Pour la suite du blog, plaçons-nous dans le cadre d’une montée en randonnée ou en alpinisme : l’altimètre est utilisé l’espace de quelques heures seulement, pendant lesquelles le randonneur monte. On considère que le profil de température et de pression n’a pas le temps d’évoluer au fil des heures. On peut donc négliger les évolutions météorologiques (notez que c’est rare pour ce blog !).
Le randonneur a « calé » son altimètre au départ, à partir d’une altitude de référence figurant sur la carte. Avec le dénivelé qu’il parcourt, la pression baisse et son altimètre barométrique détecte le changement : mais comment cette différence de pression est-elle convertie en différence d’altitude ? Le randonneur n’a pourtant donné à son instrument qu’une seule valeur de référence, alors qu’il faudrait deux : pression et température.
En fait, les altimètres utilisent une formule simplifiée, qui suppose une température de référence de 15 °C au niveau de la mer. Ainsi, pour le prix d’une petite approximation, on s’épargne le « calage en température » de l'instrument. Un tel calage devrait utiliser une mesure de la température en air libre, loin de l'influence du sol, donc même une station de mesure officielle située juste à côté du randonneur ne ferait pas l'affaire. Ne parlons même pas de la température donnée par une montre-altimètre, coincée entre un poignet et une manche.
Pourquoi la température compte
À quoi tient cette simplification ? On peut l’expliquer de façon assez simple, avec les mains. Dans une atmosphère plus froide que l’atmosphère de référence, le randonneur traverse une couche d’air plus froid, donc plus dense, plus « lourd » que ce qui est attendu par l’instrument à ce niveau de pression. Or la pression correspond grosso modo au poids de la colonne d’air située au-dessus d’un point donné. Donc ici, comme le poids de cette couche d’air est plus élevé qu’attendu, la différence de pression entre le haut et le bas est aussi plus grande. L’altimètre interprétera donc cela comme une différence d’altitude plus grande que le dénivelé réel parcouru par le randonneur, donc il donnera une altitude trop haute.
Inversement, par temps chaud, la couche d’air traversée est moins dense, plus légère, donc le dénivelé donné par l’altimètre sera inférieur au dénivelé réel, et l’altitude donnée en haut sera trop basse.
Et dans les deux cas, plus le dénivelé parcouru est important, plus l’erreur est grande. Peu importe que ce dénivelé soit parcouru à la montée ou à la descente, l’erreur est la même car elle porte sur la différence d'altitude (donc elle se compense en cas de retour au point de départ).
Si notre randonneur monte au sommet puis revient à son point de départ sans recaler son altimètre pendant la sortie, l’altitude indiquée au sommet par son instrument sera trop haute par temps froid, et trop basse par temps chaud, mais à son point de départ l’altitude indiquée sera exacte. S'il recale son altimètre au sommet, de retour en bas son altimètre indiquera une altitude trop basse par temps froid (dénivelé surestimé), trop haute par temps chaud (dénivelé sous-estimé).
On peut retenir cette règle :