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Situation météorologique

La situation météorologique du 10 au 15 février 1990 était caractérisée par le passage successif de fronts froids et chauds au-dessus de l’Europe, transportant des masses d’air différentes en direction de la Suisse, ainsi que par l’arrivée d’air très humide provenant de l’Océan Atlantique à l’intérieur d’une rivière atmosphérique.

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Les 10, 11 et 12 février, deux systèmes dépressionnaires situés au nord des Îles Britanniques ont causé le passage successif de fronts froids et de fronts chauds au-dessus de la Suisse, qui ont généré des précipitations sur leur passage. Les fronts froids ont amené de l’air polaire, conduisant à une chute des températures (limite de la neige à environ 700m d’altitude), et pendant ces trois jours les précipitations sont principalement tombées sous forme de neige dans une grande partie de la Suisse.

Le 13 février, une rivière atmosphérique a approché l’ouest de l’Europe à partir de l’ouest-nord-ouest, amenant de grandes quantités d’humidité notamment en direction de la Suisse. Une rivière atmosphérique est un corridor d’air allongé et étroit situé à une altitude relativement basse (0-2km d’altitude) qui transporte de grandes quantités d’humidité des basses latitudes vers les latitudes moyennes. La rivière atmosphérique est visible dans la figure ci-dessous dans les régions où la colonne totale de vapeur d’eau excède 20 kg/m2 (en vert et jaune).

Carte de l’Europe et de l’Océan Atlantique, où la colonne totale de vapeur d’eau est représentée avec un dégradé de couleurs. On distingue une bande d’air très humide qui traverse l’Océan Atlantique et arrive en direction de la Suisse par le nord-ouest.
Colonne totale de vapeur d’eau (en kg/m2) au-dessus de l’Europe et de l’Océan Atlantique le 14 févier 1990, 00 UTC, obtenue avec les données de réanalyse ERA-Interim. La colonne totale de vapeur d’eau est la quantité totale d’eau contenue dans une colonne d’air d’une surface d’1 m2 s’étendant du sol jusqu’au sommet de l’atmosphère.

À la tête de la rivière atmosphérique se trouvait un front chaud, qui a provoqué une hausse des températures lorsqu’il est passé au-dessus de la Suisse pendant la nuit du 13 au 14 février. Lorsque l’air chaud et humide transporté par la rivière atmosphérique a été forcé de s’élever au-dessus de la topographie des montagnes jurassiennes, des Préalpes et des Alpes, d’intenses précipitations ont été provoquées dans ces régions. Étant donné que les températures étaient relativement élevées à ce moment, une grande partie des précipitations est tombée sous forme de pluie sur la neige accumulée au cours des jours précédents (voir section Précipitations et température). Les intenses précipitations ont perduré jusqu’à l’après-midi du 15 février, moment auquel la rivière atmosphérique a été déviée vers le sud et le transport d’air humide en direction de la Suisse a diminué.