Les températures vont temporairement baisser durant les prochains jours en Suisse. Voici donc l’occasion de jeter un bref coup d’œil sur les tendances en matière de périodes froides dans nos régions.
Dans le contexte de changement climatique actuel, la tendance en matière de température moyenne est bien connue. On peut donc s’attendre à des périodes froides moins nombreuses, moins prononcées et moins prolongées.
Pour déceler une tendance en la matière, les graphiques ci-dessous présentent le nombre de jours de gel durant l’hiver pour les stations de Neuchâtel, Sion et Genève depuis le début des mesures. Pour rappel, un jour de gel est un jour durant lequel la température minimale s'abaisse sous 0 °C.
On y découvre une tendance à la baisse, avec néanmoins une forte variabilité, pour Neuchâtel et Genève alors qu’à Sion, aucune tendance claire ne se dessine.
La série suivante de graphiques présente le nombre de journées de glace – jour durant lequel la température maximale ne dépasse pas 0 °C – pour les mêmes stations durant l'hiver, et ce, depuis le début des mesures.
Cette fois, la tendance est généralisée avec une diminution du nombre de journées de glace durant l’hiver, tout particulièrement durant les dernières années pour Neuchâtel et Genève.
De manière générale, il apparaît donc que le nombre de jours pouvant être considérés comme froids a tendance à diminuer. La question se pose alors de savoir si les périodes froides ont également tendance à être plus courtes.
On retrouve dans les graphiques ci-dessous les plus longues séries de jours de gels consécutifs à Neuchâtel, Sion et Genève pour chaque année depuis le début des mesures.
Malgré l’absence d’une courbe de tendance, on peut constater que la longueur des séries de jours de gel consécutifs est en baisse pour les trois stations.
Les graphiques ci-dessous présentent les plus longues séries annuelles de journées de glace pour les trois stations depuis le début des mesures.
Cette fois encore à Sion aucune tendance ne se dessine clairement alors qu’à Neuchâtel et Genève, les séries semblent se raccourcir et les valeurs extrêmes se font plus rares au fil du temp.
Sans grande surprise, les indices climatiques révèlent donc une baisse du nombre de jours de gel et de journées de glace au nord des Alpes. La tendance est également à la baisse en termes de durée de ces périodes froides. A Sion, la situation est plus nuancée avec tout au plus une faible tendance à la baisse en la matière. Ce résultat illustre bien la différence qui sépare les stations du Plateau des station de montagne en terme de distribution des températures.
De manière générale et sans grande surprise, aucun indicateur ne vient clairement contredire la tendance générale de réchauffement de ces dernières décennies. On notera cependant la (très) forte variabilité interannuelle en matière de périodes froides. En effet, même si tendance il y a, les valeurs fluctuent au grès des années du fait de la variaibilité météorologique interannuelle, même si les valeurs les plus impressionnantes ont presque toutes été enregistrées avant les années 1980.