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Mars 2025 en Suisse romande et en Valais
MétéoSuisse-Blog | 03 avril 2025

Mars 2025 en Suisse romande et en Valais s’est montré plus doux, nettement plus sec et globalement plus ensoleillé que la normale. Dans cet article, nous revenons plus en détails sur le bilan climatologique en se concentrant sur la Suisse romande et le Valais.

Les Dents du Midi photographiées depuis Val d’Illiez le 8 mars 2025. La neige a déjà bien fondu en moyenne montagne. Source : Observations Météo - App MétéoSuisse
Les Dents du Midi photographiées depuis Val d’Illiez le 8 mars 2025. La neige a déjà bien fondu en moyenne montagne. Source : Observations Météo - App MétéoSuisse
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La Suisse au carrefour des influences

En mars 2025, les conditions en Europe ont été contrastées : dépressionnaires sur le sud-ouest de l’Europe, anticycloniques des îles Britanniques à la mer Noire (Figure 1). Il a abondamment plu sur la péninsule Ibérique et le sud de la France. En revanche, le temps est resté très sec sur les îles Britanniques, l’Allemagne et le nord de la France.

La Suisse s’est trouvée au carrefour de ces influences : très humide au Sud des Alpes, très sec au Nord des Alpes. Et si on se focalise sur la Suisse romande et le Valais, le temps s’est montré partout très sec, sauf sur le versant sud du col du Simplon.

Anomalie de géopotentiel (en décamètres) en mars 2025 par rapport à la moyenne 1991-2020 sur la même période.
Anomalie de géopotentiel (en décamètres) en mars 2025 par rapport à la moyenne 1991-2020 sur la même période. (Source : NCEP – NOAA – https://psl.noaa.gov/data/histdata/)

Uniquement frais au début du mois et à la mi-mars

La Figure 2 montre l’évolution de la température moyenne journalière en octobre à Genève-Cointrin et à Château-d’Oex. Le début du mois a encore été frais, mais ensoleillé. Ce sont surtout les températures minimales qui ont tiré les valeurs vers le bas avec des températures bien négatives en fin de nuit. Par la suite, la masse d’air s’est progressivement réchauffée. Une incursion hivernale s’est produite du 14 au 18 mars, puis les températures sont reparties à la hausse et sont restées au-dessus de la norme jusqu’à la fin du mois.

Sur l’ensemble du mois, il n’y a pas eu de record particulier. On notera toutefois que le 9 mars, avec une température maximale de 20,2 °C, la station d’Aigle a relevé ses 20 °C les plus précoces de l’année depuis le début des mesures en 1981.

Figure 2. Evolution de la température moyenne journalière en mars 2025 à Genève-Cointrin (en haut) et à Château-d’Oex (en bas). Les barres rouges (bleues) indiquent les valeurs supérieures (inférieures) à la norme 1991-2020, représentée par la ligne noire continue. Les lignes pointillées indiquent l'écart-type et les barres grises les extrêmes pour la période 1865-2023 (1879-2023 pour Château-d’Oex).
Figure 2. Evolution de la température moyenne journalière en mars 2025 à Genève-Cointrin (en haut) et à Château-d’Oex (en bas). Les barres rouges (bleues) indiquent les valeurs supérieures (inférieures) à la norme 1991-2020, représentée par la ligne noire continue. Les lignes pointillées indiquent l'écart-type et les barres grises les extrêmes pour la période 1865-2023 (1879-2023 pour Château-d’Oex). (Source : MétéoSuisse)

Onzième mois de mars le plus chaud depuis le début des mesures

Sur l’ensemble du mois de mars, l’écart à la norme 1991-2020 a varié entre +0,5 °C au Grand-Saint-Barnard et +2,1 °C à La Brévine (Figure 3). D’une manière générale, les écarts à la normale ont été plus élevés dans l’Arc jurassien, les Préalpes et en Valais.

Figure 3. Ecart à la norme 1991-2020 de la température moyenne en mars 2025.
Figure 3. Ecart à la norme 1991-2020 de la température moyenne en mars 2025. (Source : MétéoSuisse)

En moyenne suisse, l’écart à la norme 1991-2020 a été de +1,5 °C et il s’agit du 11e mois de mars le plus chaud depuis le début des mesures en 1864. Ce mois de mars s’est avéré moins chaud que celui de l’année passée qui s’est placé au 7e rang des mois de mars les plus chaud. Il s’agit du 4e mois de mars consécutif à connaître des températures supérieures à la norme 1991-2020.

A Sion (Figure 4c), il s’agit même du 4e mois de mars le plus chaud depuis le début des mesures en 1864, à égalité toutefois avec mars 2024, 1991 et 1957.

