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Saison pollinique 2023 - rétrospective

MétéoSuisse-Blog | 19 août 2023
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Une saison pollinique très précoce et particulièrement intense en ce qui concerne le pollen de graminées touche bientôt à sa fin. Alors qu'en avril, les précipitations ont souvent amené des journées pauvres en pollen, ce n'était plus le cas en juin. Nous revenons sur l'évolution des concentrations de pollen au cours du premier semestre 2023.

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Abondance de pollen de noisetier dès début janvier

La floraison des noisetiers a débuté au nord des Alpes dès la fin décembre, ce qui en fait l'une des plus précoces de toute la série de mesures. La saison du pollen de noisetier a commencé avec trois à quatre semaines d'avance sur la moyenne 1991-2020. Ce qui est exceptionnel par rapport aux années précédentes, c'est que des concentrations modérées à fortes de pollen de noisetier ont été mesurées pendant toute la première quinzaine de janvier. Cette floraison très précoce était due aux températures très douces du 20 décembre au 15 janvier. Au Tessin, l'excédent de chaleur en décembre n'a pas été aussi important qu'au nord des Alpes, ce qui explique que la floraison du noisetier a pour une fois commencé légèrement plus tard au Tessin qu'au nord des Alpes. Dès la mi-janvier, la saison du pollen de noisetier a été interrompue, surtout au nord des Alpes, par un refroidissement marqué accompagné de neige jusqu'à basse altitude. Ce n'est qu'à partir de la mi-février qu'une deuxième phase de fortes concentrations de pollen de noisetier a eu lieu et a duré jusque vers la fin février. Durant cette phase, les noisetiers ont fleuri depuis la plaine jusqu'à plus de 1000 m et les concentrations étaient nettement plus élevées que durant la première quinzaine de janvier.

Les premiers grains de pollen d'aune sont apparus au nord des Alpes en même temps que le pollen de noisetier, fin décembre. Le premier jour où de fortes concentrations de pollen d'aune ont été enregistrées a été le 3 février au Tessin et le 18 février au nord des Alpes, peu après que la température maximale journalière ait dépassé 10 °C. Au Tessin, cette date était en avance d'une petite semaine par rapport à la moyenne de la période de référence de 30 ans ; au nord des Alpes, elle s'est située à peu près dans la moyenne. La saison principale s'est concentrée sur les journées douces de la deuxième quinzaine de février. Début mars, seules quelques stations ont encore enregistré des journées avec des concentrations fortes de pollen.

La saison des pollens de bouleau et de frêne interrompue par les précipitations à plusieurs reprises

Le temps frais et pluvieux du mois d'avril a certainement été le bienvenu pour les personnes souffrant d'allergie au pollen. Au nord des Alpes, le pollen de bouleau a été régulièrement éliminé de l'air par les précipitations, si bien que les concentrations sont chaque fois retombées à des valeurs faibles à modérées après 2 ou 3 jours avec de fortes concentrations de pollen. De plus, de très fortes concentrations n’ont été mesurées que pendant quelques jours. Au sud des Alpes et en Valais en revanche, les concentrations de pollen de bouleau ont été fortes pendant de nombreuses journées jusque vers la fin avril. La saison du pollen de bouleau a commencé quelques jours plus tôt que la moyenne. Au Tessin, elle a commencé vers les 20-23 mars avec une augmentation rapide vers des concentrations fortes. Au nord des Alpes, la saison pollinique a débuté entre le 25 et le 30 mars, avec de fortes concentrations de pollen enregistrés dès la fin mars. Des journées avec des concentrations élevées de pollen ont été mesurées jusqu'à fin avril, début mai. L'intégrale pollinique saisonnière (la somme des concentrations journalières de pollen) a été plus basse que la normale. C’était attendu, car les arbres ont produit nettement moins de chatons floraux après la très forte floraison de l'année dernière.

