Ouvrons les feux par une lapalissade : les déserts sont caractérisés par une « certaine aridité ». Cette lapalissade n’est toutefois qu’apparente, car l’aridité n’est pas facile à définir, les climats étant classés en semi-arides, arides ou encore hyper-arides. De ce point de vue, l’Algérie est très intéressante car elle regroupe toute la palette allant du plutôt sec au très sec. Ainsi Alger, qui bénéficie d’un climat Méditerranéen, reçoit 687 mm de pluie par an. Oran, sous un climat semi-aride en reçoit 327 mm, Biskra au climat aride reçoit 129 mm et Béni-Abbès seulement 37 mm par an sous un climat hyper-aride. Pour mieux se représenter la chose, la station la plus sèche de Suisse, Ackersand en Valais près de Viège, reçoit 545 mm de pluie par année ; on y est donc proche d’un climat méditerranéen. Quant à Neuchâtel, au climat océanique, elle bénéficie d’un arrosage de 956 mm par an.
Pourquoi donc certaines zones du globe sont-elles désertiques et pas d’autres ?
Les types de déserts
L’absence de pluie peut être liée à plusieurs causes. L’une des principales est due à la circulation générale de l’atmosphère, laquelle assigne à résidence sur certaines régions du globe des anticyclones dynamiques quasi-permanents. Pourquoi ? Nous avons vu, lorsque nous avons abordé la saison des pluies ainsi que la mousson en Inde, qu’une zone d’ascendance thermique, appelée « zone de convergence intertropicale », oscille durant l’année entre le tropique du Cancer et celui du Capricorne. Par définition, dans une zone d'ascendance l’air monte, et ce faisant condense et perd son humidité sous forme de pluie. La structure de l’atmosphère étant ainsi faite, cet air ascendant se heurte, vers 20 km d’altitude environ, à une méga-inversion appelée la « tropopause ». Impossible pour lui d’aller plus haut, ni de redescendre ! Il doit donc s’évacuer latéralement, vers le sud et vers le nord ; or sur sa route, un nouvel obstacle se présente : la rencontre lors de sa migration vers les pôles d’une masse d’air plus froide ayant une densité différente. Ne pouvant toujours pas monter, ni reculer, il lui faudra cette fois s’évacuer vers le bas. Or l’air qui s’évacue vers le bas (on parle de « subsidence » en météorologie) se réchauffe, s’assèche et « pèse » sur le sol, augmentant la pression (d’où le terme de « haute pression »). Cet air reviendra ensuite vers l’équateur, sous formes de vents de nord-est dans l'hémisphère nord et de sud-est dans l’hémisphère sud, appelés « alizés », bouclant ainsi la boucle de ce que l’on nomme la « cellule de Hadley » en mémoire de son génial concepteur.