On se souvient du temps estival qui régnait entre lundi et vendredi dernier (blog du 2 mai), avec des températures qui ont largement dépassé les 25 °C, valeur qui permet à la journée d’être météorologiquement qualifiée d’estivale. Vendredi en particulier a vu les thermomètres grimper jusqu’à 26-27 °C sur le Plateau et même 28.9 °C à Sion.
Ces valeurs ont été atteintes grâce à l’afflux d’un courant chaud venu du sud-ouest, un courant qui était aussi chargé d’humidité. On l’a rapidement remarqué samedi, avec les premières averses dans la nuit, qui se sont ensuite renouvelées tout au long de la journée, même si c’était encore de manière sporadique. Le soleil s’est d’ailleurs révélé nettement moins présent que prévu, ce qui n’a échappé à personne.
Dimanche après-midi, un autre élément est venu se combiner au courant chaud et humide venu du sud-ouest : une plongée d’air froid sur le nord du pays. Cet affrontement de masses d’air, qu’on appelle frontogenèse, nous a valu un dimanche passablement nuageux, mais surtout des averses de plus en plus généralisées au fil des heures, parfois accompagnées de coups de tonnerre. Au final, on a relevé entre 20 et 40 mm de pluie d'ici lundi matin sur la majeure partie du Plateau, un peu moins dans les Alpes, mais souvent davantage sur le Jura et à proximité, avec par exemple près de 100 mm (ou 100 litres d’eau par mètre carré) dans la région d’Yverdon.
Ce lundi, la zone frontale se trouve toujours sur la Suisse, matérialisée par exemple par un contraste impressionnant entre la limite pluie/neige au nord et au sud du pays. Notons au passage que la température a perdu environ 15 °C par rapport à vendredi !
L’image satellite de ce midi (12h UTC, soit 14h locales) illustre bien elle aussi le contraste entre le nord et le sud de l’Europe. Sur le nord de la France et de l’Allemagne, par exemple, on distingue les nuages cumuliformes (petits cumulus) typiques de la présence d’air froid instable, tandis que sur le Piémont italien de grosses cellules orageuses sont en cours de formation dans l’air chaud, instable, lui aussi, mais sur une plus grande épaisseur d’atmosphère. Entre deux, la Suisse, sous une large écharpe nuageuse bien dense, trace de la limite de masse d’air, qui laisse peu d’espoir d’éclaircies.
Au cours de la semaine qui va suivre, la situation ne va évoluer que lentement. Au fil des jours, la limite frontale va devenir moins marquée, mais la zone nuageuse devrait faire du sur-place. Les averses auront donc tendance à devenir moins fréquentes, mais les nuages resteront bien présents.
Bref, une semaine plutôt grise à l’image de ce que nous montrent les caméras ce lundi, mais qui fait le bonheur de certains...
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