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Comment mesure-t-on les précipitations?
MétéoSuisse-Blog | 25 avril 2025

Suite aux fortes précipitations enregistrées en Valais et en région lémanique juste avant les fêtes de Pâques, nous allons aujourd'hui nous intéresser à la manière dont elles sont mesurées, notamment par le réseau de mesure au sol SwissMetNet.

Notre assistant essaie, mais le réseau de mesure automatique est plus précis (archive SRC)
Notre assistant essaie, mais le réseau de mesure automatique est plus précis (archive SRC)
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Il existe différents types de précipitations : la pluie, la bruine, la neige, le grésil, etc. Toutes ces variantes sont mesurées par notre réseau de mesure au sol et quantifiées en mm/10min. A la base, les mesures de précipitations peuvent être classifiées en deux types, car chaque instrument est fabriqué pour mesurer des paramètres spécifiques :

  • La présence et durée des précipitations
  • La quantité et l'intensité des précipitations.


La présence de précipitations est mesurée par deux instruments :

  • L'indicateur de précipitations, de la société Thies, lequel signale la présence de précipitations lorsque des gouttes, flocons ou autres hydrométéores passent à travers sa barrière lumineuse (photoélectrique) infrarouge. La valeur obtenue est calculée comme suit : en minutes de précipitations / 10 min.
  • L'instrument Present Weather PWD22 de Vaisala utilise le principe du disdromètre pour déterminer la présence de précipitations et pour classifier le type de précipitations, ainsi que leur intensités approximatives.

Ces deux instruments permettent de détecter rapidement la présence de précipitations, mais ne les mesurent pas avec précision, tant en ce qui concerne leurs quantités et leurs intensités.

Instrument de mesure du temps présent PWD22, sur le pont de mesure à Biasca, station SwissMetNet / REGA
Instrument de mesure du temps présent PWD22, sur le pont de mesure à Biasca, station SwissMetNet / REGA (nicopress)

Pour connaître la quantité et l'intensité exactes des précipitations, MétéoSuisse utilise deux instruments supplémentaires :

  • Le pluviomètre Lambrecht, qui mesure les précipitations en temps réel au moyen d'un dispositif à augets basculants.
Le dispositif à augets basculants à l'intérieur du pluviomètre Lambrecht, chaque bascule correspondant à 0,1 mm de précipitations.
Le dispositif à augets basculants à l'intérieur du pluviomètre Lambrecht, chaque bascule correspondant à 0,1 mm de précipitations. (nicopress)
  • Le pluviomètre OTT, lequel mesure les précipitations en cours en pesant un récipient de collecte placé sur une balance de précision.  L'incrément du volume pesé est ensuite convertie en millimètres de précipitations et additionnée toutes les 5 à 10 minutes.
Pluviomètre OTT, faisant partie du réseau de pluviomètres SwissMetNet, installé à Mosogno
Pluviomètre OTT, faisant partie du réseau de pluviomètres SwissMetNet, installé à Mosogno (nicopress)

Ces deux instruments peuvent également mesurer les précipitations solides, le pluviomètre Lambrecht en faisant fondre la neige, en chauffant la lèvre et l'entonnoir de l'intrument de mesure puis en mesurant ces précipitations sous forme liquide. Le pluviomètre OTT, quant à lui, utilise tout simplement la même méthode de pesée que pour les précipitations liquides. Les deux instruments mesurent les précipitations en mm/10min.

Chacun de ces instruments a ses mérites, mais aussi ses défauts. Par exemple, le capteur Thies détecte la présence de précipitations mais est parfois perturbé par des insectes. Le pluviomètre Lambrecht, en cas de très faibles précipitations, signale parfois le premier dixième de mm de pluie avec un certain retard, seulement lorsque l'instrument a effectué son premier basculement. De plus, sa mécanique est très sensible et nécessite un entretien minutieux. Le pluviomètre à pesée OTT, quant à lui, évite le système de mesure à bascule, mais son récipient de pesée doit être vidé périodiquement.

En plus des instruments automatiques décrits ci-dessus, MétéoSuisse exploite également un réseau de mesures manuelles, comportant environ 250 observateurs, chacun rapportant quotidiennement les précipitations recueillies dans leurs pluviomètres manuels. Ces observations comportent également les données de mesure de la neige, les observations synoptiques de l'état du ciel, ainsi que les observations phénologiques.

La grêle est en revanche difficile à mesurer avec des instruments et entraîne souvent plus de dégâts que de mesures fiables. C'est pourquoi, en collaboration avec l'assurance La Mobilière, 80 capteurs "Hailsens" ont été placés dans les régions les plus touchées par ce phénomène. Ces instruments sont capables de quantifier le diamètre des grêlons grâce à la fréquence émise par l'impact des grêlons sur une plaque de mesure.

Capteur automatique de détection de la grêle avec panneau photovoltaïque installé à Lugano.
Capteur automatique de détection de la grêle avec panneau photovoltaïque installé à Lugano. (©Alessandro Hering, MeteoSvizzera)

Jusqu'à présent, nous avons parlé de l'enregistrement des précipitations qui atteignent le sol, mais un important travail de mesure est également effectué lors de la phase de leur chute. Avant que les précipitations n'atteignent le sol, elles sont mesurées en permanence par les cinq radars météorologiques de MétéoSuisse. Afin de comprendre comment ils fonctionnent, nous tâcherons à l'avenir de vous proposer un blog détaillé à ce sujet, rédigé par nos collègues radars.

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