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Quelle évolution pour le mois de février ? – 1ère partie

MétéoSuisse-Blog | 25 janvier 2024
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Alors que les températures sont actuellement particulièrement élevées pour la saison et que la neige se fait désirer en moyenne montagne, nous vous proposons de jeter un œil aux tendances pour la fin janvier et le début février dans cette première partie de blog.

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Douceur exceptionnelle

Un anticyclone centré sur la péninsule Ibérique entraîne de l’air particulièrement doux pour la saison sur la Suisse dans un courant de nord-ouest. En effet, comme le montre la figure 1 ci-dessous, l’air qui arrive aujourd’hui en Suisse à toutes les altitudes provient des régions subtropicales de l’Atlantique à proximité des îles Canaries.

Cette douceur s’est traduite mercredi par plusieurs records de températures maximales pour un mois de janvier en montagne du Haut-Valais à l’Engadine en passant par le nord du Tessin. Le record à Zermatt a même été battu de 2,2 °C. Aujourd’hui, les températures dépassent les 20 °C au Tessin avec du foehn du nord.

Poursuite des conditions douces jusqu’à la fin du mois

La douceur va persister durant les derniers jours du mois de janvier en montagne. En plaine, la douceur pourrait parfois être atténuée par la présence de stratus. Toutefois, la circulation atmosphérique à l’échelle de l’hémisphère nord ne semble pas figée. Les mouvements des prochains jours pourraient avoir des conséquences sur le début du mois de février sur nos régions.

Les cartes présentées ci-dessous (figures 3 à 5) montrent le scénario haute résolution du modèle IFS. Même si l’évolution réelle pourra varier par rapport à cette modélisation, l’idée est de présenter les tendances générales.

Vendredi 26 janvier

Pour analyser l’évolution de la circulation atmosphérique dans l’hémisphère nord, nous pouvons regarder la hauteur du géopotentiel à 500 hPa, c’est-à-dire la pression vers 5000 m. Ceci permet de suivre l’évolution du vortex polaire troposphérique (à ne pas confondre avec le vortex polaire stratosphérique). La première carte ci-dessous (figure 3) montre la situation demain vendredi. Actuellement, le vortex polaire (large zone de basse pression indiquée par un B) est concentré entre le nord du Canada et le Groenland. Un puissant anticyclone subtropical s’étend de l’Afrique du Nord à l’Espagne (H). Entre les basses (B) et les hautes (H) pressions, un courant d’ouest (très haut en latitude) souffle sur l’Europe. Une petite zone de basse pression (b) située sur l’Atlantique favorise la remontée des hautes pressions et de l’air subtropical sur une large moitié sud de l’Europe.

Lundi 29 janvier

Quelques jours plus tard, la situation devrait évoluer avec un vortex polaire qui va probablement se scinder en deux parties avec une zone centrée sur le détroit de Béring (B2) et une autre toujours centrée entre le nord du Canada et le Groenland (B1), mais cette dernière aura tendance à s’étendre en direction du nord de la Scandinavie. En parallèle, les petites dépressions sur l’Atlantique (b1) continueront de favoriser l’extension des hautes pressions (H) et de l’air subtropical sur une grande partie de l’Europe. En Suisse, cette situation se traduira par de l’air très doux en montagne, avec un isotherme du 0 °C qui pourrait dépasser 3500 m, et de l’air en peu moins doux en plaine avec parfois du stratus. Pour trouver des conditions hivernales, il faudra se rendre du côté de la Turquie et de l’est de la Méditerranée (b2).

Jeudi 1er février

Pour le début du mois de février, le vortex polaire pourrait être divisé en trois parties avec toujours les deux centres de basse pression B1 et B2 et une troisième zone dépressionnaire (B3) centrée entre la Scandinavie, le Svalbard et la Nouvelle-Zemble au nord de la Russie. Ces basses pressions devraient quelque peu faire reculer les hautes pressions de l’Europe, mais elles resteraient toutefois bien établies sur la péninsule Ibérique. Cette persistance des hautes pressions et de l’air subtropical s’explique en partie par une goutte froide (b) centrée à proximité des îles Canaries qui "forcera" les hautes pressions à rester à des latitudes élevées pour la saison.

Avec une telle configuration, deux scénarios semblent possibles pour la Suisse pour les premiers jours de février. Le premier serait un retour de l’humidité dans un courant de nord-ouest toujours relativement doux. Cela pourrait apporter des précipitations par barrage dans les Alpes, mais avec une limite des chutes de neige relativement élevée. Le deuxième scénario s’observerait dans le cas où les hautes pressions s’étendaient davantage en direction du nord-est. Dans ce cas, nous retrouverions une situation relativement similaire à celle d’aujourd’hui avec un courant de nord-ouest sec et doux.

Le retour des basses pressions sur la Scandinavie associé à des hautes pressions ayant tendance à se décaler sur l’Atlantique pourrait permettre le retour d’un courant d’ouest à nord-ouest sur la Suisse pour la suite du mois de février. Nous reviendrons sur cette évolution possible dans la deuxième partie de ce blog qui sera rédigée et publiée le dimanche 28 janvier