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Juillet 2025 en Suisse romande et en Valais
MétéoSuisse-Blog | 06 août 2025

Juillet 2025 en Suisse romande et en Valais s’est montré mitigé. La température a été proche de la norme, voire légèrement déficitaire en montagne. Le bilan pluviométrique est plus contrasté avec un excédent dans certaines régions comme dans l’Arc jurassien et les Préalpes et un déficit parfois important comme en Haut-Valais. L’ensoleillement a été légèrement déficitaire, sauf autour du Léman.

Photo d'une averse sur le lac de Neuchâtel.
(Une averse arrose la région d’Yverdon-les-Bains le 26 juillet 2025. Source : Observations Météo - App MétéoSuisse)
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Plutôt dépressionnaire

La Figure 1 montre que l’Europe centrale a été concernée par une situation plus dépressionnaire que la normale avec un noyau au-dessus de l’Autriche et de la Tchéquie. Dans ces régions, les températures ont été légèrement déficitaires, mais le temps s’est surtout montré arrosé et peu ensoleillé. En Autriche par exemple, il s’agit du mois de juillet le plus arrosé depuis 2012 et du moins ensoleillé depuis 1979.

En revanche, la situation a été plus anticyclonique que la normale des îles Britanniques à la Fennoscandie, ainsi qu’entre la Grèce et la Türkiye. Ainsi, la Norvège, la Suède et la Finlande ont connu un nombre inhabituellement de journées avec des températures supérieures à 30 °C, y compris au nord du cercle polaire. La Türkiye a connu son mois de juillet le plus chaud depuis le début des mesures en 1940.

La Suisse, comme l’Autriche, a également été touchée par ces conditions plutôt dépressionnaires pour la période. Cependant, la Suisse romande a davantage tiré son épingle du jeu que la Suisse alémanique qui a été particulièrement arrosée.

Les 5 premiers jours du mois ont encore été pleinement estivaux, faisant suite à la canicule de la fin du mois de juin. Du 6 au 8 juillet, la période s’est montrée humide et fraîche. Puis, le temps est redevenu estival jusqu’au 12 juillet. A partir de cette date, les conditions sont devenues plus instables, mais avec des températures encore estivales. En revanche, la dernière décade du mois a été marquée par un courant de nord-ouest dirigeant de l’air frais et par moments humides. Il y a eu de nombreuses journées arrosées, en particulier en montagne. Alors que la dernière décade de juillet est habituellement la période la plus chaude de l’année, elle a présenté un autre visage cette année avec des températures atteignant à peine la barre des 25 °C.

Carte de l'anomalie de géopotentiel (en décamètres) en juillet 2025 par rapport à la moyenne 1991-2020 sur la même période.
Figure 1. Anomalie de géopotentiel (en décamètres) en juillet 2025 par rapport à la moyenne 1991-2020 sur la même période. (Source : NCEP – NOAA – https://psl.noaa.gov/data/histdata/)

Durablement frais à partir du 21 juillet

La Figure 2 montre l’évolution de la température moyenne journalière en juillet à Genève-Cointrin et à Château-d’Oex. Les premières journées du mois ont encore très chaudes avec des températures moyennes supérieures à 25 °C à Genève du 1er au 3 juillet, ce qui correspond au seuil de la canicule de degré 3. Puis un net refroidissement est arrivé avec une journée du 8 juillet particulièrement fraîche, mais très loin des records de froid. La deuxième décade du mois s’est montrée chaude, estivale, mais sans excès. En revanche, à partir du 21 juillet, les températures se sont constamment retrouvées sous les moyennes saisonnières, ce qui a annulé tout l’excédent thermique du début du mois de juillet.

Graphique de l'évolution de la température moyenne journalière en juillet 2025 à Genève-Cointrin (en haut) et à Château-d’Oex (en bas). Les barres rouges (bleues) indiquent les valeurs supérieures (inférieures) à la norme 1991-2020, représentée par la ligne noire continue. Les lignes pointillées indiquent l'écart-type et les barres grises les extrêmes pour la période 1865-2024 (1879-2024 pour Château-d’Oex).
Figure 2. Evolution de la température moyenne journalière en juillet 2025 à Genève-Cointrin (en haut) et à Château-d’Oex (en bas). Les barres rouges (bleues) indiquent les valeurs supérieures (inférieures) à la norme 1991-2020, représentée par la ligne noire continue. Les lignes pointillées indiquent l'écart-type et les barres grises les extrêmes pour la période 1865-2024 (1879-2024 pour Château-d’Oex). (Source : MétéoSuisse)

Un mois de juillet légèrement plus frais que la normale

Sur l’ensemble du mois de juillet, l’écart à la période de référence 1991-2020 a varié entre -0,6 °C au col du Grand-Saint-Bernard et +0,3 °C à Nyon/Changins. C’est sur le quart sud-ouest de la Suisse romande qu’un léger excédent thermique a été mesuré. Cela comprend le Bassin lémanique, la plaine du Rhône et le Pays d’Enhaut. Les autres régions ont présenté un léger déficit thermique. Ce déficit a été un peu plus marqué en montagne.

En moyenne suisse, l’écart à la norme 1991-2020 a été de -0,4 °C. Le déficit thermique a été plus important en Suisse orientale, en particulier dans les Grisons. Cela a tiré la moyenne nationale vers le bas, par rapport à la Suisse romande. Il s’agit du mois de juillet le plus frais depuis juillet 2021.

Cette année, il a fait plus chaud en juin qu’en juillet dans tous les sites. Habituellement, juillet est le mois le plus chaud de l’année. Il est suivi par août, puis par juin. En 2021 déjà, juin avait été le mois le plus chaud de l’année en moyenne suisse, suivi par juillet et août.

