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En bref

  • La combinaison d'une baisse des précipitations estivales d'un air plus chaud et l’augmentation de l’évaporation entraînent un assèchement accru des sols en été. En Suisse, on observe depuis le début des années 80 une baisse de l'humidité du sol d'environ 5 à 10 %.
  • À l'avenir, la tendance actuelle à des étés secs va s'accentuer. Avec un réchauffement global de 3 °C par rapport à la période préindustrielle, une sécheresse estivale telle qu'elle s'est produite jusqu'à présent (1991-2020) une fois tous les dix ans serait trois fois plus fréquente.
  • Avec un réchauffement climatique de 3 °C, le nombre de jours présentant un risque élevé d'incendie de forêt dû aux conditions météorologiques augmenterait, par exemple, de 18 à 44 jours par an à Sion.

Les étés plus secs constituent un défi croissant pour la Suisse. La diminution des précipitations et l'évaporation accrue de l'eau du sol ont des répercussions négatives croissantes sur l'approvisionnement du pays (par voie fluviale), l'agriculture, la sylviculture et les écosystèmes.

Vous trouverez de plus amples informations sur les effets du changement climatique et les mesures prises dans différents secteurs sur le site web du Centre national pour les services climatiques (NCCS).

Augmentation observée de la sécheresse en Suisse

En Suisse, on observe depuis le début des années 80 une baisse de l'humidité du sol d'environ 5 à 10 %. Ce changement s'explique par plusieurs facteurs. L'un des aspects essentiels est la diminution des précipitations estivales, qui ont baissé depuis le début des années 80. Cette baisse correspond aux prévisions des scénarios climatiques pour l'avenir. De plus, l'augmentation des températures favorise l'évaporation de l'eau. Par ailleurs, le rayonnement solaire et la durée d'ensoleillement ont augmenté depuis le début des années 80, ce qui engendre davantage d'évaporation.

Moins de neige en hiver

L’augmentation des hivers peu enneigés peut favoriser la sécheresse au printemps. Après un hiver peu enneigé, il manque l’eau de fonte nécessaire pour le printemps et l'été. Le déficit de neige en hiver accentue la tendance à la baisse du niveau des lacs au printemps.

Photo du lac de Constance près de Steinach en avril 2025. Le niveau de l'eau a atteint son niveau saisonnier le plus bas en raison du déficit neigeux et de la faible pluviométrie durant l'hiver 2024/2025.
Le lac de Constance (près de Steinach) a atteint son niveau saisonnier le plus bas en avril 2025. Cela s'explique par le déficit en neige et les faibles précipitations enregistrées pendant l'hiver 2024/2025. (Observations Météo, App MeteoSwiss)

Augmentation du nombre de jours secs au printemps depuis 1961

Au printemps, plus d'un tiers des stations MétéoSuisse enregistrent une augmentation significative du nombre maximal de jours secs consécutifs (précipitations < 1 mm) depuis 1961. Cette tendance est particulièrement marquée en Suisse romande, où la majorité des stations enregistrent une augmentation notable du nombre de jours secs consécutifs au printemps.

Différents indicateurs climatiques décrivent la sécheresse ou l'humidité actuelle dans une sélection de stations du réseau de mesures de MétéoSuisse.

Augmentation future de la sécheresse estivale en Suisse

À l'avenir, la tendance actuelle à des étés secs va s'accentuer. Cela s'explique à la fois par la poursuite de la baisse des précipitations estivales moyennes et par un assèchement plus rapide des sols en raison d'un air plus chaud et plus sec. Toutefois, des variations naturelles importantes d'une année à l'autre, qui sont beaucoup plus marquées que pour la température, vont se superposer à ces changements à long terme. Des étés arrosés se produiront donc encore, mais moins fréquemment. Les étés seront en moyenne plus secs et les étés déjà secs deviendront encore plus extrêmes.

Le graphique montre différentes conditions climatiques : le climat actuel, le climat dans un monde à 1,5 degré, à 2 degrés et à 3 degrés. Les points dans la partie supérieure symbolisent la fréquence d'un déficit hydrique estival (bilan hydrique) qui survient une fois tous les dix ans en Suisse pendant la période de référence 1991-2020. Les curseurs dans la partie inférieure symbolisent l'intensité. Dans un monde à 3 degrés, les sécheresses extrêmes seront trois fois plus fréquentes et 44 % plus intenses.
Changement de fréquence (en haut) et d'intensité (en bas) d'une sécheresse estivale survenant en Suisse une fois tous les dix ans pendant la période de référence 1991-2020. Pour chaque cas, la valeur attendue (médiane de toutes les simulations) est en gras et les curseurs indiquent la fourchette des valeurs possibles sur l’ensemble des simulations. (MétéoSuisse et ETH Zurich, Climat CH2025)

Avec un réchauffement climatique global de 1,5 degré – dans un monde dit « à 1,5 degré » (GWL1.5) –, une sécheresse estivale (défini par le bilan hydrique estival), qui survenait tous les dix ans pendant la période de référence 1991-2020, serait presque deux fois plus fréquente. De plus, elle serait en moyenne 17 % plus sèche. Or un monde à 1,5 degré est imminent. Dans un monde à 3 degrés (GWL3.0), une telle sécheresse estivale serait trois fois plus fréquente et 44 % plus sèche en moyenne.

Le tableau suivant montre la variation de l'intensité d'une sécheresse estivale survenant une fois tous les dix ans en Suisse par rapport à la période de référence 1991-2020. Pour chaque cas, sont indiquées la valeur attendue et la fourchette des valeurs possibles sur l’ensemble des simulations. Une sécheresse estivale est définie par le bilan hydrique estival : précipitations moins évaporation. Si le résultat est négatif, le sol s'assèche.

Monde à 1,5 degréMonde à 2 degrésMonde à 3 degrés
Variation relative

+17 %

(-5 à +43 %)

+28 %

(-2 à +47 %)

+44 %

(+14 à +86 %)

Météo propice aux incendies

graphique montrant le nombre de jours par an avec un risque élevé d'incendie de forêt à Sion selon la période de référence 1991-2020, dans un monde à 1,5 degré, à 2 degrés et à 3 degrés.
Nombre de jours par an présentant un risque élevé d'incendie de forêt à Sion selon la période de référence 1991-2020, dans un monde à 1,5 degré, à 2 degrés et à 3 degrés. (MétéoSuisse et ETH Zurich, Climat CH2025)

La sécheresse croissante aura notamment des répercussions sur le risque d'incendie de forêt. Au cours des 60 dernières années, le potentiel de déclenchement et de propagation des incendies de forêt a déjà augmenté en Suisse. Avec des étés encore plus chauds et plus secs à l'avenir, le risque d'incendie de forêt lié aux conditions météorologiques continuera d'augmenter. Dans un monde réchauffé de 3 degrés, le nombre de jours présentant un risque élevé d'incendie de forêt dû aux conditions météorologiques augmentera par rapport à la période de référence 1991-2020 dans de nombreuses stations, comme à Sion, où il passera de 18 à 44 jours. Les jours présentant un risque élevé d'incendie de forêt sont définis comme les jours où l'indice de risque d'incendie est supérieur à 95 % des jours de la période 1991-2020.