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Il fait chaud ou il fait froid ? Aperçu des températures actuelles dans le monde

MétéoSuisse-Blog | 11 juin 2023
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Comme vous le savez, la notion de chaud et de froid est très relative : selon la région ou la saison, on dira pour la même température qu’il peut faire froid ou chaud. Ainsi, si 15 °C en journée en mai sur le Plateau suisse paraît plutôt frais, on dira volontiers qu’il fait chaud au moins de février. À l’extrême, vous verrez dans ce blog que -38.4 °C en juin est en fait très « chaud » pour la station de Vostok en Antarctique. Nous verrons dans ce blog quelles sont les températures actuelles dans le monde. Pour finir, vous verrez que la température globale est en train d’atteindre des valeurs sans précédent.

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Températures actuelles dans le monde

La Figure 1 montre la température moyenne journalière actuelle sur tout le globe. On voit qu’en absolu, il fait le plus chaud autour du tropique du Cancer et le plus froid en Antarctique, ce qui paraît logique durant l’été boréal. On voit également que les chaînes de montagne les plus élevées (p.ex. les Andes et l’Himalaya) ressortent comme plus froides. Cela est certes intéressant, mais ça ne nous dit en rien si 40 °C est particulièrement chaud en Algérie en juin ou -40 °C particulièrement froid en Antarctique. Pour cela, il faut comparer la température actuelle pour un lieu donné par rapport à la norme pour cette période. Cette comparaison se fait facilement au moyen de l’anomalie de température, qui se calcule comme la différence entre la température actuelle et la norme pour le même jour. S’il fait plus froid que la norme, l’anomalie est négative (en bleu sur la Figure 2), s’il fait plus chaud, elle est positive (en rouge sur la Figure 2). On voit tout de suite que par exemple -40 °C est environ 20 °C plus chaud que la norme sur l’est de l’Antarctique. En effet, -38.4 °C a été mesuré sur la station de Vostok, ce qui est 25 °C en dessus de la norme pour début juin (il fait en moyenne -63 °C !). Rappelons tout de même que c’est l’hiver dans l’hémisphère sud. Comment expliquer des températures aussi froides sur l’est de l’Antarctique ? Il faut savoir que l’Antarctique a une altitude moyenne de 2400 m. Cela est dû à une épaisse couche de glace (atteignant par endroits 4800 m d’épaisseur !) qui constitue la calotte Antarctique. Cette calotte forme un plateau sur l’est de l’Antarctique à plus de 3000 m d’altitude. Il n’est donc pas étonnant que la température la plus basse sur terre ait été mesurée en Antarctique (-89.2 °C à la station de Vostok) : une calotte de glace à plus de 3000 m d’altitude sans soleil pendant pratiquement 6 mois constitue les conditions parfaites pour atteindre de telles températures.

Revenons maintenant à des régions habitées. Sur l’ouest de la Russie, la température moyenne est d’environ 10 °C (Figure 1), ce qui est entre 5 et 10 °C en dessous de la norme. Par contre sur l’est de la Russie, il fait environ 10 °C en dessus de la norme. Sur l’ouest et le nord de l’Europe, il fait jusqu’à environ 8 °C plus chaud que la norme. Par exemple en Angleterre, il a fait plus de 30 °C et certains records datant de 1970 ont été battus. Au Canada, en particulier à l’ouest de la Baie de Hudson, il fait plus de 10 °C en dessus des normes : il a fait 26.3 °C à Arviat (qui se situe à la même latitude qu’Helsinki), ce qui constitue un record pour début juin.

Où en est la température moyenne globale ?

La Figure 3 montre pour finir l’évolution annuelle de la température globale. On voit que 2023 (en noir) et 2022 (en orange) sont sans surprises les plus chaudes depuis 1979. Ce qui est particulièrement préoccupant, c’est l’évolution depuis début juin où la température globale atteint des valeurs jamais atteintes depuis 1979 (0.9 °C en dessus de la norme)! Dans un communiqué du 17 mai 2023, l’organisation météorologique mondiale a déclaré que dû à l’épisode El Niño en cours et au changement climatique d’origine humaine, les températures mondiales vont atteindre des niveaux jamais vus. A peine un mois après cette déclaration, on ne peut que donner raison à l’organisation onusienne. Nous rappelions dans notre blog du 1er juin, qu’il ne fait aucun doute que l’émission de gaz à effet de serre d’origine humaine est de loin la cause principale de l’augmentation de la température globale. Ce lien de causalité est expliqué plus en détails dans notre blog du 18 novembre 2022. Concrètement en Suisse, le changement climatique se traduit par des évènements météorologiques plus extrêmes, des précipitations plus violentes, davantage de jours tropicaux et des hivers moins enneigés. Dans son dernier rapport, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) rappelle qu’il existe des moyens efficaces pour maintenir le réchauffement climatique à un niveau vivable pour l’être humain, notamment en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et en investissant dans les énergies renouvelables.