Carte de l'écart à la période de référence 1991-2020 de la température moyenne en juillet 2025.
Figure 3. Ecart à la période de référence 1991-2020 de la température moyenne en juillet 2025. (Source : MétéoSuisse)

Un mois de juillet frais dans le contexte du changement climatique

Même s’il s’agit du 45e mois de juillet le plus chaud depuis le début des mesures en 1864, ce mois est apparu frais par rapports aux précédents mois de juillet, notamment dans le contexte du changement climatique où l’on constate que les mois de juillet se sont fortement réchauffés depuis les années 1980 (Figure 5).

Graphique de l'évolution de la température moyenne mensuelle pour juillet, représentée par les écarts par rapport à la moyenne glissante sur 30 ans.
Figure 5. Evolution de la température moyenne mensuelle pour juillet, représentée par les écarts par rapport à la moyenne glissante sur 30 ans. (Source : MétéoSuisse)

Des journées tropicales malgré tout

Malgré un mois de juillet mitigé, le nombre de journées tropicales (température maximale atteignant 30 °C ou plus) n’ont pas été négligeables en plaine : 10 journées à Genève, 9 à Sion, 7 à Viège, 5 à Neuchâtel et à Payerne. Il s’agit de chiffres proches de la moyenne, sauf pour Genève qui a connu 3 journées tropicales de plus que la période de référence 1991-2020.

Un mois de juillet arrosé dans l’Arc jurassien et les Préalpes

D’une manière générale, il a nettement moins plu en Suisse romande qu’en Suisse alémanique. Certaines régions ont même connu un déficit pluviométrique comme sur le Bassin lémanique et une partie du Plateau fribourgeois. Le déficit pluviométrique a été plus important sur le Haut-Valais pour le troisième mois consécutif. A Brigue, il n’a été mesuré que l’équivalent de 47 % de la période de référence 1991-2020.

Les Préalpes ont généralement été bien arrosés, mais avec des variations spatiales importantes en fonction des orages. Ainsi, si les Diablerets ont connu une pluviométrie légèrement déficitaire (96 % de la période de référence 1991-2020), Château-d’Oex a mesuré une pluviométrie excédentaire avec 127 %. Jaun a présenté l’excédent pluviométrique le plus important des Préalpes fribourgeoises avec 164 % de la période de référence 1991-2020. Là-bas, certaines journées ont été particulièrement arrosées : 49,5 mm le 7 juillet, 46,4 mm le 13 juillet, 32,3 mm le 20 juillet, 40 mm le 27 juillet et 29,7 mm le 28 juillet.

L’Arc jurassien a également présenté une pluviométrie souvent excédentaire. Delémont est le site jurassien qui a mesuré l’anomalie la plus importante avec l’équivalent de 155 % de la normale.

Carte de la répartition spatiale des sommes de précipitations en juillet 2025, représentée en % de la période de référence 1991-2020.
Figure 6. Répartition spatiale des sommes de précipitations en juillet 2025, représentée en % de la période de référence 1991-2020. (Source : MétéoSuisse)

Un ensoleillement un peu déficitaire sauf autour du Léman

L’ensoleillement a été légèrement déficitaire, mais 4 stations ont tout de même présenté un ensoleillement très légèrement excédentaire : Genève/Cointrin, Nyon/Changins, Pully et Aigle. Ailleurs, l’ensoleillement a atteint 90 à 100 % de la période de référence. A Fahy et à Evolène/Villa, il n’a atteint que 89 % de la normale et même que 86 % de la normale à Ulrichen dans la vallée de Conches.

Carte de la répartition spatiale de l’ensoleillement en juillet 2025, représentée en % de la période de référence 1991-2020.
Figure 7. Répartition spatiale de l’ensoleillement en juillet 2025, représentée en % de la période de référence 1991-2020. (Source : MétéoSuisse)

Un constat différent pour le Bassin lémanique

D’une manière générale,  les conditions ont été plus estivales sur le Bassin lémanique que dans la plupart des autres régions du pays avec une température légèrement plus élevée que la normale, un léger déficit pluviométrique et un ensoleillement légèrement excédentaire. Mais le sentiment de ce mois de juillet restera très mitigé, même pour le Bassin lémanique, surtout après un mois de juin ensoleillé et très chaud.

Pour un aperçu du mois de juillet 2025 sur l’ensemble de la Suisse, voir le bulletin climatologique correspondant.

Pourquoi parle-t-on de la Suisse romande ET du Valais dans nos bulletins ?

Il arrive que l’on nous demande pourquoi nous parlons de la Suisse romande et du Valais et pas seulement de la Suisse romande (étant donné qu’une bonne partie du Valais en fait partie).

Pour des raisons linguistiques, le centre régional ouest de MétéoSuisse, basé à Genève, est responsable de la prévision pour la Suisse romande. Il l'est toutefois aussi pour l'ensemble du Valais (y compris le Haut-Valais, germanophone) pour des raisons climatologiques : le Valais (en amont de Martigny) a un climat spécifique, car cette région se situe entre les crêtes septentrionales (Alpes bernoises) et méridionales (Alpes valaisannes) des Alpes. Ceci nous amène à préciser que climatologiquement, le Chablais valaisan, en aval de Martigny, ne fait donc pas partie du Valais et que ses habitants doivent donc se référer aux prévisions pour la Suisse romande (et non à celles pour le Valais, lorsque celui-ci est spécifié séparément). Une carte des régions de prévision est disponible sur notre site internet.

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