Après un dimanche presque automnal, rythmé par le passage d’une perturbation dans une ambiance fraîche, le soleil s’est levé sur des montagnes saupoudrées de blanc ce lundi matin. De beaux contrastes entre le vert chaleureux et la neige qui s’est temporairement invitée à moyenne altitude. Bilan dans ce blog d’un soubresaut neigeux qui reste une saute humeur météorologique loin d'être exceptionnelle.
Avec des vents en altitude soufflant du nord-ouest, ce sont les versants nord des Alpes qui ont été les plus exposés aux précipitations par effet de barrage ; le Tessin restant en marge par effet de foehn. Un bel exemple de contraste météorologique induit par la barrière alpine !
Sur l’animation ci-dessous montrant les précipitations mesurées grâce aux radars entre dimanche matin et lundi matin, on observe bien les ondées successives déferlant sur les Alpes dans le flux rapide de nord-ouest, avec des intensités maximales le long du versant nord des Alpes orientales et en Autriche.
Sans surprise et comme prévu, ce sont les régions du versant nord des Alpes qui ont été saupoudrées en plus grandes quantités avec à haute altitude localement plus de 30 cm de neige fraîche.
Une situation qui interpelle, ordinaire dans le climat « d’avant », mais qui se fait de plus en plus rare dans un contexte plus chaud dans nos régions au fil des décennies. En effet, dans un cadre plus souvent chaud en été, doux en hiver, la neige tend à se raréfier en montagne, en été comme en hiver. Cela ne signifie pas qu’un épisode de neige à basse altitude soit impossible, mais il devient de moins en moins probable.
Si l’on s’intéresse au nombre de jours où de la neige fraîche est mesurée en juillet et août dans des stations de moyenne montagne depuis 1960, présentés sur les trois graphiques ci-dessous, une tendance de diminution se dessine pour chacune des stations. La tendance est similaire pour les stations des Alpes occidentales mais nous ne disposions pas des graphiques en question à l’heure de la rédaction de ces lignes.
Nombreuses furent les réactions dans les commentaires de notre blog ou sur d’autres canaux de communication, qui, en s’appuyant sur des événements « froids » ponctuels comme celui-ci - hélas de plus en plus rares - tentent de remettre en cause le changement climatique (réchauffement dans nos régions). Or, rappelons que ces conditions « fraîches » estivales se manifestaient plus souvent auparavant. L’augmentation de la fréquence de périodes très chaudes et sèches, qui s’est accélérée ces dernières années, risque de devenir progressivement la norme. Le ressenti ou référentiel général semble avoir déjà bien rapidement évolué avec les conditions météorologiques.
Pour ne pas perdre cette « mémoire » du climat récent, vous pouvez suivre à tout moment l’écart de la situation actuelle par rapport aux normales de saison grâce aux informations disponibles sur notre site internet ou notre App. Par exemple pour la température avec l'App, il vous suffit de cliquer sur la station de votre choix dans les valeurs mesurées de l’App, vous accédez ainsi aux dernières mesures de température. Ensuite, cliquez sur l’onglet « Valeurs journalières », et les écarts aux normes s’affichent : en rouge les anomalies chaudes et en bleu les anomalies froides. Pour Payerne dont l’exemple est donné ci-dessous, on constate que sur les mois de juin et juillet 2023, la proportion de rouge est nettement plus grande que celle de bleu, et que le début du mois d’août est pour l’instant plus froid que les normes. A suivre…