Les premières journées tropicales (températures maximales au-dessus de 30 °C) ont été mesurées en Suisse mardi passé. Elles ont été suivies des premières nuits tropicales (températures minimums au-dessus de 20 °C) lors des deux dernières nuits (mis à part la nuit du 7 au 8 avril à Altdorf en raison du foehn). Est-ce tardif comparé aux dernières années ? Petit tour d’horizon.
Il aura fallu attendre cette année le 18 juin pour que le mercure dépasse les 30 °C dans une station de mesure du réseau de MétéoSuisse, ce qui est défini comme une journée tropicale. Ces valeurs ont été dépassées mardi et mercredi, principalement dans le nord-est de la Suisse et à Sion, comme le montrent les cartes ci-dessous. Au Tessin, la barre des 30 °C n’a pas encore été dépassée cette année.
Il en va de même pour les nuits. Hormis une nuit en avril à Altdorf dans une situation de foehn, les premières nuits tropicales, où la température ne descend pas au-dessous de 20 °C, ont été mesurées dans la nuit de lundi à mardi à Evionnaz, Altdorf, Lugano et Vaduz. La nuit suivante, des nuits tropicales ont également été mesurées dans l’est lémanique, le chablais et à Neuchâtel en ce qui concerne la Suisse romande. Les mesures sont montrées sur les cartes ci-dessous.
Nous pouvons logiquement nous demander si cette situation est exceptionnelle. Pour cela, MétéoSuisse consigne pour chaque année pour de nombreuses stations la première occurrence des journées tropicales. Si l’on regarde le graphique pour Sion, présenté ci-dessous, on constate que la date du 18 juin pour 2024 est dans le 30 % des années plus tardives sur la période 1990-2020, mais pas du tout exceptionnelle non plus. Pour le sud des Alpes, la moyenne des premières occurrences des journées tropicales à Locarno et Lugano est respectivement les 19 et 23 juin, il n’est donc pas surprenant de ne pas en avoir encore mesuré. À Genève, la date d’aujourd’hui correspond à la date où 70 % des années avaient déjà connu un jour tropical sur la période 1990-2020, mais en 2010, il avait fallu attendre juillet. En résumé, il n’y a rien d’exceptionnel pour l’instant bien que nous soyons dans la tranche haute des dernières années.
Si l’on regarde les prévisions étendues du modèle européen IFS pour les probabilités de journées et de nuits tropicales sur la Suisse jusqu’à début août, on constate que les probabilités sont faibles (elles sont cependant à considérer avec précaution plus on avance dans le temps). Il se pourrait donc que l’été 2024 devienne plutôt un été atypique en regard des 30 dernières années, ce qui sera probablement apprécié par les personnes souffrant de la chaleur ! Affaire à suivre.
Le canton de Genève a lancé aujourd’hui l’application MeteoAtWork. Cette application, basée sur des données de MétéoSuisse, est destinée aux entreprises et organisations actives dans le canton de Genève dans le but de protéger la santé et la sécurité de leur personnel travaillant à l'extérieur lors de pics de chaleur. Il s'agit d'une application pilote qui permet de croiser à la fois les facteurs météorologiques et les conditions de travail (exposition, efforts liés à l’activité). Cette application pourrait être amenée à évoluer.
Récemment, la ville de Lausanne a publié une carte des espaces frais qui recense plus de 140 lieux accessibles à Lausanne où il est possible de bénéficier de températures ressenties plus fraîches lors de vagues de chaleur.