Images satellites, le jeu des couleurs
Les images des satellites météorologiques ne correspondent très souvent pas à ce qu’un humain verrait depuis l’espace. La raison est que notre vision est limitée à la partie visible du spectre de la lumière (au sens optique, la lumière inclut le rayonnement infrarouge et ultraviolet, voir Figure 1). Or, il se passe bien des choses dans l’atmosphère en dehors du visible. Certains gaz n’absorbent pas la lumière dans des plages de longueurs d’ondes spécifiques, c’est ce qui constitue la fenêtre atmosphérique, qui est utilisée par les satellites pour observer la surface de la Terre. Par exemple, la vapeur d’eau n’absorbe pas dans l’infrarouge proche entre 13 et 14 micromètres. En combinant différentes longueurs d’ondes, on peut créer des canaux satellites qui sont sensibles à des composés atmosphériques spécifiques. Afin de rendre ces canaux visibles pour l’humain, il suffit de leur attribuer des couleurs pour mettre en lumière (c’est le cas de le dire !) des propriétés particulières de l’atmosphère. C’est le procédé de fausse couleur, appelé ainsi car les couleurs attribuées ne représentent pas ce que l’humain verrait (ou respectivement ne verrait pas). Grâce à ce procédé, on peut visualiser des processus atmosphériques qui ne seraient pas visibles si on se trouvait sur ces mêmes satellites. On arrive ainsi à « voir » au-delà de ce que l’évolution nous a offert, c’est-à-dire en dehors du spectre du visible, qui représente la partie la plus énergétique de la lumière du soleil.