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Vérification des données : la température mesurée est-elle correcte?

MétéoSuisse-Blog | 23 août 2024
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Que se passe-t-il en coulisses pour que les prévisions météorologiques actuelles apparaissent dans l'application MétéoSuisse et sur le site internet ? Après la mesure de la température, les données sont examinées de près. Nous vous emmenons de la mesure à la modélisation climatique. Deuxième partie : la vérification des données.

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C'est une chaude journée d'été. À la station de mesure d'Ilanz dans les Grisons, on mesure 22,5 °C le 7 août à 15 heures. Cette valeur est correcte, n'est-ce pas ? Cette question ne semble pas nécessaire à première vue - mais elle l'est dans certaines circonstances. MétéoSuisse vérifie systématiquement et en permanence toutes les données mesurées. Les lacunes de mesure sont comblées, des valeurs supplémentaires sont calculées et des corrections sont apportées.

Température, durée d'ensoleillement, vent, etc. - toutes ces valeurs et bien d'autres encore sont relevées chaque jour en Suisse par plus de 200 stations de mesure. Chaque jour, des milliers de données sont mesurées dans toute la Suisse et envoyées à la base de données de MétéoSuisse, appelée Data Warehouse (DWH).

Dans la Data Warehouse, toutes les données de mesure sont rassemblées, préparées pour les utilisateurs et stockées à long terme sous une forme homogène. Le processus de préparation comprend entre autres l'agrégation et le calcul de données météorologiques, le contrôle de qualité consistant en un contrôle d'exhaustivité et de plausibilité ainsi que l'homogénéisation de longues séries dans le but de mettre à disposition des utilisateurs de données des séries de mesures fiables.

De la mesure à la prévision

Que se passe-t-il depuis le moment où la température est mesurée jusqu'aux prévisions météorologiques et climatiques ? Ce thème a été abordé dans la première partie : La mesure de la température.

Claudine Hotz travaille depuis 23 ans à MétéoSuisse, elle est responsable du contrôle de qualité des données. "Plus de 99% des données mesurées sont correctes. Mais il peut arriver qu'un appareil de mesure ait un problème, par exemple qu'il soit recouvert de neige en hiver ou tout simplement qu'il soit défectueux. Ces erreurs ou lacunes sont détectées par nos tests de plausibilité", explique-t-elle.

Tests basés sur des règles et sur des modèles

MétéoSuisse a défini un processus de travail pour le contrôle des valeurs mesurées. Celui-ci est répété chaque jour. Six personnes travaillent dans l'équipe de Claudine Hotz, qui s'occupe de la qualité, de la préparation et de la gestion des données. La vérification des données elle-même se déroule automatiquement dans un programme en temps réel, c'est-à-dire 24 heures sur 24.

D'une part, les valeurs physiquement impossibles sont filtrées. Par exemple, une valeur de précipitations négative ou une humidité relative de l'air supérieure à 100 % ou inférieure à 0 % ne peuvent pas exister. Il ne peut pas non plus y avoir, en l'espace de 10 minutes, une durée d'ensoleillement supérieure à 10 minutes. D'autres tests basés sur des règles se fondent sur des limites spécifiques aux stations et indiquent si une valeur est climatologiquement douteuse. Par exemple, une température de plus de 25 °C en février à Zurich est climatologiquement douteuse.

Une liste générée chaque nuit

En outre, d'autres valeurs douteuses sont détectées. Prenons un exemple : si, un jour donné, la plupart des endroits de plaine en Suisse affichent un maximum de 20 °C, mais qu'une station de mesure indique 26 °C, cette valeur sera mise en doute. Comment est-il possible qu'il fasse 26 °C à Neuchâtel, mais seulement 19 °C à Cressier, Lausanne et dans toutes les localités voisines ? Il pourrait s'agir d'une erreur de mesure.

Chaque nuit, une liste est automatiquement générée avec les valeurs de mesure douteuses de la veille. Celle-ci est traitée par des collaboratrices et collaborateurs de MétéoSuisse. Ligne après ligne, ils vérifient si les valeurs douteuses de la veille sont vraiment fausses. Ces valeurs douteuses permettent de détecter des problèmes techniques de stations ou d'appareils de mesure que les techniciens ne peuvent pas identifier. Mais dans 99% des cas, les valeurs mesurées sont correctes.

Chute de température en cas d’orage ou lorsque le foehn tombe

Une valeur prétendument erronée a par exemple été enregistrée le 8 juin : la même station de mesure a mesuré une grande différence de température en l'espace de 10 minutes. Est-ce possible ? Pour le traitement des données, les collaborateurs doivent connaître les événements météorologiques de la veille afin de pouvoir identifier et confirmer précisément une telle chute de température. Pour ce faire, ils utilisent également les données des stations météorologiques environnantes et/ou les données radar.

Si une chute de température similaire y est constatée ou si le radar indique une cellule orageuse active à ce moment-là, la valeur peut être confirmée. Le 8 juin, des orages ont éclaté et certaines stations ont enregistré une chute de température de plusieurs degrés Celsius.

Lors de la fin d’un épisode de foehn, le contrôle de plausibilité trouve souvent des sauts de température remarquables. Lors d'une telle situation météorologique, la température peut chuter jusqu'à 10 °C en très peu de temps. La fin du foehn peut très bien être observé simultanément ou avec un léger retard dans différentes stations. Ces cas peuvent également être confirmés.

Oiseaux sur un anémomètre, nid de guêpes dans un pluviomètre

Et qu'en est-il des 1 % restant ? Bien que les valeurs de mesure erronées soient rares, on en trouve toujours. En général, cela n'est pas dû à la mesure elle-même, mais à l'appareil ou à un facteur externe. "Cela peut par exemple se produire lorsqu'une souris a mordu un câble, qu'un rapace s'est posé sur les coupelles de l'anémomètre, qu'un capteur est sale ou qu'un appareil est gelé", rapporte Claudine Hotz.

Le pluviomètre est un instrument qui fonctionne à l'aide d'une bascule mécanique. Le nombre de mouvements de bascule, déclenchés par les précipitations, permet de déterminer la quantité de précipitations. Il se peut que des guêpes construisent leur nid sur l'auget à bascule mécanique. Si un nid de guêpes - même petit – maintient l'auget vers le bas d'un côté, les précipitations ne sont plus mesurées, bien qu'il pleuve beaucoup.

Et que se passe-t-il lorsque l'équipe de Claudine Hotz remarque qu'un appareil ne mesure plus correctement ? "Nous le signalons alors au service technique de Payerne, avec lequel nous travaillons en étroite collaboration", explique-t-elle. Le service technique travaille avec un système de tickets. Lorsqu'un tel message arrive, l'équipe du service technique en prend connaissance, se rend sur le site de la station de mesure et regarde ce qui s'y passe. De plus, les stations de mesure de MétéoSuisse sont régulièrement entretenues et contrôlées. Cela permet d'éviter autant que possible que les appareils de mesure ne tombent en panne ou ne transmettent des valeurs erronées.

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