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L’hiver météorologique 2024/2025 en Suisse romande et en Valais
MétéoSuisse-Blog | 06 mars 2025

L’hiver météorologique a pris fin le 28 février. Revenons plus en détail sur cet hiver 2024/2025 en Suisse romande et en Valais qui s’est avéré doux, parfois humide, sauf en février, et plutôt ensoleillé, notamment en montagne.

Le 6 février 2025 à La Cure (VD). La journée a été ensoleillée, au-dessus du stratus. L’épaisseur du manteau neigeux était faible avec 5 cm mesurés par l’observateur de La Cure. Source : Observations Météo – App MétéoSuisse
Le 6 février 2025 à La Cure (VD). La journée a été ensoleillée, au-dessus du stratus. L’épaisseur du manteau neigeux était faible avec 5 cm mesurés par l’observateur de La Cure. Source : Observations Météo – App MétéoSuisse
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Un hiver plus anticyclonique que la normale

En Suisse et sur l’ensemble de l’Europe, la pression moyenne (ou le géopotentiel à 500 hPa) sur tout l’hiver météorologique a été plus élevée que la normale (Figure 1). L’anomalie la plus importante a été relevée sur les pays Baltes. Ces conditions plus anticycloniques que la moyenne expliquent en bonne partie les précipitations déficitaires enregistrées dans les Alpes, ainsi que l’ensoleillement excédentaire en montagne.

Figure 1. Anomalie de géopotentiel à 500 hPa (en décamètres) du 1er décembre 2024 au 28 février 2025 par rapport à la moyenne 1991-2020 sur la même période.
Figure 1. Anomalie de géopotentiel à 500 hPa (en décamètres) du 1er décembre 2024 au 28 février 2025 par rapport à la moyenne 1991-2020 sur la même période. (Source : NCEP – NOAA – https://psl.noaa.gov/data/histdata/)

Un excédent thermique plus important en montagne qu’en plaine

En Suisse romande et en Valais, c’est à Blatten (Lötschental) avec +2,2 °C et à La Dôle avec +2,1 °C que l’anomalie thermique a été la plus importante sur l’ensemble de l’hiver météorologique. Cet écart à la norme 1991-2020 a été plus faible sur les régions de plaine : +0,8 °C à Neuchâtel et à Fribourg, +0,9 °C à Delémont, +1 °C à Genève. Comme l’hiver s’est montré plus anticyclonique que la normale, il y a eu davantage de situations avec des inversions thermiques avec de l’air plus froid en plaine qu’en montagne. Par ailleurs, la masse d’air en altitude n’a jamais été très froide au cours de cet hiver.

Figure 2. Écart à la norme 1991-2020 de la température moyenne pour l’hiver météorologique 2024/2025.
Figure 2. Écart à la norme 1991-2020 de la température moyenne pour l’hiver météorologique 2024/2025. (Source : MétéoSuisse)

Sur l’ensemble de la Suisse, l’hiver 2024/2025 se classe comme le 9e le plus doux depuis le début des mesures en 1865. L’hiver le plus doux avait enregistré l’année passée. Le dernier hiver en dessous de la norme 1991-2020 a été celui de 2016/2017.

L’hiver 2024/2025 a été le 6e le plus doux depuis le début des mesures en 1902 à Château-d’Oex (Figure 3d) et du 8e le plus doux depuis le début des mesures en 1865 au Gd-St-Bernard (Figure 3e).

Précipitations déficitaires dans les Alpes

Les sommes pluviométriques durant l’hiver 2024/2025 ont été contrastées. Si certaines régions ont affiché un excédent, parfois important comme dans le canton de Fribourg et sur une partie du Chablais, d’autres ont présenté un déficit, en particulier en Haut-Valais (Figure 4).

Le site de Planfayon a présenté l’excédent pluviométrique le plus important dans le canton de Fribourg avec l’équivalent de 143 % de la norme 1991-2020. Binn en Haut-Valais a connu le déficit le plus important avec l’équivalent de 59 % de la normale.

Figure 4. Répartition spatiale des sommes de précipitations durant l’hiver 2024/25, représentée en % de la norme 1991-2020.
Figure 4. Répartition spatiale des sommes de précipitations durant l’hiver 2024/25, représentée en % de la norme 1991-2020. (Source : MétéoSuisse)

Alors que le mois de janvier avait été très arrosé, en février, les précipitations ont été particulièrement déficitaires en Suisse romande et en Valais. Mais c’est en Haut-Valais que le déficit a été le plus important. A Saas-Fee, il n’est tombé que 1,4 mm, soit 4 % de la norme 1991-2020. Delémont a connu le déficit le moins important avec l’équivalent de 72 % de la norme 1991-2020.

