Qu'est-ce qui favorise les stratus ou les brouillards ?
Comme nous l’expliquons dans notre lexique météorologique, il existe différents types de brouillard : le brouillard radiatif (ou de rayonnement), le brouillard d'advection, le brouillard côtier et le brouillard frontal.
Durant le semestre d'hiver, le brouillard radiatif est le type le plus courant : si le ciel - à l'exception des régions sous ou dans le brouillard - est exempt de nuages significatifs, les basses couches de l'atmosphère peuvent se refroidir fortement. Ce phénomène est encore favorisé par les longues nuits. Si la température s’abaisse à une valeur proche ou égale à la température du point de rosée, il y a alors condensation, les premières gouttelettes d’eau apparaissent et se forme alors le brouillard. Si le soleil ne parvient plus à réchauffer suffisamment les basses couches pendant la journée, la nappe de brouillard peut persister pendant plusieurs jours.
Si, dans une telle situation, la bise souffle en plus, la limite supérieure du brouillard s’élève et on parle alors de stratus. Les situations de haute pression entre septembre et mars ont tendance à favoriser des périodes prolongées de brouillard ou de stratus sur l'Europe centrale.
Détection automatique du brouillard et des stratus
Dans ce blog, MétéoSuisse définit les jours de brouillard ou de stratus (NJS) comme les jours où les stations du Plateau reçoivent moins de 50 % de l'ensoleillement possible, alors que les stations de montagne sont exposées au soleil plus de 80 % de la journée. Ce sont les jours appelés "bleu en haut, gris en bas" dans le langage courant.
En moyenne à long terme (1991-2020), le nombre de NJS entre septembre et mars est d'environ 30 jours sur le Plateau occidental, central et oriental. Le Plateau occidental est en moyenne moins sous la grisaille avec 24 jours.
Paires de stations : quand Kloten se trouve dans l'Alpstein
Pour pouvoir investiguer la fréquence locale du brouillard ou stratus, il faut d'abord définir des paires de stations typiques. Il s'agit de stations situées respectivement sur le Plateau et dans les hautes Alpes, et qui sont le plus proches possible sur le plan géographique. En s'appuyant sur l'analyse de Rosskopf & Scherrer (2017) [1] , ou Scherrer & Appenzeller (2013), quatre paires de stations ont été sélectionnées. Avec Kloten (KLO) - Säntis (SAE), Lucerne (LUZ) - Pilatus (PIL) et Berne (BER) - Jungfraujoch (JUN), trois paires de stations robustes ont pu être trouvées. Pour Genève Cointrin (GVE), faute d'alternative, Le Moléson (MLS) a dû servir de partenaire de station, car La Dôle est parfois trop basse en cas de situations de stratus très haut par bise (voir ill. 1). L'analyse a été effectuée à chaque fois pour la période de septembre à mars entre l'année 1980 et l'évolution semestrielle jusqu'à présent, période désignée comme le "semestre 2025".