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L’hiver 2023-24 en Suisse romande et en Valais

MétéoSuisse-Blog | 07 mars 2024
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Après un automne localement le plus chaud depuis le début des mesures, la Suisse romande et le Valais ont connu l’hiver le plus doux. C’est surtout le mois de février qui a contribué à cette douceur record.

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L’hiver le plus doux depuis le début des mesures

En Suisse romande et en Valais, la saison hivernale 2023-24, qui comprend les mois de décembre, janvier et février, a enregistré un écart entre +2,3 °C à La Dôle et +3,7 °C à La Brévine par rapport à la norme 1991-2020.

De nombreuses stations de la Suisse romande et du Valais ont connu l’hiver météorologique le plus doux. Pour certains sites de l’Arc jurassien, comme à La Chaux-de-Fonds ou à Fahy, l’hiver 2019-20 reste le plus doux, à quelques dixièmes de degrés près.

Des sites comme Genève/Cointrin, Neuchâtel et Château-d’Oex ont même connu deux saisons consécutives (automne et hiver) les plus chaudes depuis le début des mesures.

Tous les mois de l’hiver ont contribué à cette température élevée. En décembre 2023, les stations de Fribourg/Grangeneuve, Payerne et Nyon/Changins ont connu le mois de décembre le plus doux depuis le début des mesures. En janvier 2024, la station de Zermatt a connu son mois de janvier le plus doux. Enfin, c’est surtout le mois de février qui a été exceptionnellement doux. Parmi les 26 stations de Suisse romande et du Valais qui disposent de longues séries de mesure, 19 ont connu le mois de février le plus doux.

Localement pas de jour de gel en février

En février, le gel (température minimale inférieure à 0 °C) a été absent à Fahy, Neuchâtel, Oron, Pully, Vevey, Bouveret et Evionnaz (Figure 2). Si l’absence de gel en février s’est déjà produite au bord du Haut-Lac Léman, il avait toujours gelé au moins 4 fois en février à Fahy depuis le début des mesures en 1981. A Neuchâtel, où les mesures sont disponibles depuis 1865, c’est la première fois qu’il n’a pas gelé en février.

Des précipitations souvent excédentaires

L’hiver 2023-2024 a été arrosé en Suisse romande et en Valais. Si le mois de février a globalement été plus sec que la norme 1991-2020, janvier et décembre ont montré une pluviométrie parfois largement excédentaire en Suisse romande et en Valais. D’ailleurs, certains sites ont connu le mois de décembre le plus arrosé depuis le début des mesures, comme à Fribourg/Grangeneuve, Planfayon et Vevey.

Finalement, il est tombé entre 93 % de la norme au Ponts-de-Martel (NE), Chasseral et Binn (VS), rares sites avec une pluviométrie hivernale légèrement déficitaire, et 179 % à Planfayon (FR).

Pas de neige mesurable dans la plaine du Chablais et peu de neige dans l’Arc jurassien

Au cours de cet hiver, il n’a pour ainsi dire par neigé sur la plaine du Chablais. Le compteur de neige fraîche est resté à 0 cm à Aigle. D’une manière générale, il a peu neigé dans la vallée du Rhône jusqu’à Viège. Il faut toufois noter qu'il a neigé en Valais central à la toute fin de l'automne météorologique avec par exemple 8 cm de neige fraîche à Sion le 29 novembre et 5 cm le 30.

A La Chaux-de-Fonds, il est tombé 69 cm de neige fraîche pendant l’hiver météorologique (la norme 1991-2020 est de 171 cm), dont 44 cm en décembre. En février 2024, il n’est tombé que 3 cm de neige fraîche. Il s’agit du cumul le plus faible pour un mois de février depuis le début des mesures de la neige en 1931. L’épaisseur moyenne du manteau neigeux en février 2024 a été de 0 cm. A l’autre extrême, le manteau neigeux avait atteint une hauteur moyenne de 133 cm en février 1981.

Un ensoleillement excédentaire sur le Plateau, déficitaire en montagne

L’ensoleillement a été excédentaire sur l’ouest du Bassin lémanique et sur le Plateau. C’est la ville de Neuchâtel qui a présenté l’anomalie le plus positive avec un ensoleillement représentant 129 % de la norme 1991-2020. En revanche, l’ensoleillement s’est montré déficitaire dans l’Arc jurassien, dans les Préalpes, le Chablais et sur l’ensemble du Valais. Ce meilleur ensoleillement sur le Plateau et l’ouest du Bassin lémanique s’explique par la présence moins importante que d’habitude du brouillard au cours de cet hiver. Selon la norme 1991-2020, le soleil brille 97 heures de plus à La Chaux-de-Fonds qu’à Neuchâtel. Au cours de cet hiver, la différence en faveur de La Chaux-de-Fonds n’a été que de 23 heures.

Hiver et changement climatique

Les scénarios climatiques CH2018 montrent que l’hiver météorologique en Suisse devrait se réchauffer de 2 à 3,5 °C rapport à la norme 1981-2010 d’ici à 2060, sans mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Avec l’anomalie thermique que l’on vient de connaître en moyenne nationale (+2,8 °C par rapport à la norme 1991-2020 ou +3,1 °C par rapport à la norme 1981-2010), un hiver comme celui que nous venons de connaître deviendrait la règle vers le milieu du siècle.

Pour un aperçu de l’hiver météorologique en Suisse, on pourra consulter l’article du 28 février.