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L'ambroisie, pollen très allergène de l'arrière été
MétéoSuisse-Blog | 12 septembre 2025

Combattu activement en Suisse, le pollen d’ambroisie reste un allergène puissant en cette période de l’année. Sa concentration peut varier de manière significative en fonction des conditions météorologiques présentes et certaines régions de Suisse y sont plus exposées que d’autres.

Exemple d'une plante d'ambroisie poussant au pied d'un arbre (Source : l’Observatoire des ambroisies – FREDON France. CC BY 4.0)
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Le pollen d’ambroisie, allergène puissant

L’ambroisie, originaire d'Amérique du Nord et connu sous le nom de « herbe à poux » au Québec et de « ragweed » chez les anglophones appartient à la famille des Astéracées. Il s’agit d’une plante invasive au pollen très allergisant dont la floraison débute en août et se poursuit jusqu’à la fin septembre. Introduite en Europe dès le XVIIIe siècle, puis par des vagues successives, elle se propage rapidement dans plusieurs pays d'Europe (dont la France et l’Italie) depuis quelques années, mais est combattue en Suisse. La plante gagne chaque année du terrain en Europe, et sa densité en pollen pourrait augmenter considérablement. La lutte contre cette plante invasive, nécessaire pour la santé publique et la protection de l'environnement, est un enjeu majeur. La plus grande partie de pollen mesuré en Suisse est importée par le vent de la vallée du Rhône en France ou par le vent du sud en provenance de la Plaine du Pô. Cet ainsi que les concentrations de pollen d’ambroisie peuvent parfois atteindre des valeurs élevées au Tessin et en région lémanique. Les taux peuvent également être exacerbés dans ces régions par la présence de plantes locales. Dans les autres régions de Suisse, les concentrations sont généralement plus faibles.

Les conditions météorologiques sont déterminantes

Durant la saison de floraison de l’ambroisie, les concentrations de son pollen en Suisse seront dictées en grande partie par la force et direction du vent. Compte tenu de la répartition importante de cette plante en France, les épisodes les plus allergènes autour du Léman et sur le Plateau sont souvent relevés lorsqu’un vent de sud-ouest soutenu souffle au Nord des Alpes. Au contraire, un courant de bise empêchera souvent ce pollen d’atteindre ces régions. Pour le Sud des Alpes, l’afflux d’un vent du sud en provenance de la plaine du Pô où cette plante est répandue, tendra à augmenter les concentrations au Tessin alors qu’un vent du nord les fera baisser. Egalement important à prendre en considération est la présence ou non de précipitations. Lorsqu’il pleut, cela tend à lessiver les pollens et autres particules fines de l’air, réduisant ainsi significativement le risque allergène. En revanche, juste avant l’arrivée d’un orage, si le vent souffle en bourrasque, cela peut contribuer à augmenter les concentrations rapidement en fragilisant les grains de pollen qui libère ainsi des protéines responsables de réactions allergiques, pouvant ainsi favoriser des crises d’asthme. Quant à un ensoleillement généreux et des températures douces, cela stimule la croissance des plantes et la pollinisation, libérant plus de pollen dans l’air.

Comment consulter les mesures des concentrations de pollen en temps réel ?

MétéoSuisse dispose d’un réseau de 14 stations de mesure polliniques couvrant les principales zones climatiques et de végétation de la Suisse. Ces stations permettent de mesurer les concentrations des principaux pollens en Suisse tout au long de l’année. Jusqu’en 2020, ce réseau manuel était équipé de capteurs de type Hirst qui aspirait l’air ambiant sur une bande plastique enduite de silicone montée sur un cylindre en rotation afin d’y mesurer les concentrations des différents pollens durant la semaine écoulée après analyse à Payerne. Depuis 2021, ce réseau a été automatisé afin de mettre à disposition des données polliniques en temps réel aux collaborateurs de MétéoSuisse et à disposition du public. Il est également possible de consulter la concentration journalière de pollen pour une année donnée en comparaison avec la climatologie pour les différentes stations de mesure.

Fig 3 : graphique montrant le cycle annuel de concentration de pollen d'ambroisie à la station de mesure de Genève. On y repère les pics saisonniers en moyenne (teintes grises) et maximaux (ligne traitillée) ainsi que les concentrations de l'année en cours (ligne rouge).
Fig 3 : graphique montrant le cycle annuel de concentration de pollen d'ambroisie à la station de mesure de Genève. On y repère les pics saisonniers en moyenne (teintes grises) et maximaux (ligne traitillée) ainsi que les concentrations de l'année en cours (ligne rouge). (Source : MétéoSuisse)

Comment consulter les prévisions des concentrations de pollen pour les jours à venir ?

Pendant la saison des allergies au pollen, MétéoSuisse publie des prévisions sous forme de bulletin, ainsi que sous forme de cartes de charge pollinique actualisées toutes les 6 heures calculées par ICON-ART. Les cartes montrent, en fonction de l'évolution de la saison, une prévision de concentration de pollen de noisetier, d'aune, de bouleau, de graminées ou d'ambroisie - de janvier à fin septembre environ. Le public peut ainsi s'informer soit via notre site web ou via notre application de quelle manière les concentrations de pollen peuvent évoluer durant les prochains jours à différents endroits en Suisse. Le modèle ICON modélise la charge pollinique grâce au module pollinique ART développé par l’Institut de Technologie de Karlsruhe (KIT) et par MétéoSuisse dont vous pouvez trouver davantage d’informations via ce lien.

Fig 4 : carte de prévision de charge pollinique d’ambroisie valide pour le samedi 13.09.2025 à 13h calculée par le modèle ICON-ART.
Fig 4 : carte de prévision de charge pollinique d’ambroisie valide pour le samedi 13.09.2025 à 13h calculée par le modèle ICON-ART. (Source : Modèle ICON-ART, l'Institut de technologie de Karlsruhe (KIT) et MétéoSuisse.)