Cet été 2023, mis à part le Tessin, nos régions sont relativement épargnées par les fortes chaleurs. Les orages reviennent par contre régulièrement sur le devant de la scène. En Suisse romande, la semaine dernière, une jeune femme a été grièvement blessée et deux maisons ont été fortement endommagées par la foudre. Ce matin, vendredi 21 juillet, des orages ont traversé le bassin lémanique, le Chablais et les Préalpes. Si la grêle a fait bien fait parler d’elle (en témoignent nombre de photos envoyées sur notre application), le danger d’impacts de foudre sur le tarmac a contraint l’aéroport de Genève à suspendre ses activités durant quelques minutes entre 7h50 et 8h.
La situation météorologique ne va pas beaucoup évoluer durant la semaine qui va suivre. Le risque d’orage reste présent tous les jours en cette fin de semaine, même s’il concerne surtout la montagne à partir de cet après-midi. Lundi et mardi prochains, les régions de plaine seront aussi touchées, avec même la possibilité d’orages violents au passage d’une perturbation orageuse qui reste à préciser.
Nous saisissons l'occasion pour examiner plus en détails les risques liés aux impacts de foudre dans nos régions et pour évoquer quelques recommandations de comportement à l'arrivée de l'orage.
Sur l’ensemble de la Suisse, on dénombre entre 60'000 et 80'000 impacts de foudre par an, soit entre 1 et 4 impacts par kilomètre carré et par an. Comme on le voit sur la carte ci-dessous, les régions les plus souvent touchées sont le Jura, les Préalpes, notamment le Bas-Valais, ainsi que le Tessin.
En Suisse, la foudre blesse grièvement une dizaine de personnes par année et tue une personne tous les deux à trois ans.

Le nombre d’accidents liés à une atteinte directe par la foudre (3-5 %) est relativement faible par rapport à ceux qui sont liés au phénomène de la « tension de pas » (40-50% de cas), à un éclair latéral (20-30 %) ou à un contact avec un objet (poteau, arbre) touché par la foudre (15-25%).
La "tension de pas"
Lorsque la foudre frappe un objet, un arbre par exemple, elle peut pénétrer dans la terre et s’y diffuser. Une « tension de pas » importante peut circuler entre les pieds écartés d’une personne, le corps étant dès lors traversé par le courant. On peut être blessé jusqu’à 30 m du point d’impact. L'idée est donc de garder les pieds joints, afin d'éviter ce différenciel. Ce phénomène explique que lors d'un match, sur un même terrain, les footballers en train de courir (un seul pied à terre) puissent ne pas être touchés par la foudre, tandis que ceux qui sont en attente du ballon, les deux pieds à terre, le soient. Le bétail, sur quatre pattes, est ainsi nettement plus fréquemment foudroyé que les humains.

L’éclair latéral
Se réfugier sous un arbre est une mauvaise idée, la foudre pouvant descendre le long de l’arbre et changer de trajectoire, atteignant une personne située sous l’arbre.

La plupart des accidents ont lieu lors de loisirs. Promenade/jogging, montagne, baignade et plaisance sont les trois activités les plus à risque.
Lorsque l’orage menace, le premier réflexe devrait être de
s’éloigner des objets de grande taille (arbres, poteaux), interrompre sa session de kite surf
Si aucun abri n'est disponible, il est recommandé de:
Pour en savoir plus :
Fréquence des orages et de la foudre en Suisse (lexique MétéoSuisse)