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Suivi du pollen dans l'air à travers l'Europe
MétéoSuisse-Blog | 23 juin 2025

Les yeux vous piquent ? Votre nez coule ? Le pollen de graminées est présent dans l'air et mesuré en temps réel dans toute l'Europe, de l'extrême sud de l'Espagne au nord de la Finlande, et du niveau de la mer jusqu'à 3571 m au Jungfraujoch.

Vue du moniteur automatique de bioaérosols de MétéoSuisse à l'observatoire du Sphynx au Jungfraujoch.
Vue du moniteur automatique de bioaérosols de MétéoSuisse à l'observatoire du Sphynx au Jungfraujoch. (Swisens AG)
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Information en temps réel pour les millions de citoyens touchés par les allergies au pollen

Plus de 20 % de la population suisse et plus de 100 millions d'Européens sont allergiques au pollen. Dans le cadre du projet européen SYLVA, des capteurs automatiques sont testés dans des conditions extrêmes sur tout le continent : des plaines méditerranéennes chaudes et poussiéreuses jusqu'au Jungfraujoch froid et exposé dans les Alpes suisses. MétéoSuisse est un acteur clé du projet et fournit des informations polliniques en temps réel à la population suisse.

Repousser les limites de l'extrême

Le projet SYLVA, coordonné par l'institut météorologique finlandais et financé par le programme Horizon de l'UE, développe des technologies et des infrastructures de pointe pour surveiller les particules biologiques en suspension dans l'air telles que le pollen, les spores fongiques, ainsi que certaines algues et bactéries. « SYLVA développe et teste des technologies de surveillance révolutionnaires, qui fournissent des données en temps réel sur les bioaérosols. Les campagnes de mesures précédentes nous ont appris que ces machines fonctionnent dans des conditions normales. Cette année, nous les testons dans des environnements extrêmes », explique le professeur de recherche Mikhail Sofiev de l'institut météorologique finlandais, coordinateur de SYLVA.

Comprendre la composition biologique de l'air

Les bioaérosols, ou particules biologiques en suspension dans l'air, ne représentent qu'une petite partie de ce que l'on trouve dans l'air, mais leurs conséquences sont considérables. Un Suisse sur cinq est allergique au pollen, ce qui entraîne des coûts de santé dépassant un milliard de francs suisses chaque année. Les méthodes traditionnelles de surveillance du pollen sont obsolètes et lentes. Les technologies automatisées de SYLVA répondent à ce défi en fournissant rapidement des données fiables et localisées dans toute l'Europe.Outre les éternuements et autres symptômes d’allergie qu'ils provoquent, les bioaérosols ont également un impact important sur l'agriculture et la sylviculture. Ils causent chaque année des pertes de récoltes se chiffrant en milliards de francs, qu'il s'agisse de blé, de pommes de terre ou d'autres denrées de base. Étant issus du milieu naturel, les bioaérosols sont fortement influencés par le changement climatique, et réciproquement, ils affectent également le climat par leur rôle dans la formation des nuages. Ils contribuent ainsi à l'une des plus grandes incertitudes en matière de projections climatiques.

Tester des technologies révolutionnaires du sommet des montagnes jusqu’aux plaines méditerranéennes

Des sites de démonstration ont été installés à travers l'Europe dans le cadre de SYLVA. Ces stations testent la fiabilité des nouvelles technologies automatiques dans diverses régions biogéographiques et climatiques, du sud de l'Espagne au nord de la Finlande, et de la plaine jusqu’à des sites alpins en haute altitude.« Ces essais sur le terrain démontreront comment les innovations de SYLVA peuvent apporter de nouvelles informations pour la santé publique, l'agriculture et la foresterie. Les données sont accessibles au public en quelques heures grâce à l'infrastructure informatique de SYLVA. De plus, nous effectuons une caractérisation détaillée des bioaérosols à l'aide des techniques de séquençage de l'ADN les plus récentes pour compléter les mesures en temps réel », explique Mikhail Sofiev.Les techniques de mesure et notamment l'infrastructure informatique développées par SYLVA constituent l'ossature technologique du réseau EUMETNET AutoPollen, qui rassemble des équipes de toute l'Europe et coordonne le développement à long terme de la surveillance et de la modélisation des bioaérosols en temps réel. MétéoSuisse gère ce programme, une contribution précieuse à EUMETNET, le groupement des services météorologiques européens.

Image d'un détecteur de bioaérosols au Jungfraujoch
Figure 2 : Le détecteur de bioaérosols en temps réel, développé par l'entreprise suisse Swisens et utilisé dans le réseau national de surveillance du pollen de MétéoSuisse, est installé au Jungfraujoch depuis mai 2024. L'instrument a jusqu'à présent très bien fonctionné dans des conditions de froid et de vent extrême. Il est actuellement le détecteur automatique de bioaérosols le plus élevé au monde, situé à 3 571 m d'altitude. (Swisens AG)

L'avantage pour MétéoSuisse

Depuis 2023, MétéoSuisse mesure le pollen en temps réel et fournit au public des observations horaires ainsi que des prévisions basées sur ces mesures. Pionnier dans le domaine, MétéoSuisse apporte sa riche expérience à SYLVA et a installé le plus haut moniteur automatique de bioaérosols jamais installé, au Jungfraujoch. Le site, situé à 3 751 m d'altitude, sera exploité pendant deux ans. L'instrument a très bien fonctionné pendant la première année malgré des conditions extrêmement froides et venteuses. Cela confirme clairement que le réseau de surveillance des bioaérosols de MétéoSuisse repose sur un instrument très robuste ; un résultat qui n'aurait pas été possible sans le projet SYLVA.

Images holographiques de cristaux de neige
Figure 3: Outre les données sur les concentrations de pollen dans l'air, l'appareil de mesure au Jungfraujoch a fourni des données très intéressantes pour la recherche climatique. Ces images holographiques de cristaux de neige offrent un aperçu unique des processus de formation des nuages et pourraient améliorer notre compréhension de l'impact des bioaérosols sur le climat. (MétéoSuisse)

Ces mesures présentent également un intérêt majeur pour la communauté des chercheurs sur le climat, car les instruments ont produit d'excellentes images de cristaux de neige et de glace (figure 3). Celles-ci offrent un aperçu unique des processus de formation des nuages ​​et pourraient améliorer notre compréhension de l'impact des bioaérosols sur le changement climatique.La contribution de MétéoSuisse au projet Horizon Europe SYLVA est financée par le Secrétariat d'État à la formation, à la recherche et à l'innovation (SEFRI).

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