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Tous les radars mènent à Rome

MétéoSuisse-Blog | 23 septembre 2024
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Il y a quelques jours s'est tenue à Rome la douzième conférence européenne sur les radars en météorologie. La délégation des spécialistes radar de MétéoSuisse a participé avec enthousiasme à cet événement, présentant ses recherches et échangeant des connaissances avec ses collègues européens.

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La Conférence européenne sur les radars en météorologie et hydrologie (ERAD) a lieu tous les 2 ans et constitue un moment très attendu pour le groupe des spécialistes radar à MétéoSuisse, et aussi pour l'ensemble de la communauté météorologique, car elle réunit le monde académique, l'industrie et les services météorologiques. Cette collaboration internationale est unique et essentielle car elle permet l'échange d'idées et la confrontation directe entre ceux qui travaillent dans le monde académique et ceux qui travaillent dans le monde opérationnel. La première édition de l'ERAD s'est tenue en 2000 à Bologne et s'est répétée depuis tous les deux ans, en parcourant le continent européen du nord au sud et de l'est à l'ouest. En 2022, elle s'est tenue à Locarno et cette année, du 9 au 13 septembre, la 12e ERAD s'est tenue à Rome, où plusieurs représentants du groupe radar de MétéoSuisse ont participé.

La conférence était divisée en sessions thématiques traitant de différents aspects de la météorologie radar :

  • Nowcasting : partie de la météorologie radar qui étudie la prévision des précipitations à court terme. Par exemple, l'animation des précipitations que vous voyez sur l'application MétéoSuisse pour les 6 premières heures de la prévision relève de ce domaine.
  • Précipitations extrêmes : étude des précipitations extrêmes, c'est-à-dire des précipitations très intenses qui se produisent peu fréquemment, sur la base de données radar.
  • Technologie de double polarisation : cette technologie permet d'estimer des caractéristiques intéressantes des précipitations, telles que le type de précipitation, la forme et la distribution des hydrométéores dans le nuage, etc.
  • Technologie Doppler : cette technologie permet d'estimer la vitesse du vent à partir de la vitesse de déplacement des hydrométéores.
  • Applications du radar pour la société : outre la surveillance des précipitations, le radar peut être utilisé pour des aspects qui ne sont pas purement météorologiques, tels que la surveillance des incendies, des mouvements d'insectes et d'oiseaux, etc.
  • Nouvelles technologies radar : les nouvelles avancées dans ce domaine de la météorologie ont été présentées.
  • Assimilation de données dans les modèles numériques : toute prévision étant basée sur des observations, les données radar sont une source d'information importante pour les modèles numériques, car elles permettent de reconstruire avec précision l'état de l'atmosphère du point de vue des précipitations.
  • Microphysique : avec le radar, il est possible d'étudier la physique des hydrométéores dans les nuages. Par exemple, le rôle de la turbulence dans la formation des flocons de neige.
  • Aspects opérationnels : de nouveaux algorithmes et de nouvelles méthodologies ont été présentés, d'abord développés par le monde universitaire, puis intégrés dans les réseaux radar opérationnels.
  • Radar dans l'espace : la technologie radar peut également être utilisée par les satellites pour estimer les précipitations sur des échelles spatiales plus grandes que celles normalement couvertes par les réseaux nationaux de radars.
  • Estimation quantitative des précipitations : il existe plusieurs méthodes pour estimer les précipitations au sol à partir de mesures radar dans l'atmosphère. Cette estimation est d'une grande importance pour diverses applications, notamment l'hydrologie, les alertes aux inondations, etc.
  • Radar météorologique et climat : grâce à la taille croissante des archives, il est désormais possible de développer les premières climatologies de précipitations basées sur des données radar.

L'ERAD est donc une excellente occasion pour tous les scientifiques et les services météorologiques d'entrer en contact avec le monde de la recherche universitaire et les entreprises afin de découvrir les dernières avancées technologiques et les nouvelles applications météorologiques.

Le groupe radar de MétéoSuisse

Au siège régional de Locarno-Monti, une équipe de spécialistes de la météorologie radar est employée, avec plus de 60 ans d'expérience dans le domaine de la météorologie radar dans une région alpine complexe, à la fois dans l'utilisation opérationnelle des radars et dans la recherche et le développement.
Les premiers radars en Suisse ont été installés en 1959, sur les stations de La Dôle et d'Albis. Ces radars de première génération étaient analogiques et fonctionnaient dans la bande de fréquence X (8-12 GHz). 50 ans plus tard, en mai 2011, le premier système du réseau de radars de quatrième génération de MétéoSuisse a été mis en service. Il combine une nouvelle technologie et 50 ans d'expérience sur la façon d'optimiser la configuration du matériel et le traitement des données pour l'utilisation opérationnelle des radars dans un pays alpin. Aujourd'hui, cinq radars, utilisant tous la même technologie, sont opérationnels en Suisse en bande C (5,4 GHz). Les stations sont situées à La Dôle, à Albis, au Monte Lema, au Weissfluhgipfel et à la Pointe de la Plaine Morte. Elles fournissent des données 24 heures sur 24 pour le traitement en temps réel d'images couleur, qui à leur tour fournissent aux météorologues des informations sur les zones de précipitations, leur intensité et la direction dans laquelle elles se déplacent.

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