Figure 5. Saas-Fee le 19 février 2025. Le temps est resté extrêmement sec à Saas-Fee pendant tout le mois de février avec 1,4 mm de précipitations (4 % de la norme 1991-2020) et 4 cm de neige fraîche. Toutefois, l’épaisseur moyenne du manteau neigeux en février a été de 73 cm, en passant de 85 cm le 1er février à 62 cm le 28 février. La neige a donc bien résisté au soleil et à la quasi-absence de précipitations.
Figure 5. Saas-Fee le 19 février 2025. Le temps est resté extrêmement sec à Saas-Fee pendant tout le mois de février avec 1,4 mm de précipitations (4 % de la norme 1991-2020) et 4 cm de neige fraîche. Toutefois, l’épaisseur moyenne du manteau neigeux en février a été de 73 cm, en passant de 85 cm le 1er février à 62 cm le 28 février. La neige a donc bien résisté au soleil et à la quasi-absence de précipitations. (Source : Observations Météo – App MétéoSuisse )

Ensoleillement excédentaire en montagne

Sur l’ensemble de l’hiver météorologique, l’ensoleillement a été excédentaire en montagne, surtout dans le Jura. Les régions de plaine, y compris dans la vallée du Rhône, ont présenté un léger déficit. L’excédent d’ensoleillement le plus important a été mesuré à La Chaux-de-Fonds avec 119 % de la norme 1991-2020. Le déficit d’ensoleillement le plus important a été constaté à Neuchâtel, Payerne et Nyon avec 91 % de la norme.

Pour signaler la singularité de la différence d’ensoleillement entre La Chaux-de-Fonds et Neuchâtel, le soleil a brillé pendant 334 heures à La Chaux-de-Fonds contre 169 heures à Neuchâtel, soit presque deux fois plus.

Figure 6. Répartition spatiale de l’ensoleillement pour l’hiver météorologique 2024/2025, représentée en % de la norme 1991-2020.
Figure 6. Répartition spatiale de l’ensoleillement pour l’hiver météorologique 2024/2025, représentée en % de la norme 1991-2020. (Source : MétéoSuisse)

Peu de neige dans l’ensemble, mais au bon moment

Au cours de l’hiver météorologique 2024/2025, il est tombé 160 cm de neige à La Cure, 111 cm à La Chaux-de-Fonds (moyenne 1991-2020 de 171 cm), 184 cm au Diablerets, 243 cm à Montana (moyenne 1991-2020 de 285 cm) ou 132 cm à Zermatt (moyenne 1991-2020 de 155 cm). Mais le mois de février a été très avare en neige avec par exemple 2 cm de neige fraîche seulement à Zermatt ou 13 cm aux Diablerets.

L’enneigement de l’hiver météorologique 2024/2025 a finalement été plutôt faible dans l’ensemble. Mais la neige est tombée au bon moment, juste avant Noël, ce qui a permis de bien enneiger le Jura et les Préalpes pendant les Fêtes de fin d’année (voir l’exemple de la Figure 7a). Mais un gros redoux au début du mois de janvier a fait fondre la neige à basse altitude. Ensuite, le manteau neigeux a peiné à se reconstituer en dessous de 1200 m. Au-dessus de 1500 m d’altitude environ, ce manteau neigeux est resté correct pour la saison (Figure 7b).

En plaine, les cumuls de neige fraîche ont été faibles : 5 cm à Genève-Cointrin (moyenne 1991-2020 de 18 cm), à Sion, à Delémont et à Payerne, 10 cm à Neuchâtel (moyenne 1991-2020 de 27 cm), 16 cm à Fribourg (moyenne 1991-2020 de 35 cm). Pour certaines villes comme Delémont, Neuchâtel, Payerne, Berne et Sion, il a davantage neigé sur la seule journée du 21 novembre que sur l’ensemble de l’hiver météorologique !

Pour un aperçu du mois de février 2024 et de l’hiver 2024/2025 sur l’ensemble de la Suisse, voir le blog correspondant.

Les bulletins définitifs de février 2024 et de l’hiver météorologique 2024/2025 seront disponibles à partir du 10 mars 2025 dans la rubrique Publications.

Pourquoi parle-t-on de la Suisse romande ET du Valais dans nos bulletins ?

Il arrive que l’on nous demande pourquoi nous parlons de la Suisse romande et du Valais et pas seulement de la Suisse romande (étant donné qu’une bonne partie du Valais en fait partie).

Pour des raisons linguistiques, le centre régional ouest de MétéoSuisse, basé à Genève, est responsable de la prévision pour la Suisse romande. Il l'est toutefois aussi pour l'ensemble du Valais (y compris le Haut-Valais, germanophone) pour des raisons climatologiques : le Valais (en amont de Martigny) a un climat spécifique, car cette région se situe entre les crêtes septentrionales (Alpes bernoises) et méridionales (Alpes valaisannes) des Alpes. Ceci nous amène à préciser que climatologiquement, le Chablais valaisan, en aval de Martigny, ne fait donc pas partie du Valais et que ses habitants doivent donc se référer aux prévisions pour la Suisse romande (et non à celles pour le Valais, lorsque celui-ci est spécifié séparément). Une carte des régions de prévision est disponible sur notre site internet.