Des précipitations déficitaires

Toutes les stations de la Suisse romande et du Valais ont présenté des précipitations déficitaires, souvent inférieures à 50 % de la norme 1991-2020. Le déficit le plus important a été mesurée à Sion avec 10 % de la norme 1991-2020, suivis de Martigny et de Château-d’Oex avec chacun 16 % de la normale.

La région de Delémont a présenté un déficit moins important puisqu’il a été mesuré l’équivalent de 96 % de la normale. Il faut dire que le 23 mars en soirée, une averse orageuse a déversé 23 mm à Delémont, alors que sur l’ensemble du mois il est tombé 50,5 mm. Cette averse orageuse a donc contribué à fortement réduire le déficit pluviométrique sur ce secteur.

La seule exception pour le Valais est à Simplon-Dorf où il a été mesuré l’équivalent de 117 % de la norme 1991-2020. D’un point de vue climatologique, cette station située sur le versant sud du col du Simplon est rattachée au Sud des Alpes. Or, l’ensemble du Sud des Alpes a recueilli des précipitations excédentaires en mars 2025.

Figure 5. Répartition spatiale des sommes de précipitations en mars 2025, représentée en % de la norme 1991-2020
Figure 5. Répartition spatiale des sommes de précipitations en mars 2025, représentée en % de la norme 1991-2020 (Source : MétéoSuisse)

Sixième bimestre février-mars le plus sec à Sion depuis 1864

Ce mois de mars fait suite à un mois de février déjà sec. Cela a particulièrement été le cas en Valais. Ainsi, le site de Sion n’a relevé que 11 mm de précipitations sur le bimestre février-mars (norme 1991-2020 sur les 2 mois de 77 mm). Il s’agit de la 6e valeur la plus basse depuis le début des mesures en 1864. Et pour les 10 prochains jours au moins, la situation ne va pas s’arranger avec la persistance de conditions sèches. Les dernières précipitations mesurées à Sion remontent au 15 mars avec 0,7 mm.

Figure 6. Somme des précipitations à Sion sur le bimestre février-mars de 1864 à 2025. La valeur la plus basse a été relevée en 2012 avec 5,6 mm. En 2025, la valeur se situe au 6e rang avec 11 mm.
Figure 6. Somme des précipitations à Sion sur le bimestre février-mars de 1864 à 2025. La valeur la plus basse a été relevée en 2012 avec 5,6 mm. En 2025, la valeur se situe au 6e rang avec 11 mm. (Source : MétéoSuisse)

Un ensoleillement presque partout excédentaire

La première décade du mois a globalement fait le plein de soleil. Du 11 au 16 mars, la période s’est montrée plutôt grise. Le soleil a de nouveau bien brillé du 18 au 20 mars. Ensuite, il y a eu passablement de passages nuageux et il a fallu attendre les 30 et 31 mars pour retrouver un bon ensoleillement.

Sur l’ensemble du mois, la plupart des stations de Suisse romande et du Valais ont enregistré un ensoleillement excédentaire. L’excédent le plus important a été mesuré à Sion avec 121 % de la norme (227, 7 heures d’ensoleillement).  Seuls 3 sites en montagne ont connu un ensoleillement légèrement déficitaire. Il s’agit de Planfayon (99 % de la norme 1991-2020), du Chasseral (97 %) et de La Frétaz (90 %).

Mars 2025 contraste complètement avec mars 2024 où l’ensoleillement s’était montré partout largement déficitaire.

Figure 6. Répartition spatiale de l’ensoleillement en mars 2025, représentée en % de la norme 1991-2020.
Figure 6. Répartition spatiale de l’ensoleillement en mars 2025, représentée en % de la norme 1991-2020. (Source : MétéoSuisse)

Pour un aperçu du mois de mars 2025 sur l’ensemble de la Suisse, voir le blog correspondant.

Le bulletin définitif de mars 2025 sera disponible à partir du 10 avril 2025 dans la rubrique Publications.

Pourquoi parle-t-on de la Suisse romande ET du Valais dans nos bulletins ?

Il arrive que l’on nous demande pourquoi nous parlons de la Suisse romande et du Valais et pas seulement de la Suisse romande (étant donné qu’une bonne partie du Valais en fait partie).

Pour des raisons linguistiques, le centre régional ouest de MétéoSuisse, basé à Genève, est responsable de la prévision pour la Suisse romande. Il l'est toutefois aussi pour l'ensemble du Valais (y compris le Haut-Valais, germanophone) pour des raisons climatologiques : le Valais (en amont de Martigny) a un climat spécifique, car cette région se situe entre les crêtes septentrionales (Alpes bernoises) et méridionales (Alpes valaisannes) des Alpes. Ceci nous amène à préciser que climatologiquement, le Chablais valaisan, en aval de Martigny, ne fait donc pas partie du Valais et que ses habitants doivent donc se référer aux prévisions pour la Suisse romande (et non à celles pour le Valais, lorsque celui-ci est spécifié séparément). Une carte des régions de prévision est disponible sur notre site internet.