Sur le versant sud de l'arc alpin, grâce à une fin mars et un début avril riches en précipitations, le manteau neigeux en haute montagne s'est refait une santé. Le contraste avec la saison hivernale 2022/2023 est saisissant. À plus basse altitude en revanche, la situation est moins réjouissante.
Après un mois de février extraordinairement doux (cf notre blog du 7 mars), on aurait pu croire la saison hivernale déjà terminée en montagne. Au sud des Alpes, cela aurait été synonyme d'un deuxième "non-hiver" consécutif. Finalement, il y a eu une belle reprise en mars grâce à des précipitations abondantes sur le versant sud des Alpes et jusque sur la crête principale, même si la limite des chutes de neige est restée élevée.
Après un début d'hiver proche de la norme, une longue période quasi sèche et très douce a vu l'enneigement descendre sous les normales. Au début du mois de mars, la reprise a été nette et immédiate, conduisant à des valeurs nettement supérieures à la normales, sans toutefois atteindre des records.
En comparaison, l'hiver 2022/2023 faisait peine à voir au sud des Alpes, comme on peut le constater ci-dessous avec l'enneigement au San Bernardino (fig 1a et 1b). Aujourd'hui, on mesure encore 110 cm de neige au San Bernardino, là où l'année dernière il n'y avait plus de neige, malgré une brève reprise à la fin du mois.
Même en altitude, la comparaison est sans appel : à la station automatique SLF de Pian Grand, en service depuis 2002, l'enneigement actuels dépasse tous les records, alors que l'hiver 2022/2023 était resté inférieur à la moyenne sur toute la période.
Dans les Alpes occidentales, l'enneigement en altitude est encore supérieur à la moyenne, mais il le doit principalement à un très bon début de saison, comme on peut le voir ci-dessous sur la figure 3a avec les mseures de la station automatique du SLF à Tsanfleuron (2569 m). L'hiver dernier, l'enneigement était resté inférieur à la normale presque toute la saison, malgré une reprise au printemps (fig 3b).
Au-dessus de 2000 m, l'enneigement est donc bon en ce début de printemps, voire très bon sur les massifs exposés aux courants de sud. En revanche en moyenne montagne, le constat est le même dans toutes les régions des Alpes : il y a eu peu de neige cet hiver, et elle n'est jamais restée bien longtemps. Ce constat n'est guère suprenant : la raréfaction de la neige en moyenne montagne est une des conséquences les plus visibles du réchauffement climatique.
Cet enneigement généreux mais tardif, et seulement en altitude, est arrivé trop tard pour de nombreuses stations de ski qui avaient déjà terminé la saison et renoncé à la réouverture après les fortes chutes de neige de la fin mars.
La neige, désormais abondante au-dessus de 2000 mètres, fera encore le bonheur des amateurs de ski de randonnée. Cette neige assure aussi de bonnes réserves d'eau pour les mois à venir, et reste une bonne nouvelle pour les glaciers, qui en ont bien besoin.
Vous pouvez retrouver davantage de cartes d'enneigement sur le site du SLF.