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L'Université de Liège (Belgique), MétéoSuisse et d'autres partenaires se sont réunis le 27 novembre au Jungfraujoch pour inaugurer un nouvel appareil de mesure. Mais de quel instrument s'agit-il ? Que mesure-t-il exactement ? Pourquoi est-il installé au Jungfraujoch ? Et pourquoi cet appareil de mesure est-il si important pour la recherche atmosphérique mondiale ?

Unique en termes de durée de mesure et de qualité des données

Depuis plus de 70 ans, l'Université de Liège mesure en continu et avec une grande précision les gaz à l'état de traces dans l'atmosphère au Jungfraujoch. Cette durée de mesure exceptionnellement longue, avec peu d'incertitudes et pratiquement aucune interruption, rend cet ensemble de données unique au monde. Il est essentiel pour comprendre l'atmosphère, qui évolue rapidement dans de nombreux domaines. Grâce à cette surveillance de longue date, il est possible d'observer des tendances. Parmi celles-ci, on peut citer l'accumulation des gaz à effet de serre, la modification de la qualité de l'air ou l'évolution de la couche d'ozone stratosphérique. Ces données sont cruciales pour la recherche climatique internationale. Elles jouent également un rôle important dans l'évaluation de l'efficacité des accords mondiaux tels que le Protocole de Montréal pour la protection de la couche d'ozone. Au début de la série de mesures, celles-ci étaient effectuées à l'aide d'un spectromètre à réseau.


Plus tard, on est passé à un spectromètre infrarouge à transformée de Fourier (FTIR). Il s'agissait au départ d'un appareil de mesure construit par l'université de Liège. En 1990, celui-ci a été remplacé par un FTIR commercial. Cet instrument, vieux de plus de 30 ans, a été remplacé au cours des deux dernières années par un nouvel appareil de mesure qui a été officiellement inauguré fin novembre 2025.

L'appareil de mesure dans le bâtiment (Fabian Pirard)

Plus de 30 variables sont mesurées simultanément avec le FTIR

Alors qu'un spectromètre à réseau passe en revue toutes les longueurs d'onde individuellement, un FTIR peut enregistrer l'ensemble du spectre en une seule fois. L'appareil mesure ainsi plus de 30 variables différentes simultanément. Il s'agit notamment des gaz à effet de serre tels que le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) ou le protoxyde d'azote (N2O), des composés chlorés et fluorés qui peuvent affaiblir la couche d'ozone, ainsi que des polluants qui affectent la qualité de l'air. L'appareil crée des profils verticaux de ces variables et fournit ainsi des informations précieuses sur la composition de l'ensemble de l'atmosphère au-dessus du site de mesure.

Vue depuis le toit de la station de recherche (MétéoSuisse)

Le Jungfraujoch, un site de mesure important

Située à 3571 m d'altitude, la station de recherche de l'observatoire du Sphinx sur le Jungfraujoch est l'une des stations de mesure atmosphérique en fonctionnement continu les plus hautes du monde. Elle fait partie des 30 stations GAW mondiales.

Le GAW en bref

Le Global Atmospheric Watch (GAW) est un programme international de l'OMM (Organisation météorologique mondiale) visant à surveiller la composition chimique de l'atmosphère terrestre. Il comprend environ 30 stations mondiales et plus de 400 stations régionales. L'objectif du programme GAW est de fournir des observations et des analyses de haute qualité sur la composition chimique de l'atmosphère. Cela est particulièrement important pour l'observation de la couche d'ozone et de la concentration des gaz à effet de serre. Cependant, la surveillance de la qualité de l'air dans les villes est également importante, car elle permet de tirer des conclusions importantes sur la santé humaine. En Suisse, la mise en œuvre de ce programme est coordonnée par le Swiss GAW/GCOS Office de MétéoSuisse.

Stations GAW mondiales (Organisation météorologique mondiale (OMM))

Le site du Jungfraujoch est particulièrement intéressant pour les mesures atmosphériques pour plusieurs raisons : la station est pratiquement exempte d'émissions anthropiques et offre donc des conditions idéales pour les mesures de fond. À cette altitude, l'humidité de l'air est également très faible, ce qui est essentiel pour une spectroscopie sans perturbation. De plus, cette station est la seule station de mesure à cette altitude en Europe à être occupée toute l'année. Cet attrait se reflète également dans le grand nombre de projets de recherche en cours : environ 50 projets nationaux et internationaux sont menés au Jungfraujoch, mesurant au total plus de 100 variables atmosphériques différentes.

Autres activités sur le Jungfraujoch soutenues dans le cadre de GAW-CH/GCOS-CH

Outre sa collaboration avec l'Université de Liège, MétéoSuisse soutient deux autres séries d'observations à long terme sur le Jungfraujoch dans le cadre de GAW-CH/GCOS-CH : l'Institut Paul Scherrer (PSI), qui observe les aérosols afin, entre autres, de quantifier leur impact sur le bilan radiatif de la Terre ; et le Réseau suisse de mesure des glaciers (GLAMOS), qui assure notamment l'observation à long terme du glacier d'Aletsch en contrebas du Jungfraujoch.

Exploitation assurée pour plusieurs années

L'importance de la poursuite de cette série chronologique est incontestable. Dans le cadre de l'inauguration du nouvel appareil, un accord a donc pu être signé entre MétéoSuisse dans le cadre de GAW-CH et l'Université de Liège. L'exploitation des mesures est ainsi assurée pour quatre années supplémentaires. MétéoSuisse apporte ainsi une contribution importante à la pérennité de l'une des plus anciennes séries de mesures atmosphériques continues au monde.

Photo de groupe (Fabian Pirard)

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