Cette année, la végétation printanière s'est développée 7 jours plus tôt que la moyenne 1991-2020. C'est très tôt, car les mois de décembre à avril ont tous été plus doux que la normale. Les pissenlits ont fleuri particulièrement tôt, avec 12 jours d'avance sur la moyenne.
L'indice de printemps montre l'évolution à long terme de la floraison et/ou du déploiement des feuilles de 9 espèces végétales différentes qui apparaissent entre janvier et mai. Il est calculé depuis 1954. Le développement de la végétation printanière en 2025 a connu une avance de 7 jours par rapport à la moyenne de la période sur 30 ans 1991-2020. Elle se classe ainsi au 7e rang de la série de données. La végétation printanière s'est déjà développée de manière similaire plusieurs années auparavant, par exemple en 1994, 1997, 2011, 2014 et 2020 (Figure 1). Par rapport au printemps extrêmement précoce de l'année dernière, le développement printanier de cette année a pris 3 jours de retard. Si l'on compare le printemps actuel à la moyenne de l'ancienne période de référence 1961-1990, il a même commencé 14 jours plus tôt.
Le facteur déterminant pour le développement de la végétation printanière est la température des mois de janvier à avril ou de février à avril (Figure 2). L'indice du printemps est fortement corrélé négativement avec la température de ces mois : des températures élevées entraînent un développement précoce de la végétation, des températures basses retardent son développement. Cette année, la température de février à avril a été supérieure de 1,8 °C à la période de référence 1991-2020, se classant ainsi au 4e rang de la série de données présentée depuis 1954. Les mois de décembre à avril ont tous été plus chauds que la référence 1991-2020.
La floraison générale des noisetiers a été observée à partir du 25 janvier au Tessin et à partir de fin janvier au Nord des Alpes. Les noisetiers ont fleuri en grand nombre pendant la période douce du 9 au 13 février. À partir de la mi-février, une couche de stratus a souvent recouvert le Plateau, retardant la floraison des autres noisetiers. Dans l’ensemble, les noisetiers ont fleuri cette année avec 9 jours d'avance par rapport à la moyenne sur 30 ans 1991-2020. C'est tôt, mais la floraison avait été nettement plus précoce en 2023 et en 2024, avec respectivement 22 et 19 jours d'avance. Le pas-d’âne (ou tussilage) a fleuri en mars avec 10 jours d'avance sur la moyenne. Dès le début du mois de mars, on a pu observer des anémones des bois en fleurs. Ce sont des plantes à floraison précoce typiques des forêts, qui profitent de la lumière tant que les arbres n'ont pas encore de feuillage. Elles ont également fleuri avec 10 jours d'avance sur la moyenne.
La floraison des arbres fruitiers a commencé dans les derniers jours de mars. En dessous de 800 m, les cerisiers ont fleuri en moyenne le 2 avril, les poiriers le 11 avril et les pommiers le 17 avril. La floraison des arbres fruitiers a eu lieu 9 à 10 jours plus tôt que la moyenne 1991-2020, et même 18 à 19 jours plus tôt que la moyenne 1961-1990. Les dégâts causés par les gelées tardives, plus probables avec une floraison aussi précoce, ont été quasi-inexistants cette année.
Les pissenlits (ou dents-de-lion) et cardamines des prés ont également profité des températures douces de ce sixième mois d'avril le plus chaud et ont fleuri avec une avance de 11 à 12 jours par rapport à la moyenne. Leur floraison a commencé dans les derniers jours de mars et, jusqu'à la fin avril, on pouvait observer des cardamines des prés en fleurs jusqu'à environ 1300 m d'altitude, et même des pissenlits en fleurs jusqu'à 1800 m. La floraison des pissenlits a été la deuxième plus précoce jamais observée.
À partir des derniers jours de mars, les premières aiguilles des mélèzes ont poussé et les noisetiers et bouleaux ont déployé leurs feuilles. Début avril, on a pu observer les premières feuilles vertes des tilleuls et, à partir de la mi-avril, les hêtres ont verdoyé. À la mi-mai, les forêts situées à environ 1300 m d'altitude ont également été verdoyantes et les aiguilles des mélèzes ont poussé en Haute-Engadine. Dans toutes les stations, le déploiement des feuilles du marronnier et du noisetier ainsi que l'apparition des aiguilles du mélèze ont connu 5 à 6 jours d'avance sur la moyenne, tandis que le hêtre a bourgeonné 4 jours avant la date moyenne. En général, on observe en phénologie que le déploiement est moins précoce que la floraison. En plus des températures élevées, le hêtre a également besoin d'une certaine durée journalière comme signal pour sa croissance et le déploiement au printemps. Cela le protège d'un débourrement trop précoce et donc des dégâts causés par les gelées tardives.
Les données nécessaires à ces évaluations sont collectées par nos observatrices et observateurs phénologiques dans quelque 160 stations en Suisse. Ils observent l'évolution de la nature au fil des saisons à l'aide de 26 espèces végétales définies et nous transmettent ces données. Plus d'informations sur le réseau d’observations phénologiques.
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