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Août et été 2025 à l'échelle mondiale
MétéoSuisse-Blog | 10 septembre 2025

Avec environ un demi-degré de plus que la valeur de référence 1991-2020, le mois d'août 2025 a été le troisième mois d'août le plus chaud jamais enregistré au niveau mondial. Malgré la vague de chaleur intense et prolongée qui a touché les régions du centre-ouest, le mois n'a pas été exceptionnellement chaud en Europe. La saison estivale 2025 a été la troisième plus chaude au niveau mondial.

(Répartition spatiale de la température moyenne de l'air au-dessus de la surface terrestre au mois d'août 2025, représentée sous forme d'anomalie par rapport à la moyenne 1991-2020. Image: C3S/ECMWF)
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Troisième mois d'août le plus chaud

Avec une température moyenne de l'air au-dessus de la surface terrestre de 16,6 °C, soit 0,49 °C au-dessus de la moyenne de la période 1991-2020 pour le mois d'août, selon l'ensemble de données ERA5, le mois d'août 2025 a été le troisième mois d'août le plus chaud au niveau mondial.

Les températures les plus élevées par rapport à la moyenne ont été enregistrées dans le nord de la Sibérie et certaines régions de l'Antarctique, en Chine, dans la péninsule coréenne et au Japon, ce dernier ayant enregistré le 5 août la température la plus élevée jamais enregistrée, soit 41,8 °C. Des températures supérieures à la moyenne ont également été mesurées dans tout le Moyen-Orient, la Jordanie et Israël ayant connu les nuits les plus chaudes jamais enregistrées. Le Groenland a également enregistré des températures supérieures à la moyenne, entraînant une fonte persistante des glaces, tandis qu'à Lytton (Colombie-Britannique), dans l'ouest du Canada, on a mesuré 41,3 °C, la température la plus chaude atteinte au Canada cette année. Des conditions contrastées ont été observées en Amérique du Sud et en Afrique, tandis que les États-Unis ont enregistré des températures chaudes dans l'ouest et fraîches dans l'est. L'Australie a enregistré des températures généralement inférieures à la moyenne ; l'État du Queensland a connu le mois d'août le plus frais depuis 2014.

À l'échelle mondiale, les mois d'août 2023 et 2024 ont enregistré une température moyenne record, supérieure de 0,22 °C à celle du mois d'août de cette année. Par rapport à l'estimation de la température moyenne du mois d'août de la période préindustrielle 1850-1900, le mois qui vient de s'achever a été plus chaud de 1,29 °C.

Série chronologique de l'évolution de la température moyenne mondiale au mois d'août de 1978 à 2025
Figure 1 : Évolution de la température moyenne mondiale au mois d'août de 1978 à 2025 selon l'ensemble de données ERA5, représentée sous forme d'anomalie par rapport à la moyenne de la période 1991-2020. (Image : C3S/ECMWF)

Pas exceptionnellement chaud en Europe

En août, l'Europe occidentale a enregistré des températures de l'air généralement supérieures à la moyenne. La péninsule ibérique et le sud-ouest de la France ont connu les anomalies les plus marquées, dues en grande partie à une vague de chaleur prolongée qui s'est produite vers le milieu du mois. La vague de chaleur du mois d'août a commencé fin juillet au Portugal, puis s'est étendue à l'Espagne le 3 août et a atteint la France le 8 août. Elle a duré jusqu'au 18 août, touchant principalement les deux pays ibériques et le sud de la France. Pendant cette période, les températures maximales quotidiennes ont atteint 40 °C dans une grande partie de la région. Des températures maximales allant jusqu'à 45 °C ont été enregistrées au Portugal et dans le sud de l'Espagne, et jusqu'à 42 °C dans le sud-ouest de la France. Des conditions plus chaudes que la moyenne ont également été observées en Turquie, dans le Caucase et dans la péninsule de Kola (nord-ouest de la Russie). En revanche, les températures de l'air dans la majeure partie de l'Europe du Nord, y compris la Fennoscandie, les États baltes et la Pologne, ont été généralement inférieures aux valeurs climatologiques de la période 1991-2020. L'Italie a connu des conditions climatiques hétérogènes.

