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L’année 2024 en Suisse romande et en Valais

MétéoSuisse-Blog | 15 janvier 2025

Malgré une pluviométrie souvent excédentaire, un ensoleillement déficitaire et un Noël localement blanc en plaine, l’année 2024 fait partie des 5 plus chaudes jamais mesurées en Suisse romande et en Valais.

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Souvent chaud mais avec des périodes fraîches, notamment en avril et en septembre

La Figure 1 montre l’évolution de la température moyenne journalière en 2024 à Genève-Cointrin. Jusqu’à la mi-avril, les excédents thermiques ont dominé, spécialement en février qui s’est montré le deuxième le plus chaud à Genève. La seconde quinzaine d’avril a été fraîche. Jusqu’à la mi-juillet ensuite, les périodes fraîches et chaudes ont alterné. Puis, les anomalies chaudes ont dominé, notamment en août qui s’est avéré le deuxième le plus chaud, derrière le mois l’historique mois d’août caniculaire de 2003. En septembre, une longue période fraîche a suivi et le mois s’est avéré plus frais que la norme 1991-2020. En octobre et en novembre, les anomalies chaudes ont de nouveau dominé. Enfin, en décembre, la fin du mois a été fraîche en plaine en raison d’inversions thermiques marquées et ce dernier mois de l’année s’est terminé par une température légèrement inférieure à la norme 1991-2020.

Troisième année la plus chaude depuis le début des mesures en moyenne nationale

Sur l’ensemble de l’année 2024, l’écart à la norme 1991-2020 a varié entre +1 °C à Genève-Cointrin, Neuchâtel, Viège, Sion et Pully et +1,8 °C à Château-d’Oex (Figure 2). D’une manière générale, les écarts à la normale ont été plus élevés en montagne qu’en plaine.

En moyenne suisse, l’écart à la norme 1991-2020 a été de 1,4 °C et il s’agit de la 3e année la plus chaude, derrière les années 2023 et 2022.

Au niveau plus local, il y a quelques variations parmi les années les plus chaudes. Si Genève-Cointrin n’a connu « que » sa 5e année la plus chaude depuis le début des mesures (Figure 4a), Château-d’Oex a enregistré sa deuxième année la plus chaude, juste derrière 2022 (Figure 4d).

Si quelques stations en Suisse centrale et orientale ont connu leur année la plus chaude depuis le début des mesures, en Suisse romande, seule la station de La Brévine a relevé son année la plus chaude, a égalité avec 2023 et 2022 (début des mesures en 1959).

Ailleurs, on relèvera la deuxième année la plus chaude pour Montana, Blatten (Lötschental), Evolène / Villa, Le Moléson, Chasseral et La Dôle.

Il apparaît que les années les plus chaudes en Suisse romande et en Valais sont toutes survenues au cours de la dernière décennie.

Des précipitations le plus souvent excédentaires

En raison d’un printemps et d’un mois de septembre très arrosés, l’année 2024 a connu un excédent pluviométrique dans presque toutes les régions, à l’exception de quelques petits secteurs dans le canton de Fribourg, dans le Jura bernois et dans le canton de Genève.

L’excédent pluviométrique le plus important en Suisse romande et en Valais a été relevé à Binn/VS et à Saas Fee avec l’équivalent de 138 % de la norme 1991-2020. En revanche, le déficit le plus important a été relevé à Marsens/FR avec 91 % de la norme.

Un ensoleillement partout déficitaire

En raison de printemps et d’un mois de juin sombres et malgré un mois d’août très ensoleillé, l’année 2024 s’est montrée peu ensoleillée et toutes les stations de la Suisse romande et du Valais ont présenté un déficit.

Le déficit le plus important a été relevé du côté du Grand-St-Bernard avec l’équivalent de 84 % de la norme 1991-2020. Le moins important a été relevé à La Chaux-de-Fonds avec 93 % de la normale.

A Genève, avec 1693 heures, il s’agit de l’année la moins ensoleillée depuis 1993 (avec 1650 heures). A titre de comparaison, le soleil avait brillé pendant 2059 heures en 2023 et même pendant 2343 heures en 2022 qui avait été une année record.

A noter qu’en 2024, le soleil a davantage brillé à La Chaux-de-Fonds avec 1633 heures qu’à Neuchâtel avec 1573 heures. Cela n’avait pas été le cas en 2023 où le soleil avait brillé pendant presque 200 heures de plus à Neuchâtel qu’à La Chaux-de-Fonds.

Sur l’ensemble de la Suisse romande et du Valais, c’est au Gornergrat, au-dessus de Zermatt, que le soleil a le plus brillé avec 1991 heures.

L’endroit le moins ensoleillé a été celui de Mottec/VS avec 1082 heures. Mais le site est victime de sa topographie en étant très encaissé. En valeur relative, cela correspond tout de même à 49 % de l’ensoleillement possible. C’est à Delémont que le soleil a le moins brillé en valeur relative avec 34 % de l’ensoleillement possible.

Noël parfois blanc en plaine

Il a neigé jusqu’en plaine entre le 22 et le 23 décembre. Si la couche de neige a fondu avant Noël sur les bords du Léman, sur la région des Trois-Lacs, à Delémont et à Sion, elle a en partie résisté aux assauts du soleil hivernal sur les autres régions où Noël (24, 25 et 26 décembre) a ainsi été blanc.

En ville de Fribourg par exemple (6 cm le 25 décembre), cela n’avait plus été le cas depuis 2013 (2 cm de neige le 26 décembre 2013) et surtout 2010 (10 cm le 25 décembre 2010).

A Neuchâtel, il restait 1 cm de neige le 24 décembre, puis tout a fondu le 25 décembre. Noël a donc été considéré comme partiellement blanc. Là-bas, il faut remonter jusqu’en 2010 pour retrouver un Noël enneigé, tout comme à Genève.

Informations supplémentaires

Le bulletin définitif de l’année 2024 pour l’ensemble de la Suisse est disponible dans la rubrique Publications.

Quelques statistiques sur 2024 ont également été publiées dans un de nos articles.

Pourquoi parle-t-on de la Suisse romande ET du Valais dans nos bulletins ?

Il arrive que l’on nous demande pourquoi nous parlons de la Suisse romande et du Valais et pas seulement de la Suisse romande (étant donné qu’une bonne partie du Valais en fait partie).

Pour des raisons linguistiques, le centre régional ouest de MétéoSuisse, basé à Genève, est responsable de la prévision pour la Suisse romande. Il l'est toutefois aussi pour l'ensemble du Valais (y compris le Haut-Valais, germanophone) pour des raisons climatologiques : le Valais (en amont de Martigny) a un climat spécifique, car cette région se situe entre les crêtes septentrionales (Alpes bernoises) et méridionales (Alpes valaisannes) des Alpes. Ceci nous amène à préciser que climatologiquement, le Chablais valaisan, en aval de Martigny, ne fait donc pas partie du Valais et que ses habitants doivent donc se référer aux prévisions pour la Suisse romande (et non à celles pour le Valais, lorsque celui-ci est spécifié séparément). Une carte des régions de prévision est disponible sur notre site internet.