Le milieu du mois de juillet marque aussi le milieu de l’été météorologique qui s’étend de juin à août. Cette première partie d’été a été marquée par des températures élevées sans intervalle plus frais. Un changement de situation pourrait survenir la semaine prochaine avec des températures en baisse.
Depuis le premier juin, les températures sont restées presque tous les jours au-dessus de la moyenne 1991-2020. Le mois de juin a été marqué par un anticyclone persistant sur l’Europe du Nord avec un courant de bise en Suisse. La station de Bâle-Binningen a enregistré 31 journées estivales (température maximale égale ou supérieure à 25 °C) de suite du 27 mai au 26 juin. Avant le mois de juillet, seule la série de 32 jours du 30 mai au 30 juin 2003 avait été plus longue. Depuis le début du mois de juillet, un courant d’ouest s’est mis en place sur l’Europe du Nord alors que des hautes pressions sur la Méditerranée provoquent des températures records. Le vent d’ouest souffle donc régulièrement sur la Suisse et lorsque le flux s’oriente davantage au sud-ouest, de l’air très chaud remonte jusqu’à nous. À la station de Genève-Cointrin, 13 journées tropicales (température maximale égale ou supérieure à 30 °C) ont été mesurées jusqu’à présent. La moyenne 1991-2020 sur toute l’année est de 18 jours.
Le graphique ci-dessous montre l’évolution des températures journalières moyennes au cours de 12 derniers mois à Payerne. Du 1er juin au 17 juillet 2023 (zone encadrée en vert), seules deux jours ont eu une température moyenne inférieure (en bleu) à la norme 1991-2020, tous les autres jours ont eu des températures plus élevées (en rouge). Ce graphique est accessible (sous une forme un peu différente) sur notre site internet sous valeurs mesurées.
La température moyenne suisse depuis le début de l’été est par conséquent 2,4 °C au-dessus de la norme. La figure 2 ci-dessous montre l’évolution de l’anomalie de température par rapport à la norme 1991-2020. Il s’agit de mesures du 1er juin au 18 juillet et de prévisions du 19 juillet au 31 août. On peut voir que si l’été continue sur sa lancée, il pourrait se situer parmi les 5 étés les plus chauds depuis le début des mesures (2003, 2022, 2015, 2019, 2018). Il est toutefois trop tôt pour se prononcer à ce sujet. Les prévisions pour les 6 prochaines semaines ne sont bien entendu pas assez précises pour prévoir de manière fiable la fin de l’été. On peut tout de même dire qu’il est très peu probable que l’été soit en dessous de la norme 1991-2020, pour cela il faudrait une deuxième partie d’été particulièrement fraîche.
Du côté des précipitations, la plupart des régions du pays ont enregistré des cumuls inférieurs à la norme depuis le début de l’été. La figure 3 ci-dessous illustre la situation pour la station de La Chaux-de-Fonds où il n’est tombé que 100 mm jusqu’à présent au lieu des 200 mm en moyenne. Tout comme pour les températures, il est encore trop tôt pour se prononcer sur le bilan attendu à la fin de l’été.
Selon les tendances actuelles, le courant d’ouest qui prédomine depuis le début du mois devrait se maintenir au cours des prochaines semaines. La semaine prochaine (24 au 30 juillet), les hautes pressions devraient gagner du terrain sur l’Atlantique, ce qui entraînera une baisse en latitude du courant d’ouest. La Suisse devrait par conséquent être davantage touchée par les précipitations et les températures pourraient passer en dessous des normales saisonnières. Le Sud de la France et l’Espagne devraient également voir une nette baisse des températures, alors que la canicule se maintiendra au Sud de l’Italie et en Grèce.
Ces conditions pourraient se maintenir au cours de la semaine du 31 juillet au 6 août avec un décalage vers l’est de la zone dépressionnaire. Par conséquent, le flux pourrait s’orienter davantage au nord-ouest sur la Suisse avec des températures toujours inférieures à la norme. L’Italie et la Grèce retrouveraient des températures plus proches des moyennes saisonnières. Une évolution qui reste bien sûr à confirmer…