Des obstacles peuvent aussi être présents directement dans l’air : poussières, gouttes ou gouttelettes d’eau en suspension, flocons... Lorsque l’onde sonore rencontre ces impuretés, des phénomènes de réfractions, de réflexion et d’absorption se produisent également, mais dans toutes les directions et aussi multiples que ces impuretés. C’est ainsi que, dans le brouillard, les sons nous paraissent étouffés et semblent venir de tous les côtés à la fois.
Les effets du vent
Le vent a un effet important sur la propagation des ondes sonores et chacun a pu en faire l’expérience. Quand on parle contre le vent à une certaine distance, il faut hurler pour se faire entendre. Si vous habitez près d’une source de bruit, le vent peut vous apporter ce bruit ou au contraire vous en protéger, selon la direction dans laquelle il souffle.
Toutefois l’effet n’est pas tellement lié au vent lui-même, mais plutôt au gradient vertical de vent, c’est-à-dire son augmentation en force avec l’altitude. Si on imagine un vent homogène (ce qui est irréaliste : à cause des frottements au niveau de la surface et des obstacles, le vent est toujours plus fort à quelques mètres de haut qu’au niveau du sol), l’onde sonore se propagerait normalement dans toutes les directions, mais dans un milieu en mouvement : de la même façon que, lorsqu’on jette une pierre dans un large cours d’eau calme dépourvu de turbulences, les ronds dans l’eau se déplacent avec le courant mais restent bien circulaires. Comme la vitesse du son est toujours très supérieure à la vitesse du vent, on n’aurait dans ce cas quasiment pas d’effet sur la propagation du son.
Quel rôle joue donc ce gradient de vent ? Plaçons-nous d’abord sous le vent par rapport à la source de bruit. Avec la hauteur, la vitesse de propagation du son par rapport au sol augmente (sa vitesse par rapport à l’air est la même, mais l’air avance aussi dans la même direction). Il se passe alors la même chose que pour un engin de chantier dont l’une des chenilles avance plus que l’autre : ça tourne ! Comme le schéma ci-dessous le montre, une partie de l’onde sonore et renvoyée vers le sol : le vent « porte » le son. À l’inverse, par vent contraire, la déviation se fait vers le haut, et il se crée une « zone d’ombre » où le son ne passe pas, ou presque pas.