avril et mai. Pendant les mois d'hiver, de décembre à mars, le foehn en provenance du sud est un peu moins fréquent. Il y a plusieurs raisons à cela : à cette époque de l'année, les vents d'altitude soufflent souvent d'ouest à nord-ouest, tandis que les vents du sud-ouest, qui provoquent des situations de barrage sur le versant sud des Alpes, sont moins fréquents.
Au printemps et en automne, en revanche, les vents de haute altitude soufflent beaucoup plus fréquemment du sud-ouest qu'en hiver, apportant parfois des pluies abondantes au Sud des Alpes. Les mois d'octobre et de novembre se distinguent par l'abondance des précipitations, et les mois d'avril et de mai par leur fréquence. En revanche, les mois d'hiver de ces régions sont les plus secs de l'année.
Le maximum printanier de foehn dans les vallées alpines du nord des Alpes s'explique aussi par d'autres raisons que les courants dominants en altitude. Alors que pendant les mois d'automne et d'hiver, les inversions de température retardent ou empêchent le foehn de descendre dans les vallées alpines, le manteau neigeux encore présent dans les hauteurs alpines le favorise au printemps. Le manteau neigeux a un effet refroidissant sur le courant de foehn et lorsque l'air se refroidit, il augmente sa densité et peut donc avancer relativement facilement vers les plaines des vallées alpines, qui sont déjà fortement chauffées par le soleil. En raison du réchauffement adiabatique, l'air du foehn est toujours plus chaud en plaine que l'air présent auparavant, qui étai déjà fortement chauffé par le soleil. Toutefois, l'augmentation relative de la température due à l'effet de foehn reste inférieure à ce qui est observé en moyenne pendant les mois d'automne ou d'hiver. En hiver, des augmentations de température de l'ordre de 15 degrés ou plus ont déjà été observées en peu de temps. Seuls les courants de foehn intenses parviennent à déplacer l'air froid et lourd au fond des vallées alpines.
En raison de la prédominance des zones de haute pression, les conditions de foehn se produisent rarement en été et sont généralement de courte durée. En été, le foehn se produit en cas de courants d'altitude modérés de sud-ouest, plus rarement de sud. Ce phénomène se produit souvent avant l'arrivée de perturbations orageuses en provenance de l'ouest.
Pour les personnes intéréssées ou pour continuer la lecture, notons qu'il existe plusieurs pages sur le site de MétéoSuisse avec des informations sur le foehn :
- Longueur des périodes de foehn
Notons également que le foehn fait encore l’objet de nombreuses recherches : on essaye de le catégoriser et d’en comprendre tous les mécanismes, ceci afin de pouvoir le prévoir au mieux.
Depuis longtemps on sait qu’il existe différents types de foehn, que celui-ci se manifeste selon les circonstances à différents endroits où sous différentes formes et que différents types de foehn ont différentes conséquences.
Par exemple , quelques articles (en anglais) : ici, on essaye de le classifier : Classification of Alpine south foehn based on 5 years of kilometre-scale analysis data
On se pose également des questions sur le développement du foehn dans un climat changeant et les impacts sur les feux de forêts : Evaluating foehn development in a changing climate using machine learning and investigating the impact of foehn on forest fire occurrence and severity
On évalue également l'impact du foehn (qui a la réputation de rendre fou) sur la santé mentale : The Impact of foehn winds on mental health hospitalizations in Bern, Switzerland: A 35-year time-series study