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Et la qualité de l’air dans tout ça ?

MétéoSuisse-Blog | 07 novembre 2024
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Les situations anticycloniques qui se prolongent sont défavorables à la qualité de l’air. Dans l’article de ce jour, nous proposons un petit tour d’horizon de la situation actuelle en Suisse.

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Pas plus qu’il n’est possible à une goutte d’eau surmontée d’huile de franchir la frontière les séparant, il n’est loisible ces jours-ci à une particule fine située à Genève d’aller se balader à la Dôle pour profiter de la vue. En cause : la densité de l’atmosphère.

Nous avons vu à maintes reprises que des masses d’air de différentes origines se confrontent dans un éternel bras de fer dans les zones dites « frontales » ; c’est par exemple le cas entre des masses d’air polaire et tropical lors du passage d’un front froid ou chaud. Ce que l’on dit moins souvent en revanche, c’est que des masses d’air très différentes sont aux prises au sein même des anticyclones, en particulier en hiver. Ces masses d’air ne se confrontent pas, elles se tournent le dos et s’ignorent superbement.

En situation anticyclonique, il y a à peu près la même différence entre l’air situé de part et d’autre de l’inversion de température qu’entre des portions d’air algérienne et bretonne. Prenons par exemple la journée du 4 novembre dernier lorsque la différence de masses d’air était encore la plus marquée qu’aujourd’hui : la Chaux-de-Fonds avait un taux d’humidité de 39 % pour une température de 18 °C alors que Neuchâtel avait un taux d’humidité de 90 % pour une température de 9 °C. Cette différence de masses d’air est clairement visible sur le radiosondage ci-dessus : au-dessous de 900 hPa, de l’air froid et humide, au-dessus de l’air chaud et très sec.

L’air situé dans les basses couches de l’atmosphère ne pouvant s’évacuer ni sur les côtés ni vers le haut, stagne aussi longtemps que la situation anticyclonique se prolonge ; dans ce genre de situation, seul le passage d’un vigoureux front froid est capable de renouveler totalement la masse d’air. Ainsi, les polluants émis en plaine restent sur place et s’accumulent progressivement, détériorant lentement mais sûrement la qualité de l’air.

Où en est-on en Suisse à l’heure actuelle ?

Pour l’instant, la qualité de l’air dans notre pays reste tout-à-fait acceptable, aussi bien au niveau des particules fines PM10 (inférieures à 10 micromètres) qu’à celui des NOx, mais se dégrade lentement.

Les concentrations de PM10, encore inférieures à 25 microgrammes par mètre cube le 4 novembre, ont aujourd’hui dépassé cette limite dans certaines zones urbaines, le long de certains axes très fréquentés ou dans des vallées encaissées comme la plaine du Rhône.

L’évolution vers une dégradation est similaire pour les NOx, mais avec des valeurs encore largement acceptables pour toutes les régions. On notera dans les deux cas les concentrations quasi-nulles dans les Alpes, situées en permanence au-dessus de l’inversion, et à ce titre complètement inatteignables par les polluants émis à basse altitude.

A noter qu’il existe des particules encore plus fines que les PM10 et à ce titre plus dangereuses puisque susceptibles de pénétrer plus avant dans les alvéoles pulmonaires : les PM2.5. Ces dernières ne sont pas mesurées officiellement par les services cantonaux, mais des stations existent, dont la plupart donnent pour l’heure des concentrations modérées dans notre pays.

Au vu de des prévisions actuelles, la situation anticyclonique devrait se poursuivre au-moins jusqu’en fin de semaine. Un front froid pourrait toucher notre pays entre lundi et mardi, à confirmer ces prochains jours.

Pour terminer, quelques liens utiles pour en savoir plus :