Les eaux suisses invitent au rafraîchissement et à la détente, tout âges confondus. Mais leur qualité est-elle suffisamment bonne ? La Confédération, en collaboration avec les cantons et l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), dresse une comparaison avec d’autres pays européens.
Après plusieurs journées humides et pluvieuses, le temps se montre désormais plus clément : le soleil brille et les températures commencent à atteindre les 30 degrés en de nombreux endroits de plaine. Du fait des changements climatiques, les vagues de chaleur estivales sont devenues plus fréquentes et plus intenses, avec des températures de l’air dépassant les 30 °C. Les Scénarios climatiques pour la Suisse CH2018 prévoient une hausse non seulement de la température moyenne, mais aussi des températures maximales. Les journées de forte chaleur et les nuits tropicales sont de plus en plus fréquentes et extrêmes, de même que les périodes de canicule.
Parallèlement à la hausse des températures de l’air, les valeurs mesurées au cours des dernières décennies indiquent que les températures de l’eau excèdent de plus en plus souvent les 25 °C (Rapport sur les eaux). Les cours d’eau et les lacs appellent au rafraîchissement. On s’y baigne, on y nage et on y pratique toutes sortes d’autres activités aquatiques. À moins que des intempéries ne soient survenues, la plupart des eaux forment un paysage attrayant, à l’instar de l’Aar et de sa couleur turquoise. Mais cette impression subjective se confirme-t-elle du point de vue de l’hygiène ? Les adeptes de baignade sont nombreux à se poser cette question.
L'Office fédéral de l'environnement (OFEV) publie une série de blogs sur le site Internet de MétéoSuisse. Premier blog : Équivalent en eau du manteau neigeux
La qualité des eaux de baignade est surveillée par les services spécialisés cantonaux ou les communes. Ceux-ci sont tenus de contrôler régulièrement les sites de baignade publics et les endroits très fréquentés des lacs et des rivières pendant la saison balnéaire. Les analyses des eaux de baignade de lacs et de cours d’eau se basent principalement sur des mesures d’indicateurs de pollutions fécales (E. coli, entérocoques intestinaux), qui indiquent une contamination par les eaux usées domestiques ou par les engrais de ferme. Les aspects esthétiques et d’autres paramètres hygiéniques sont également pris en compte. Les paramètres hygiéniques ne doivent toutefois pas être confondus avec les paramètres chimiques ou biologiques, qui, eux, sont examinés pour pouvoir décrire l’état chimique et biologique des eaux.
Les analyses montrent que la qualité des eaux de baignade est actuellement très bonne en Suisse, tant dans les lacs que dans les cours d’eau. Au total, 95 % des eaux de baignade qui ont pu être analysées au moyen de méthodes uniformisées sont de bonne ou d’excellente qualité. Seuls des sites de baignade isolés présentent une qualité hygiénique insuffisante. Ces derniers se situent principalement le long des grands cours d’eau du Plateau ou, par exemple, à proximité des stations d’épuration.
Le taux de raccordement aux stations d’épuration est très élevé en Suisse (Indicateur eau (admin.ch)) et constitue un facteur important pour la qualité des eaux de baignade. Il en va par exemple tout autrement en région parisienne, où d’importants efforts ont dû être entrepris pour améliorer la qualité de l’eau en prévision des épreuves olympiques de natation prévues dans la Seine. Les nombreuses péniches d’habitation ont par exemple été raccordées aux canalisations afin de réduire les déversements d’eaux usées non traitées.
Est-il vrai que l’eau de baignade est bien meilleure en Suisse qu’à l’étranger ? Il n’est pas si simple d’établir directement une telle comparaison. En effet, la participation de la Suisse à l’évaluation européenne se fait sur une base volontaire et les cantons ne prélèvent et ne fournissent pas tous des données selon les exigences de l’AEE.
Par ailleurs, moins d’analyses ont été effectuées durant les restrictions liées au COVID. Ainsi, les données disponibles pour 2023 ne couvrent pas une période de 4 ans, comme exigée par l’AEE. Les données requises pour la comparaison ne sont donc pas toutes disponibles. En outre, le nombre de stations de mesure ne se prêtant pas à une évaluation est plus élevé en Suisse que dans l’Union européenne (UE), où les analyses et la livraison des données sont régies par le droit européen. Les graphiques suisses donnent donc parfois des résultats moins bons que la réalité.
Lorsque les températures sont élevées, des cyanobactéries (« algues bleues ») peuvent proliférer dans les étendues d’eau. Lorsque ces algues sont visibles à l’œil nu, il est préférable de renoncer à la baignade. Dans tous les cas, il convient d’observer les recommandations de comportement et les instructions des autorités locales.
La baignade est en outre toujours déconseillée après de fortes pluies ou en cas de crue en raison d’un risque accru de pollution par des microorganismes pathogènes. Si, de plus, ils observent les recommandations de la Société suisse de sauvetage (Maximes de la baignade | Société suisse de sauvetage SSS), les baigneurs peuvent se rafraîchir sans crainte. En cas de questions concernant certains sites de baignade, n’hésitez pas à vous informer auprès des services cantonaux.