Contenu

Quelle évolution pour le mois de février ? – 2e partie

MétéoSuisse-Blog | 28 janvier 2024
12 Commentaire(s)

À l’approche des relâches, les conditions anticycloniques, sèches et douces actuelles devraient progressivement laisser la place à un temps plus humide et frais durant le mois de février. Une tendance que nous analysons dans cette deuxième partie de blog sur l’évolution des conditions pour les prochaines semaines.

  • Météo

Pied de page

Navigation top bar

Toutes les autorités fédéralesToutes les autorités fédérales

Encore anticyclonique début février

Jusqu’au 4 février, la situation est maintenant plutôt bien cernée par les modèles météorologiques. Dans la première partie de ce blog publiée le jeudi 25 janvier, nous mentionnions deux scénarios possibles pour le début du mois de février : "Le premier serait un retour de l’humidité dans un courant de nord-ouest toujours relativement doux. Cela pourrait apporter des précipitations par barrage dans les Alpes, mais avec une limite des chutes de neige relativement élevée. Le deuxième scénario s’observerait dans le cas où les hautes pressions s’étendaient davantage en direction du nord-est. Dans ce cas, nous retrouverions une situation […] avec un courant de nord-ouest sec et doux." Il est clair aujourd’hui que nous nous retrouverons avec la deuxième option. Les conditions anticycloniques vont se maintenir avec un temps le plus souvent sec et des températures encore élevées pour la saison, surtout en montagne.

Pour cette deuxième partie de blog, nous allons utiliser les prévisions à long terme du modèle IFS du centre européen de prévision (ECMWF). Ces cartes montrent la hauteur moyenne du géopotentiel à 500 hPa sur une semaine, ce qui correspond à la pression en altitude vers 5500 m. Les couleurs indiquent les anomalies, c’est-à-dire la différence par rapport à la moyenne (ou la norme) à cette période de l’année. Les zones en orange indiquent des pressions plus élevées et les zones en bleu des pressions plus basses que la norme. Nous avons ajouté une flèche pour indiquer l’orientation du courant.

Semaine du 5 au 11 février

À partir du 5 février, des pressions relativement basses sont attendues sur la Scandinavie et la Russie occidentale. Les hautes pressions, actuellement sur nous, auront tendance à perdre du terrain et se concentrer entre les Açores et la péninsule Ibérique. Les pressions seraient plus élevées qu’en moyenne sur tout le proche Atlantique avec par conséquent un courant qui prendrait une orientation ouest à nord-ouest sur la Suisse.

Cette situation marquerait le retour de l’humidité au Nord des Alpes dans de l’air encore relativement doux pour la saison. Il est trop tôt pour faire une prévision détaillée, mais à ce stade il ne faut pas s’attendre à des chutes de neige conséquentes et durables en dessous de 1500 m.

Semaine du 12 au 18 février

Des conditions similaires sont pour l’instant modélisées pour la semaine des relâches des Fribourgeois, Vaudois et Valaisans. Les pressions seraient à la baisse sur l’Europe de l’Est et sur la Suisse alors que les hautes pressions subtropicales pourraient retrouver leur place à proximité des Açores. Elles auraient toutefois tendance à s’étendre plus au nord qu’en moyenne sur l’Atlantique avec donc une potentielle dorsale plus ou moins étendue en direction du nord. Par conséquent, le courant prendrait une orientation nord-ouest sur la Suisse.

Cette situation signifierait la poursuite d’un temps humide avec des précipitations plus nombreuses par barrage sur le versant nord des Alpes. Les températures seraient en baisse par rapport à la semaine précédente. Cela pourrait donc apporter des chutes de neige significatives en moyenne montagne (par rapport à l’enneigement actuel qui est nul ou très faible), surtout sur le versant nord des Alpes et le Jura.

Semaine du 19 au 25 février

Pour la semaine de vacances des Jurassiens et Genevois, la tendance devient moins claire, rien de surprenant à une telle échéance. On observe toujours la persistance d’un courant de nord-ouest sur la Suisse. Cependant, les anomalies de haute pression (entre le Groenland et l’Islande) et de basse pression (entre l’Italie et la Mer Noire) suggèrent un courant qui pourrait parfois s’orienter davantage au nord voire à l’est.

Cette situation pourrait se traduire par des conditions hivernales moins humides avec des températures inférieures aux normales saisonnières.

Une tendance, pas une prévision définitive

Il est bien entendu important de toujours garder en tête que ces cartes sont des tendances calculées à un moment précis (le 27 janvier pour celles-ci) et moyennées sur une semaine. D’une part, la prévision peut changer et d’autre part, ces tendances ne permettent pas de voire les détails qui détermineront le temps sensible sur nous. C’est pour cela que nous avons utilisé le conditionnel dans cet article.

Il est également utile de compléter ces cartes d’anomalies avec des cartes de probabilités (disponibles sur le site du ECMWF) et des graphiques (disponibles sur notre site internet). Les graphiques du haut de la figure 4 ci-dessous montrent la probabilité que la température soit au-dessous (froid), proche (normal) ou au-dessus (doux) de la norme. Les graphiques du bas montrent la probabilité que les précipitations soient au-dessous (sec), proches (normal) ou au-dessus (humide) de la norme. Pour la semaine du 5 à 11 février, la probabilité d’avoir des températures élevées pour la saison est de presque 80 %. Pour la semaine du 12 au 18 février, les probabilités sont plus équilibrées (entre 25 et 40 %). Pour la semaine du 19 au 25 février, un signal froid un peu plus important apparaît. La probabilité n’est toutefois que de 40 %. Du côté des précipitations, la probabilité que les conditions soient plutôt normales ou humides est relativement élevée pour les deux semaines du 5 au 18 février, alors qu’à partir du 19 février, l’incertitude est plus marquée avec un possible retour de conditions plus sèches.

Pour conclure, selon les tendances actuelles, l’hiver n’a peut-être pas dit son dernier mot. Il est probable que les précipitations reviennent à partir du 5 février avec des températures qui pourraient progressivement baisser. La neige devrait faire son retour en moyenne montagne et pourquoi pas plus bas. Il est par contre encore trop tôt pour savoir si elle tombera en quantité suffisante pour permettre d’ouvrir les domaines skiables actuellement fermés. Nous n’avons volontairement pas mentionné la semaine du 26 février au 3 mars (vacances des Neuchâtelois), car l’incertitude est encore trop marquée pour y déceler une quelconque tendance.