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Un début d’année hydrologique prolifique
Après un début d’automne tout spécialement sec et chaud, les précipitations ont fait leur grand retour en Suisse romande juste à temps pour la nouvelle année hydrologique.
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Après un début d’automne tout spécialement sec et chaud, les précipitations ont fait leur grand retour en Suisse romande juste à temps pour la nouvelle année hydrologique.
Il y a encore à peine un mois, la Suisse baignait dans des conditions estivales avec des températures particulièrement élevées pour la saison. Après un été plutôt avare en précipitations au nord des Alpes, des conditions anticycloniques persistantes ont retardé l’arrivée d’une masse d’air plus fraîche et humide. Il a ainsi fallu attendre la deuxième moitié du mois d’octobre pour constater un changement de régime. Les hautes pressions ont alors laissé place à un puissant courant de sud-ouest. La figure 1 illustre ce changement au travers du géopotentiel moyen au niveau 500 hPa pour différentes périodes, à savoir le mois de septembre (1a), la première quinzaine d’octobre (1b), la seconde quinzaine d’octobre (1c) et enfin les premiers jours de novembre (1d).
On constate ainsi que les hautes valeurs de géopotentiel (teintes jaunes et orangées) associées aux conditions anticycloniques, ont régné en maître de début septembre à mi-octobre. Elles ont ensuite progressivement été balayées par des valeurs inférieures (teintes bleutées et violettes), synonymes de basses pressions.
C’est ici qu’il convient d’introduire la notion d’année hydrologique. Contrairement à l’année civile, l’année hydrologique court, en Suisse, du 1er octobre au 30 septembre. Ce découpage permet de comptabiliser les précipitations tombées sous forme solide ou liquide et leur écoulement durant un seul et même cycle. Ainsi, les premières neiges tombées durant le mois d’octobre dans les Alpes seront comptabilisées sous la forme d’écoulement liquide au printemps suivant. Cette approche permet d’optimiser la planification et la gestion de la ressource en eau.
Comme le relevait notre blog d’hier, le début de l’année hydrologique 2023-2024 a été plutôt animé en Suisse romande. Un puissant courant de sud-ouest a en effet dirigé plusieurs profondes dépressions qui ont généré d’importants cumuls de précipitations sur nos régions. À titre de comparaison, la figure 2 (a,b et c) présente les sommes de précipitations saisonnières pour plusieurs stations. La période présentée débute au 1er septembre avec le cumul de précipitations pour l’année 2023 en vert et la distribution des valeurs climatologiques en gris. La norme 1991-2020, à savoir la valeur moyenne de précipitations au fil de la saison, est représentée par la ligne grise.
La tendance est très nettement à la hausse depuis la deuxième moitié du mois d'octobre et cette perspective est réjouissante dans un contexte de déficit hydrique comme celui des dernières années. De plus, les prévisions actuelles (portion au-delà du 7 novembre sur la figure 2, avec incertitude en noir) laissent présager une fin de saison encore humide.
On profitera encore de noter que les niveaux d’eaux souterraines sont actuellement évalués comme normaux ou élevés dans toutes les stations de mesure de l’OFEV de Suisse romande comme le présente la figure 3.
Vous trouverez plus d’informations sur les eaux souterraines et la ressource en eau en Suisse de manière générale directement sur le site de l’Office Fédéral de l’Environnement.