L'évolution synoptique de la tempête Lothar
Pour comprendre le développement d'une tempête aussi violente que Lothar, il faut considérer la situation météorologique générale et les antécédents sur l'Atlantique Nord et l'Europe. À partir du 20 décembre 1999, le courant d’altitude a été déterminé par une vaste zone de basse pression dont le centre se trouvait près de l'Islande. Les jours suivants, cette dépression a été alimentée de manière continue par de l'air froid polaire en provenance de l'Arctique et par de l'air chaud en provenance de l'Atlantique subtropical.
Le 24 décembre 1999, la crête de haute pression qui s’étendait jusqu'alors sur l'Europe centrale et orientale s’est complètement retirée. Le courant d'altitude zonal a ainsi pu s'étendre de l'Atlantique Nord jusqu'à l'Europe centrale. Une dépression secondaire insérée dans ce courant s'est déplacée de l'Irlande vers la mer du Nord en se creusant fortement et s'est finalement dirigée vers les îles Féroé, où elle s’est positionnée, prenant la fonction de dépression principale. Cette zone de basse pression a ensuite été baptisée « Kurt ». Le front froid de « Kurt » a traversé la Suisse le 25 décembre 1999, accompagné de vents violents.
Dans la limite de masse d’air de « Kurt », qui s’étirait alors jusqu’à l’autre extrémité de l’Atlantique, une ondulation frontale s'est développée le 24 décembre 1999 au sud de Terre-Neuve dans la basse troposphère, avec une pression atmosphérique initiale de 1005 hPa. Se renforçant constamment, l'ondulation s'est déplacée vers l'est dans un environnement optimal avec un apport continu d'air polaire et d'air subtropical chaud et humide. Le 25 décembre 1999, elle s'était déjà développée en dépression secondaire, avec une pression de 995 hPa en son centre. Jusque-là, rien ne laissait présager une évolution aussi extrême que celle qui s'est produite le lendemain.