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Octobre 2023 en Suisse romande et en Valais

MétéoSuisse-Blog | 06 novembre 2023
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En Suisse romande et en Valais, la période du 1er au 13 octobre a été caractérisée par des conditions météorologiques exceptionnellement chaudes, ensoleillées et sèches. La suite du mois a été beaucoup plus arrosée en Suisse romande. Finalement, le mois s’est généralement montré nettement plus pluvieux et plus ensoleillé que la normale.

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Record du nombre de journées estivales en octobre

Le début du mois d’octobre a été exceptionnellement chaud, notamment sur les températures maximales. De nombreuses stations de Suisse romande ont comptabilisé un nombre record de journées estivales (température de 25 °C ou plus) pour un mois d’octobre : 8 à Delémont (précédent record de 4 journées à 2011 et 1986), 5 journées à Genève (4 en 1985), 4 journées à Sion (3 en 1966) et à Payerne (3 en 1985), 3 journées à Fribourg (1 en 2009, 1997 et 1985).

Rappelons que d'un point de vue statistique (norme 1991-2020), il n'y a en octobre qu'un jour estival tous les 2 à 5 ans environ dans de nombreuses stations du Plateau.

Journées estivales les plus tardives

En plus de la quantité de journées estivales, il y a aussi eu des records tardifs. Certaines stations du Plateau n’avaient jamais connu des journées estivales au-delà du 10 octobre comme cela a été déjà mentionné dans l’article du 8 octobre. Ainsi, le 12 octobre, le site de Genève-Cointrin a connu sa journée estivale la plus tardive de l’année depuis le début des mesures en 1864.

Importantes anomalies thermiques en montagne

Du 1er au 13 octobre, l’anomalie thermique par rapport à la norme 1991-2020 a atteint jusqu’à 7,7 °C à La Dôle, 7,4 °C à Chasseral et 7,3 °C au Moléson. En plaine, les anomalies thermiques ont été plus contenues. En effet, les nuits dégagées ont permis aux températures minimales d’être basses. Malgré des températures maximales élevées et souvent estivales, c’est à Delémont (+2,9 °C), à Sion (+3,0 °C) et à Genève (+3,3 °C) que les anomalies thermiques ont été les plus faibles au cours de cette période.

La Brévine est un cas particulier encore plus frappant. Entre le 1er et le 13 octobre, l’anomalie thermique n’a été que de 0,8 °C, en raison des températures minimales très basses, négatives pendant 10 jours. Entre l’aube et l’après-midi, l’amplitude thermique a été très forte. Le 7 octobre par exemple, cette amplitude a atteint un maximum 27,6 °C (-6,3 °C à l’aube, 21,3 °C l’après-midi).

Finalement, sur l’ensemble du mois, l’anomalie thermique a varié entre +2 °C à La Brévine et +4 °C à Planfayon. Il s’agit souvent du deuxième mois d’octobre le plus chaud depuis le début des mesures. Presque tous les sites de la Suisse romande et du Valais avaient connu leur mois d’octobre le plus chaud en 2022. Les deux seules exceptions proviennent de La Brévine et de Viège où le mois d’octobre le plus chaud a été mesuré en 2013.

Un ensoleillement sur le Plateau qui avait déjà atteint la norme avant la mi-octobre

Avant le changement de temps le 14 octobre, les journées ont été pleinement ensoleillées depuis le début du mois avec un ensoleillement relatif moyen de l’ordre de 80 à 95 %. Des stations situées sur le Plateau, comme Genève, Neuchâtel, Payerne ou Berne ont déjà dépassé la norme mensuelle de l’ensoleillement à la fin de cette longue séquence ensoleillée. La raison s’explique aussi par le manque de brouillard. En octobre, la norme de l’ensoleillement est plus élevée en montagne que sur le Plateau. Or, jusqu’à la mi-octobre, le nombre d’heures d’ensoleillement a été équivalent en plaine et en montagne.

Sur l’ensemble du mois, l’ensoleillement a partout été excédentaire en Suisse romande et en Valais. C’est sur le Plateau que l’excédent a été le plus important. A Neuchâtel, l’ensoleillement atteint 161 % de la norme 1991-2020. C’est en montagne et en Valais que l’excédent a été le moins important. Au Moléson, l’excédent n’a été que de 2 %.

On relèvera que le site de Payerne a mesuré son 5e meilleur ensoleillement pour un mois d’octobre depuis le début des mesures en 1964, Fahy son 7e meilleur ensoleillement depuis le début des mesures en 1981 et Genève-Cointrin son 10e meilleur ensoleillement depuis le début des mesures en 1897.

Des précipitations souvent excédentaires

Alors qu’il n’avait quasiment pas plu jusqu’au 13 octobre, la situation météorologique a ensuite radicalement changé et des perturbations actives ont souvent amené de copieuses précipitations dans un courant de sud-ouest. Finalement, seul le canton du Jura a connu un léger déficit pluviométrique en octobre. Le site de Délémont n’a relevé que 83 % de la norme 1991-2020. Les précipitations ont également été localement déficitaires en Haut-Valais, entre Viège (73 % de la norme), Brigue (78 % de la norme) et Stalden (88 % de la norme)

En revanche, les pluies ont été de plus en plus copieuses à mesure que l’on se dirige vers l’ouest du Bassin lémanique. Le site de Genève-Cointrin a mesuré 200,2 mm de précipitations en octobre, ce qui correspond à 209 % de la norme 1991-2020. Il s’agit du 9e mois d’octobre le plus pluvieux depuis le début des mesures en 1864. Il s’agit aussi de l’endroit en Suisse romande qui a connu l’excédent pluviométrique le plus important en valeur relative. Bien sûr, il a plu davantage en montagne, comme à La Dôle avec 305,6 mm, ce qui correspond à 179 % de la normale.

Certains sites de Suisse romande ont connu un des mois d’octobre les plus pluvieux. Avec un cumul mensuel de 178,5 mm, le site d’Orzens (VD) a connu son mois d’octobre le plus arrosé depuis le début des mesures en 1973. Les sites de Nyon/Changins (187,6 mm) et de Pully (190,7 mm) ont connu leur 5e mois d’octobre le plus pluvieux depuis le début des mesures en 1959, respectivement en 1961.

Pour un aperçu du mois d’octobre sur l’ensemble de la Suisse, voir le blog correspondant.