Carte de l'Europe avec des informations codées par couleur sur la température au mois d'août 2025
Figure 2 : Répartition spatiale de la température moyenne de l'air au-dessus de la surface terrestre en Europe au mois d'août 2025, représentée sous forme d'anomalie par rapport à la moyenne 1991-2020. (Image : C3S/ECMWF)

Troisième été le plus chaud

Au niveau mondial, la température moyenne de l'été boréal 2025 (mois de juin à août) a été la troisième plus élevée jamais enregistrée, avec 0,47 °C au-dessus de la moyenne de la période 1991-2020. C'est 0,22 °C et 0,19 °C de moins que les deux étés boréaux les plus chauds de 2024 (0,69 °C) et 2023 (0,66 °C), respectivement.

Les anomalies de température moyenne en Europe sont généralement plus importantes et variables que les anomalies mondiales, mais la présence relativement dense de stations d'observation sur le continent réduit leur incertitude. La température moyenne européenne de l'été 2025 a été supérieure de 0,90 °C à la moyenne de la période 1991-2020. Il s'agit donc du quatrième été le plus chaud depuis le début des mesures.

Série chronologique illustrant l'évolution des températures estivales mondiales
Figure 3 : Évolution de la température moyenne mondiale en été (mois de juin, juillet et août) de 1978 à 2025 selon l'ensemble de données ERA5, représentée sous forme d'anomalie par rapport à la moyenne de la période 1991-2020. (Image : C3S/ECMWF)

Août sec en Europe occidentale

En août 2025, une grande partie de l'Europe occidentale et centrale-méridionale a enregistré des précipitations et une humidité du sol superficiel inférieures à la moyenne. De plus, le sud de la Suède, le nord-ouest de la Russie et une partie de la Finlande ont également été plus secs que d'habitude. Selon l'Observatoire européen de la sécheresse, bon nombre de ces régions sont touchées par la sécheresse, avec différents niveaux de persistance et de gravité. Les conditions de sécheresse, aggravées dans le sud-ouest de l'Europe par des vagues de chaleur prolongées, ont également facilité la propagation et l'intensification d'incendies de forêt de grande ampleur dans la péninsule ibérique et en Grèce. À l'inverse, les régions du nord-est de l'Espagne, du sud de la France, de la Suisse et de l'Allemagne, une grande partie de l'Italie, les côtes nord de l'Adriatique, une grande partie de la Scandinavie et une vaste région s'étendant des États baltes vers l'est jusqu'à la Russie ont enregistré des précipitations supérieures à la moyenne, souvent associées à des sols plus humides que la moyenne. Les conditions météorologiques défavorables dans certaines régions de France, d'Espagne et d'Italie ont provoqué des inondations et des glissements de terrain, causant des dégâts et, dans certains cas, des victimes.

Carte de l'Europe avec informations codées par couleur relatives aux précipitations
Figure 4 : Anomalie des précipitations (en millimètres par jour) en Europe en août 2025 par rapport à la moyenne de la période de référence 1991-2020. (Image : C3S/ECMWF)

Température élevée à la surface de la mer

Les températures élevées de l'air à la surface des océans ont été associées à la persistance de températures élevées à la surface de la mer entre 60°S et 60°N. La température moyenne des eaux marines en août 2025 était de 20,82 °C, soit 0,40 °C au-dessus de la moyenne de la période 1991-2020 et la troisième plus élevée jamais enregistrée en août.

Série chronologique de l'évolution de la température superficielle de la mer
Figure 5 : température quotidienne moyenne de la surface des eaux marines dans les régions extra-polaires (60°S-60°N) en 2023 (en jaune), en 2024 (en orange) et en 2025 (en rouge foncé). Toutes les autres années entre 1979 et 2022 sont représentées en gris clair, la moyenne 1991-2020 par une ligne grise en pointillés. (Image : C3S/ECMWF)

Glace de mer

Alors que la glace de mer arctique approche de son extension minimale annuelle, prévue en septembre, son extension moyenne en août 2025 était inférieure de 12 % à la moyenne de la période 1991-2020, soit la huitième extension la plus faible jamais enregistrée au mois d'août. L'étendue de la glace de mer antarctique était quant à elle inférieure de 7 % à la moyenne, la troisième plus faible pour ce mois depuis le début des mesures.

Carte de l'Arctique avec informations codées par couleur relatives à la glace de mer
Figure 6 : Concentration en pourcentage de la glace de mer arctique en août 2025 par rapport à la moyenne 1991-2020. La ligne blanche représente l'étendue moyenne de la période de référence. (Image : C3S/ECMWF.)

Les bulletins d'août et de l'été 2025 sont disponibles, comme toujours, sur le site dédié de Copernicus – Climate Change Service de l'ECMWF.

La version définitive du bulletin climatique du mois d'août en Suisse est quant à elle disponible ici.