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Vers une séquence douce
MétéoSuisse-Blog | 12 mars 2024
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Alors que la première décade de mars a connu des températures légèrement au-dessus de la normale, mais moins excédentaires qu’en février, un courant d’ouest à sud-ouest va diriger de l’air doux vers nos régions.

Arc-en-ciel à Konolfingen (BE) le 11 mars 2024 à 17h45. Source : Observations Météo - App MétéoSuisse
Arc-en-ciel à Konolfingen (BE) le 11 mars 2024 à 17h45. Source : Observations Météo - App MétéoSuisse
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Instable

Dimanche et lundi dernier, les Genevois ont entendu le ciel gronder. En effet, un orage avec de la grêle a touché la rive gauche du canton. L’air était relativement doux en sol, mais il était surtout froid en altitude. La différence de température a engendré une atmosphère instable, ce qui a favorisé le développement de nuages convectifs. Certains ont même évolué en cumulonimbus. Il s’agit typiquement d’une évolution que l’on rencontre au printemps et en été.

Lundi, des averses de grêle ont également touché d’autres secteurs dans la Broye ou dans la région de Bulle.

De la grêle dans les rues de Genève le lundi 11 mars vers 14h45. Source : Observations Météo - App MétéoSuisse
Figure 1. De la grêle dans les rues de Genève le lundi 11 mars vers 14h45. Source : Observations Météo - App MétéoSuisse

Une première décade de mars légèrement au-dessus de la normale

La première décade de mars a connu des températures légèrement au-dessus de la norme 1991-2020, notamment au Nord des Alpes et en Valais. Après 11 jours, l’écart à la normale est de l’ordre de 1,2 °C en moyenne suisse. La Figure 1 montre la déviation de la température par station pour chaque jour depuis le 1er mars. La couleur rouge domine nettement moins qu’en février 2024 (Figure 3), ce qui veut dire que cette première décade de mars ne s’est pas montrée aussi extrêmement douce que la première quinzaine de février.

Figure 2. Déviation de la température moyenne en comparaison à la norme 1991-2020 du 1er au 11 mars pour une sélection de stations.
Figure 2. Déviation de la température moyenne en comparaison à la norme 1991-2020 du 1er au 11 mars pour une sélection de stations.

Accentuation probable de la douceur au cours de la deuxième décade

Un courant d’ouest à sud-ouest va se mettre en place et diriger de l’air très doux vers nos régions. Des perturbations pas trop actives défileront et pourront donner des précipitations par moments. Entre deux perturbations, le soleil fera des apparitions dans une atmosphère douce. Cela sera sans doute le cas jeudi et probablement samedi aussi. Jeudi, le thermomètre pourrait grimper jusqu’à 19 °C à Genève et à Sion.

La Figure 2 montre l’évolution de la température à 850 hPa (vers 1500 m) au-dessus de Genève jusqu’au 21 mars. On utilise la température à 850 hPa pour caractériser la masse d’air. S’il n’y a pas d’inversion thermique, on peut additionner 10 à 12 °C pour obtenir la température en plaine. On constate une augmentation de la température de 0 °C le 12 mars à près de 8 °C jeudi 14 mars. Ensuite, il y aura quelques fluctuations, mais la température à 850 hPa devrait rester durablement au-dessus de 0 °C. Autrement dit, aucun refroidissement significatif avec risque de gel marqué en plaine ne semble prévu jusqu’au 21 mars.

Figure 3. Evolution prévue de la température à 850 hPa (vers 1500 m) au-dessus de Genève avec l’incertitude (en vert).
Figure 3. Evolution prévue de la température à 850 hPa (vers 1500 m) au-dessus de Genève avec l’incertitude (en vert).

Vers une accélération du développement de la végétation

La douceur marquée de ces prochains jours va très probablement accélérer le développement de la végétation. Profitez par exemple d’aller observer la floraison des cerisiers qui a déjà commencé dans certaines villes suisses. A noter que le marronnier officiel de la Treille à Genève a déjà déployé son premier bourgeon le 3 mars.

Une troisième décade de mars également douce ?

Même si l’incertitude de la prévision augmente fortement, il semble que les semaines du 18 au 24 mars (Figure 4a) et celle du 25 au 31 mars (Figure 4b) s’annoncent plus douces que la normale. Toutefois, certains scénarios montrent un possible refroidissement temporaire autour du 22-23 mars.

C’est le paradoxe de ces prévisions probabilistes qui couvrent l’ensemble d’une semaine. Deux journées consécutives fraîches peuvent tout à fait s’intercaler dans une semaine qui s’annonce globalement douce. Ainsi, l’anomalie fraîche peut tout à fait être compensée par l’anomalie chaude suivante.

Il ne faut donc pas utiliser ces prévisions probabilistes pour savoir s’il faut s’attendre à du gel marqué à la fin du mois de mars, car elles ne sont suffisamment détaillées pour obtenir cette information. De toute manière, au-delà de 7 à 10 jours, il faut se contenter de tendances générales.

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