Au Tessin, la saison du pollen de frêne a commencé les 10-12 mars, quelques jours avant la moyenne de la référence 1991-2020. Au nord des Alpes, la saison a commencé entre le 17 et le 23 mars, soit 3 à 9 jours plus tôt que la moyenne, selon les stations de mesure. Le début de la saison a coïncidé avec une phase douce et généralement sèche en mars. Avant la floraison locale des frênes, on a pu mesurer quelques jours avec des concentrations faibles et parfois modérées de pollen de frêne, qui a été transporté en Suisse sur de grandes distances par des vents du sud-ouest.

La saison pollinique du frêne a été un peu plus faible que la moyenne. Au nord des Alpes, la dispersion du pollen a été régulièrement interrompue par des précipitations. Les concentrations de pollen ont été les plus fortes à la fin du mois de mars et autour des fêtes de Pâques, du 9 au 11 avril.

Saison des graminées très intense fin mai et début juin

La saison du pollen de graminées a commencé au Tessin dès la fin mars. Un début aussi précoce, avec une avance de 2 à 3 semaines sur la moyenne, a été observé plus souvent ces dernières années. À partir de la deuxième moitié d'avril, les concentrations de pollen ont augmenté au Tessin pour atteindre des niveaux élevés. Au nord des Alpes, les pollens de graminées sont apparus régulièrement vers la fin avril, quelques jours seulement avant la moyenne. Comme il a plu à plusieurs reprises en mai, les concentrations sont restées modérées jusqu'au milieu du mois, à quelques exceptions près. Avec l'arrivée de températures estivales et d'un ensoleillement important à partir du 21 mai, les concentrations de pollen de graminées ont explosé. Les prairies étaient bien développées en raison de l'humidité suffisante du sol et étaient partout en pleine floraison. En raison du temps humide, elles n'avaient pas pu être fauchées auparavant.

De plus, la bise a dispersé très efficacement les grains de pollen. Une très longue phase avec des concentrations de pollen fortes à très fortes a duré jusqu'à fin juin presque sans pause. Elle a entraîné des réactions allergiques particulièrement fortes chez les personnes concernées. Le nombre de jours avec des concentrations de pollen fortes a été très élevé dans la plupart des stations de mesure du nord des Alpes. À partir de juillet, les concentrations de pollen ont diminué, même si le seuil des valeurs fortes a continué à être dépassé certains jours.

Fin de la saison en vue

En août, le temps des fortes concentrations de pollen de graminées est terminé dans toute la Suisse et il y a tout au plus des concentrations faibles à modérées de ce pollen.

De fin juillet à début septembre, les concentrations de pollen d'armoise sont fortes en Valais. Dans les autres régions de Suisse, le pollen d'armoise joue un rôle mineur. Dès le mois d'août, il peut y avoir du pollen d'ambroisie dans l'air, surtout au Tessin et dans la région lémanique, une grande partie de ce pollen étant transporté par le vent depuis la France ou l'Italie.

La nouvelle méthode de mesure automatique comparée à la climatologie

MétéoSuisse est le premier service météorologique au monde à exploiter un réseau de mesure automatique du pollen, qui est officiellement en service depuis début 2023. Grâce aux mesures en temps réel, les prévisions des concentrations de pollen ont pu être considérablement améliorées. La méthode automatique et l'ancienne méthode manuelle concordent très bien en ce qui concerne le déroulement de la saison. Les valeurs absolues des concentrations journalières de pollen mesurées avec les deux méthodes diffèrent cependant pour certaines espèces, en particulier le noisetier et le bouleau pour les espèces présentées ici. Pour ces espèces, cela rend difficile l'évaluation de l’intensité de la saison pollinique par rapport au passé. Une évaluation précise de l’intensité de la saison pollinique ne pourra être faite que lorsque l'on en saura plus sur les différences de comportement entre les deux méthodes de mesure et que les données de la période de comparaison auront été homogénéisées avec les nouvelles mesures.

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