Dans la continuité du blog d’hier et devant la morosité du ciel bleu de ce jeudi, nous avons le plaisir de vous présenter un nouveau type de nuage aujourd’hui : le cavum. Cette particularité nuageuse se présente comme un trou circulaire ou allongé qui perce une couche de nuages (de type altocumulus ou cirrocumulus) et au centre duquel se déploient des filaments blancs. Vu du sol, le cavum peut ressembler à une méduse suspendue dans une poche de ciel bleu, ce qui le rend particulièrement esthétique. Lorsqu’un cavum apparaît, même s’il n’est pas visible longtemps, il ne passe généralement pas inaperçu, comme le montrent les nombreuses photos partagées via notre app dimanche dernier. Merci pour vos belles contributions !



Ce phénomène rare observé au sein des couches d’altocumulus ou de cirrocumulus est lié à la présence de gouttelettes d’eau en surfusion, état instable dans lequel l’eau peut exister sous forme liquide à température négative. Cette eau en surfusion peut se changer en glace en entrant en contact avec un support froid facilitant la congélation, par exemple les cristaux de glace composant la couche nuageuse. Il suffit alors d’une turbulence pour provoquer cette rencontre et transformer les gouttes d’eau en cristaux de glace, qui donnent alors une allure effilée au nuage central que l’on nomme virga. Le cavum est généralement assez éphémère, les turbulences lui donnant naissance se dissipant au bout de quelques minutes ou dizaines de minutes.
Lorsque les turbulences sont provoquées par un aéronef qui traverse la couche nuageuse en montée ou descente (selon une trajectoire oblique), le cavum a plutôt une forme circulaire, tandis que si l’aéronef passe à travers la couche sur une trajectoire horizontale, le cavum sera allongé. Evidemment, l’angle d’observation depuis le sol revêt aussi une importance : si l’on se trouve sous un cavum circulaire, il apparaîtra véritablement circulaire, tandis que si l’on en est éloigné, il semblera davantage oblique.


Dans tous les cas, le cavum tend à s’agrandir, ce qui rend le phénomène d’autant plus visible et spectaculaire !
La grande famille des nuages n’a pas fini de vous surprendre et de s’agrandir : de nouvelles variétés et particularités sont décrites au fil du temps et intègrent l’atlas international des nuages de l’OMM. Comme l’a très justement remarqué une participante à une formation en météorologie : « Tous les nuages sont beaux ». Nous ajouterons que tous les nuages, en plus d’être plaisants aux yeux, nous livrent des informations sur les phénomènes à l’œuvre au-dessus de nos têtes.
Belle fin de semaine à toutes et tous !