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Un blocage anticyclonique aux conséquences catastrophiques

MétéoSuisse-Blog | 31 octobre 2024
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Un anticyclone s’est installé depuis quelques jours sur une grande partie de l’Europe. Cette situation est amenée à durer encore plusieurs jours ou semaines. En marge de cet anticyclone, en Espagne et en Norvège, des précipitations abondantes provoquent des inondations.

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Un blocage qui devrait durer

L’anticyclone qui s’est installé sur l’Europe, et qui est responsable du stratus sur le Plateau suisse, devrait encore persister au moins une à deux semaines. On parle de blocage lorsqu’un anticyclone s’installe durablement sur une région où de telles conditions ne sont pas la norme. En moyenne, l’Europe est soumise à un courant d’ouest et l’anticyclone est centré sur les Açores. Comme le montre l’animation ci-dessous (figure 1) de la hauteur du géopotentiel à 500 hPa (pression vers 5500 m), cette situation pourrait bien durer encore pour les 10 prochains jours au moins.

Inondation en Espagne

Plusieurs régions d’Espagne ont été touchées par de fortes pluies, en particulier la région de Valence mardi dernier. Ces précipitations sont indirectement liées à ce blocage anticyclonique. En effet, une dépression d’altitude (ou goutte froide) est coincée entre deux centres de haute pression sur les Açores et sur l’Europe de l’Ouest. Cette dépression amène de l’air froid à haute altitude sur une mer Méditerranée encore chaude, ce qui engendre une déstabilisation de la masse d’air, favorable aux orages accompagnés de fortes pluies.

À Chiva à côté de Valence, il est tombé 491 mm de pluie mardi, dont 160 mm en une heure. Une station de l’association de météorologie de Valence (avamet) a même mesuré 630,6 mm à Turís. Le caractère stationnaire de cette goutte froide fait que des orages se sont reformés au même endroit durant plusieurs heures. Hier mercredi, la dépression s’est décalée en direction du Portugal provoquant de fortes pluies et des inondations dans la région de Cádiz dans le sud de l’Espagne. À noter qu’une nouvelle alerte rouge (degré 4) a été émise ce jeudi sur la côte est de l’Espagne.

Cette même goutte froide a également provoqué de fortes pluies en France le week-end du 26-27 octobre. À Vidauban (entre Marseille et Nice), il est tombé 101,3 mm de pluie en 30 minutes, il s’agit d’un nouveau record de cumuls de précipitations en 30 minutes en France.

Précipitations abondantes en Norvège

Au nord de ce blocage anticyclonique, de fortes précipitations, associées à une dépression nommée Jakob, se produisent actuellement dans le sud de la Norvège. Les dépressions sont forcées de contourner l’anticyclone en se déplaçant depuis le centre de l’Atlantique nord jusqu’en Scandinavie. Cette situation fait remonter de l’air doux et humide subtropical jusqu’en Norvège. Cela se matérialise par une rivière atmosphérique s’étirant depuis les régions subtropicales de l’Atlantique Nord. Le relief fait office de barrage à ces précipitations entraînées dans un fort courant d’ouest. Plus de 200 mm sont attendus dans le sud de la Norvège, une alerte rouge (degré 4) a été émise.

Quel rôle joue le réchauffement climatique dans ces évènements ?

La question du rôle du réchauffement climatique se pose dans ce type d’évènements extrêmes. Pour apporter une réponse précise, il faut faire une étude d’attribution. On peut toutefois déjà dire que cette situation est tout d’abord liée à une situation météorologique particulière avec un puissant blocage anticyclonique sur l’Europe et une goutte froide stationnaire (pour ce qui est des pluies en Espagne). Cette situation exceptionnelle a toutefois sûrement été renforcée par une masse d’air plus chaude que par le passé, car plus l’air est chaud, plus il peut contenir de vapeur d’eau. La température élevée de la Méditerranée est également liée à la hausse de la température de l’air et favorise la formation de tels orages. En Norvège également, la hausse de la température amplifie sûrement ce type d’épisodes de fortes précipitations.

En Suisse, une étude récente a montré que les fortes précipitations sont devenues plus intenses et plus fréquentes depuis le début du XXe siècle.

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