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Septembre 2024 en Suisse romande et en Valais

MétéoSuisse-Blog | 03 octobre 2024
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Ce mois de septembre a été relativement frais. Des conditions dépressionnaires ont également provoqué de fréquentes précipitations avec des cumuls mensuels excédentaires. Dans cet article, nous revenons plus en détails sur le bilan climatologique en se concentrant sur la Suisse romande et le Valais.

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Conditions dépressionnaires

Le mois de septembre 2024 a été marqué par des conditions dépressionnaires sur l’Europe de l’Ouest. Des conditions de blocage durant plusieurs jours, avec des pressions plus élevées qu’en moyenne sur le nord de l’Atlantique, la Scandinavie et la Russie, ont entraîné une descente d’air polaire remarquable sur la Suisse lors de la première quinzaine du mois. Quelques records de températures minimales et maximales les plus basses ont même été enregistrés à certaines stations de montagne pour une première quinzaine de septembre. C’est le cas par exemple au Moléson avec une température minimale de -3,7 °C et une maximale de -0,9 °C le 13 septembre. La température la plus basse jamais mesurée à cette station est de -5,7 °C le 25 septembre 2002 (début des mesures en 1983).

Température inférieure à la norme

En moyenne mensuelle, c’est dans la moitié sud de la Suisse romande et en Valais que l’anomalie de température a été la plus marquée avec par exemple une anomalie de -1,3 °C au Grand-Saint-Bernard (température moyenne [Tm] : 3,3 °C), -1 °C à Evolène (Tm : 7,9 °C), -0,9 °C à La Dôle (Tm : 7,7 °C) ou encore -0,7 °C à Pully (Tm : 15,3 °C). L’anomalie en moyenne suisse a été de -0,5 °C, il s’agit du mois le plus froid (en termes d’écart à la norme mensuelle) depuis le mois d’avril 2023 où une anomalie de -1,0 °C avait été enregistrée en moyenne Suisse.

Toutes les stations de Suisse romande ont enregistré une température inférieure à la norme. Le graphique ci-dessous montre l’évolution de la température moyenne en septembre à Genève (station avec des mesures disponibles depuis 1753). On peut voir que septembre 2024 (-0,6 °C) est le premier mois de septembre en dessous de la norme 1991-2020 depuis septembre 2017 qui avait été nettement plus froid avec une anomalie négative de 1,6 °C. Le mois de septembre le plus froid à été enregistré en 1912 à cette station avec une anomalie de -5,9 °C et le plus chaud en 2023 avec une anomalie de +3,4 °C.

Précipitations excédentaires

Les cumuls de précipitations mesurés ont été excédentaires à toutes les stations avec parfois des valeurs supérieures à 200 % de la norme de l’est lémanique au Valais (par exemple, 225 % à Pully, 234 % à Finhaut, 224 % aux Marécottes, 213 % à Bex et 206 % à Martigny). Les cumuls de précipitations de septembre 2024 entrent donc dans le top 5 des cumuls les plus importants de septembre à de nombreuses stations, par exemple à la Tour de Gourze (rang 2, 303,6 mm) Morgins (3, 273,4 mm), Pully (5, 221,4 mm), La Brévine (5, 202,9 mm). Seules les stations de Saignelégier et Courtelary ont enregistré des cumuls très légèrement inférieurs à la norme (97 %).

Quelques stations ont enregistré la journée la plus arrosée pour un mois de septembre, c’est le cas à la Tour de Gourze avec 80,8 mm le 8 septembre (début des mesures en 1961), à Pully avec 77,2 mm le 8 septembre (début des mesures en 1961) et à Finhaut avec 75,2 mm le 25 septembre (début des mesures en 1969).

Ensoleillement déficitaire

Sans surprise, les conditions dépressionnaires et pluvieuses se sont traduites par un ensoleillement déficitaire. En Valais, c’est au Grand-Saint-Bernard que l’ensoleillement a été proportionnellement le plus faible avec 56 % de la norme 1991-2020 (89,6 heures de soleil). Le soleil a également peu brillé dans la vallée de Conches avec 92,5 heures de soleil à Ulrichen, ce qui représente 58 % de la norme 1991-2020. Au Nord des Alpes en Suisse romande, c’est à la Frétaz que l’ensoleillement a été le plus faible avec 67 % de la norme (100,6 heures de soleil).

Forte bise

La descente d’air froid du milieu du mois a entraîné le creusement d’une dépression (nommée Boris) sur la Méditerranée qui s’est ensuite décalée sur l’Europe centrale et de l’Est, provoquant des précipitations abondantes historiques dans ces régions. Cette situation a engendré une forte bise sur le Plateau romand. Le 17 septembre, les rafales ont atteint 77 km/h à Saint-Prex, 84 km/h à Nyon et aux Charbonnières et 117 km/h à La Dôle.

Pourquoi parle-t-on de la Suisse romande ET du Valais dans nos bulletins ?

Il arrive que l’on nous demande pourquoi nous parlons de la Suisse romande et du Valais et pas seulement de la Suisse romande (étant donné qu’une bonne partie du Valais en fait partie).

Pour des raisons linguistiques, le centre régional ouest de MétéoSuisse, basé à Genève, est responsable de la prévision pour la Suisse romande. Il l'est toutefois aussi pour l'ensemble du Valais (y compris le Haut-Valais, germanophone) pour des raisons climatologiques : le Valais (en amont de Martigny) a un climat spécifique, car cette région se situe entre les crêtes septentrionales (Alpes bernoises) et méridionales (Alpes valaisannes) des Alpes. Ceci nous amène à préciser que climatologiquement, le Chablais valaisan, en aval de Martigny, ne fait donc pas partie du Valais et que ses habitants doivent donc se référer aux prévisions pour la Suisse romande (et non à celles pour le Valais, lorsque celui-ci est spécifié séparément). Une carte des régions de prévision est disponible sur notre site internet.