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Retour sur le mois de septembre en Romandie

MétéoSuisse-Blog | 06 octobre 2023
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Le mois de septembre 2023 a été le plus chaud depuis le début des mesures en Suisse en moyenne. Ce mois exceptionnel mérite une analyse plus approfondie. Dans cet article, nous vous proposons donc de revenir plus en détail sur le bilan climatologique en se concentrant sur les différences régionales en Suisse romande.

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Septembre le plus chaud depuis le début des mesures

Tout comme en moyenne suisse, septembre 2023 a été le mois de septembre le plus chaud en Suisse romande depuis le début des mesures en 1864. Toutes les stations romandes ont même enregistré leur mois de septembre le plus chaud, aussi bien en plaine qu’en montagne, à l’exception de la station de La Brévine où le mois de septembre 2006 avait été légèrement plus chaud. Cela s’explique par les conditions anticycloniques persistantes qui ont engendré des nuits claires qui favorisent le refroidissement par rayonnement. Le thermomètre est par exemple descendu à -4,0 °C le 26 septembre et il a gelé à 5 reprises. Pour comparaison, il gèle en moyenne 6 fois en septembre. À Genève, il s’agit du mois de septembre le plus chaud depuis le début des mesures en 1753 (série de mesures la plus longue de Suisse romande).

Pour illustrer à quel point ce mois de septembre a été chaud, nous pouvons comparer les températures mesurées à la norme d’un mois d’août. À La Chaux-de-Fonds, une température moyenne de 15,3 °C a été mesurée en septembre 2023, cela correspond presque à la moyenne 1991-2020 d’un mois d’août (15,4 °C). Au Moléson, la température moyenne de septembre 2023 (12,0 °C) est 1,2 °C supérieure à la moyenne d’un mois d’août (10,8 °C) et 3 °C supérieure par rapport à un mois d’août de la période 1961-1990 (9,0 °C).

Des records mensuels de température maximale ont été mesurés à Payerne le 9 septembre (31 °C) et à Fahy le 12 septembre (30,3 °C). Plusieurs stations ont également enregistré un record du nombre de journées estivales (température maximale égale ou supérieure à 25 °C), notamment à La Chaux-de-Fonds (9), Genève (17) et Sion (18).

Le nombre de journées tropicales (température maximale égale ou supérieure à 30 °C) a également atteint un niveau jamais observé en septembre avec 7 jours à Sion, 6 jours à Genève.

Ensoleillement excédentaire

Les températures élevées ont été accompagnées d’un ensoleillement important. Les stations de Payerne (266 h), Neuchâtel (264 h), Pully (254 h) et Planfayon (241 h) ont même enregistré leur mois de septembre le plus ensoleillé depuis le début des mesures. L’ensoleillement relatif a atteint environ 150 % de la norme sur le Plateau et le Jura et environ 120-130 % de la norme dans les Alpes et les Préalpes.

Cet ensoleillement excessif et, dans une moindre mesure, les températures élevées s’expliquent par les conditions anticycloniques qui ont prédominé sur une grande partie de l’Europe. La carte ci-dessous montre les anomalies de géopotentiel à 500 hPa par rapport à la moyenne 1991-2020, c’est-à-dire la différence de pression en altitude par rapport à ce que l’on observe en moyenne en septembre. On voit que les pressions ont été nettement plus élevées qu’en moyenne de la France à la Russie (en rouge). Des conditions plus dépressionnaires (en bleu) ont régné sur le proche Atlantique avec comme conséquence un flux de sud-ouest sur la Suisse accompagné d’air subtropical très chaud.

Répartition inégale des précipitations

Du côté des précipitations, le bilan est nettement plus hétérogène. Une grande partie de la Romandie a enregistré des précipitations nettement inférieures à la norme. C’est en Ajoie qu’il a le moins plu. Avec 23 mm de pluie à Fahy, il n’est tombé que 26 % de ce qu’il tombe en moyenne en septembre. Il s’agit du deuxième mois de septembre le plus sec depuis le début des mesures en 1959, derrière septembre 1969. Toujours dans le canton du Jura, les cumuls de précipitations ont atteint 41 % de la norme à Delémont. La situation est assez similaire dans le Jura bernois et neuchâtelois avec 46 % au Chasseral et 47 % à La Chaux-de-Fonds. Les cumuls ont atteint environ les trois quarts de la norme dans la région des Trois-Lacs avec 73 % à Chaumont, 74 % à Payerne et 83 % à Neuchâtel. D’importantes différences régionales s’observent dans le canton de Fribourg avec respectivement 61 et 64 % de la norme au Moléson et à Planfayon alors qu’il est tombé exactement la même quantité que la norme à Fribourg-Grangeneuve avec 83 mm mesurés. Dans les Alpes vaudoises et en Valais, les cumuls sont assez proches de la norme avec 94 % à Château-d’Oex et Sion, 88 % à Montana ou encore 92 % à Évolène.

Toutes les stations du Bassin lémanique, du Chablais valaisan ainsi que de la plaine du Chablais ont enregistré des cumulus de précipitations excédentaires ou dans la norme. Il est par exemple tombé 108 % de la norme à Genève-Cointrin, 117 % de la norme à Nyon-Changins et 121 % à Bex. La palme revient à la station de Pully avec 170 mm, ce qui correspond à 173 % de la norme. Il s’agit de la station de Suisse romande avec le plus grand excédent (relatif).

Pour conclure, ce mois de septembre exceptionnel a laissé la place à un début octobre tout aussi hors norme avec de nombreux records de températures maximales enregistrés le week-end dernier. Alors que ces conditions très douces pour la saison semblent vouloir persister jusqu’à la mi-octobre, l’évolution pour la deuxième moitié du mois reste encore ouverte.